Murmures

Les principes d’une coédition panafricaine « solidaire »
janvier 2012 | Projets culturels | Littérature / édition | Cameroun
Source : article de presse

Français

Maurice Simo Djom revient, pour le quotidien camerounais Le Jour, sur l’expérience menée par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants à travers sa collection « Terres solidaires ».
Une expérience de coédition [pan]africaine solidaire qui « remonte à 2006, lorsque huit éditeurs de pays du Sud publient L’ombre d’Imana de Véronique Tadjo. Imprimé par un seul éditeur, le livre porte la griffe des autres co-éditeurs, paraît dans ces pays en même temps et est vendu au même prix, un prix abordable […]. Terres solidaires […] s’enrichira en 2008 de deux nouveaux titres : Sozaboy de Ken Saro Wiwa et De l’autre côté du regard de Ken Bugul. À l’exception de L’ombre d’Imana, ces publications ont en commun d’être des rééditions de livres parus précédemment chez des éditeurs du Nord. Mis à la disposition exclusive des lecteurs du continent africain après cession des droits des premiers éditeurs, ils coûtent entre 1500 et 2000 FCFA ».
Au niveau pratique, « le comité de lecture de l’AIEI, constitué d’éditeurs, d’auteurs, de libraires, sélectionne une vingtaine de livres qu’il propose à tous les éditeurs installés sur le continent. Dans cette liste, deux sont choisis par an – au terme d’une sélection à laquelle prendront part les éditeurs locaux et en tenant compte des critères commerciaux, éditoriaux, éthiques ou esthétiques […]. Vient ensuite la signature du contrat de cession des droits avec les éditeurs français qui ont publié les livres pour la première fois. Une phase qui sera suivie par la fabrication du livre et son transport vers les autres pays. Bien que le coût de fabrication du livre co-édité soit moins élevé, du fait des quantités considérables fabriquées, l’Alliance supporte « financièrement le projet, pour qu’il soit le moins coûteux pour les co-éditeurs ».
M. Simo Djom cite Étienne Galliand, un des initiateurs de l’expérience : « Publiés en France, [les auteurs africains]ne sont que peu lus en Afrique. C’est ainsi : les prix des ouvrages imprimés en France, puis transportés en Afrique francophone, sont si élevés une fois parvenus à destination qu’ils en deviennent inaccessibles aux populations locales […]. Il s’agit bien de cela aussi : renforcer l’accessibilité géographique de l’œuvre, la conduire là où sont ses lecteurs, aussi éloignés qu’ils soient ».
Les différentes publication de la collection ont -pour ne citer que ces dernières – impliqué les éditions Ifrikiya (Cameroun), Cauris (Mali), Eburnie (Côte d’Ivoire), Le Fennec (Maroc), Librairie Ikirezi (Rwanda), Graines de pensées (Togo), Lemba (Congo-Brazaville), Sankofa et Gurli (Burkina Faso), Barzakh (Algérie), Ruisseaux d’Afrique (Benin).

D’après un article de Maurice Simo Djom, pour le quotidien Le Jour (Cameroun).

Partenariat EditAfrica
http://www.editafrica.com
Partager :