Fiche Personne
Musique
Cinéma/TV
Fela Kuti
Chanteur/euse, Auteur-compositeur/trice, Acteur/trice, Saxophoniste, Militant/e
Nigeria
© DR
Site web : www.felaproject.net
Français
Chanteur, Auteur-compositeur, Saxophoniste, musicien et militant nigérian.
Présentation
De mémoire d’Africain, aucun musicien n’aura marqué d’un tel impact la vie socio-politique d’une nation, qui de plus est la plus puissante du continent. Nous sommes au Nigeria au début des années 1970. Le pays à peine sorti de la guerre du Biafra connaît un véritable boom pétrolier qui le propulse en quelques mois au rang des premiers pays exportateurs de l’OPEP. Les juntes militaires se succèdent, l’élite et les multinationales se partagent alors les bénéfices de la manne pétrolière dans une corruption généralisée, tandis que les ghettos se multiplient dans la périphérie de Lagos. Dans cette atmosphère où la corruption et l’arbitraire sont loi, émerge un chanteur : Fela Anikulapo Kuti.
Il se sert de sa musique comme d’une redoutable arme pour brosser un sombre tableau des m?urs socio-politiques. Ses chansons en pidgin – l’anglais du petit peuple – qui durent en moyenne un quart d’heure sont souvent de virulentes diatribes contre la dictature militaire, la corruption qui gangrène les élites, mais décrivent aussi la misère de la rue et suggèrent à l’Africain qu’il doit conquérir sa liberté par un retour aux sources qui lui rendra son identité et sa vérité.
Musicien génial et inspiré, Fela allie le jazz et la soul aux rythmes locaux, le ju-ju et le high-life dans un cocktail explosif : l’afrobeat. Sa popularité s’étend bientôt au-delà même des frontières du pays grâce à des tubes qui font de véritables cartons dans toute la sous-région : Shakara, Zombie, Lady, No agreement, hasta la vista… Le petit peuple des ghettos a trouvé son héros, celui qui dénonce les bassesses de la haute société et fait trembler les puissants. Mais très vite, il va s’attirer les foudres du pouvoir militaire qui supporte très mal ses satires qui le tournent en bourrique. Fela est plusieurs fois jeté en prison, torturé. Sa résidence baptisée Kalakuta Republic est saccagée dans une opération commando au cours de laquelle sa mère âgée de 78 ans est défenestrée – elle succombera quelques mois plus tard des suites de ses blessures.
Biographie
C’est un chanteur Africain du Nigéria.
Fela – de son vrai nom Fela Hildegart Ransome – est issu d’une famille bourgeoise yoruba et grandit dans un univers familial engagé entre son père, le pasteur Ransome-Kuti, qui l’initie très tôt au piano, et sa mère Funmilayo Ransome-Kuti, nationaliste activiste, qui influence son militantisme.
Koola Lobitos
1958 : Fela s’envole pour Londres pour des études. Mais au lieu d’étudier la médecine comme ses deux frères l’avaient fait avant lui, il choisit la musique. À la Trinity College of Music, il fait ses premières armes sur scène. Très influencé par le jazz, il forme un groupe avec des amis nigérians et antillais, le Koola Lobitos. Dans des cafés, le groupe reprend quelques classiques de jazz en y ajoutant une pincée de high-life, alors en vogue en Afrique. C’est alors qu’il rencontre une jeune métisse nigériano-américaine, Remilekun Taylor et future mère de Femi. Coup de foudre : ils se marient quelques mois plus tard. Il rentre au Nigeria en 1963, le diplôme en poche. Il a du mal à trouver sa voie entre un boulot de producteur et sa carrière de musicien qui ne décolle pas. C’est finalement en 1969, lors d’une tournée aux États-Unis que le déclic se produit : il rencontre Sandra Smith, une militante noire des Black Panthers qui lui expose les idées de Malcolm X. De retour au pays l’homme n’est plus le même.
Il commence par changer le nom de son groupe : exit Koola Lobitos, viva Africa 70. Il décide d’imposer un rythme moins jazz et plus proche des rythmes africains : l’afro-beat est né.
Africa 70
Désormais Fela ne chante plus en yoruba, mais en pidgin, de manière à être accessible à une bonne partie du public africain. Il se convertit à l’animisme et prend le redoutable patronyme d’Anikulapo – celui qui porte la mort dans sa gibecière – Kuti – qui ne peut être tué par la main de l’homme. Discours enflammés sous une impressionnante orchestration rythmique assurée par de puissantes percussions, des cuivres envoûtants, très souvent ponctuée de grandes envolées au saxophone, son succès est foudroyant. Bien que censuré par les médias d’état, il collectionne les tubes en même temps que grandit sa popularité. Mais aussi les difficultés pour se produire avec ses musiciens sur scène, l’accès à certains clubs lui étant refusé, il force la main, joue à l’Afro Spot, chauffe ses supporters et harangue ses ennemis.
Kalakuta Republic
Alors que le pays connaît un véritable boom pétrolier, une fracture sociale s’amorce entre, d’un côté l’élite corrompue qui en profite, et de l’autre la grande majorité d’anciens paysans qui, attirés par le mirage pétrolier ont déserté leurs champs pour tenter leur chance à Lagos. La musique de Fela est le cri de c?ur de ces millions d’exclus qui ne veulent pas mourir, le cireur de chaussures ambulant ou le boy payé 50 nairas le mois.
Janvier 1977 : Festival mondial des Arts nègres à Lagos. Non seulement Fela boycotte la rencontre, il organise aussi une série de concerts gratuits qui attirent l’attention sur lui. Les journalistes et les artistes présents dans la capitale nigériane n’ont de mots que pour ce rebelle qui critique ouvertement l’establishment corrompu. Aussitôt les articles et les reportages sur l’homme affluent des médias américains et européens. Pour le conseil militaire que dirige le général Obasanjo, la décision est prise : fermer le clapet à cet agitateur qui ignore – contrairement aux autres chanteurs africains – le culte des chefs.
Quelques jours après la fin du festival, un régiment entier de militaires prend d’assaut la Kalakuta Republic. La suite, on la connaît. C’est ce que Fela décrit dans Unknown soldier – le soldat inconnu. En effet l’action judiciaire qu’il engage contre les autorités se solde par un non-lieu, le coup étant imputé à « des soldats inconnus au bataillon ».
À sa sortie de prison, il est harcelé par la police et doit se résoudre à s’exiler au Ghana. Il en est chassé l’année suivante pour avoir soutenu une violente manifestation d’étudiants qui ont trouvé en : « Zombie, oh zombie? » leur cri de ralliement contre la junte du dictateur local. De retour au pays, il épouse les vingt-sept femmes de son groupe et se remarie avec sa première épouse dans une cérémonie vaudou dirigée par un prêtre ifa.
Les tournées qui le mènent un peu partout en Afrique, en Europe, aux États-Unis, rencontrent partout un accueil triomphal et lui confèrent une notoriété mondiale. Désormais doté d’un matériel ultra-moderne, il est au sommet de son art, comme en témoignent le brio des titres comme Sorrow tears and blood, S(h)uffering and s(h)miling ou Everything scatter. De fait il devient le premier chanteur africain à réaliser une remarquable percée dans la World music ouvrant la voie aux artistes d’aujourd’hui.
M.O.P.
1979 voit le retour d’un gouvernement civil au Nigeria. Il fonde alors son parti, le Movement Of the People (M.O.P.) et se déclare candidat aux élections de 1983. Mais le chemin vers la présidence est enrayé lorsqu’en 1981, les autorités l’enferment pour possession de cannabis et interdisent dans la foulée son parti et sa branche culturelle, les YAP – Young African Pioneers. Il réplique en sortant Army arrangement qui met en lumière un scandale financier impliquant la junte au pouvoir. Alors qu’il s’apprête à se rendre à New York où il doit enregistrer son nouvel album, il est de nouveau arrêté à l’aéroport de Lagos pour exportation illégale de devises. Si le chef d’inculpation ne trompe personne, il en prend pour cinq ans de prison – le juge avouera plus tard avoir subi des pressions gouvernementales. La pression économique des bailleurs de fonds, la mobilisation générale des artistes qui organisent des concerts de soutien en Europe, le renversement de la dictature de l’implacable général Buhari obtiennent finalement sa libération en 1986.
Il entre alors dans une semi-retraite que seuls quelques concerts dans sa boîte privée, le Shrine et la sortie de Beasts of no nation, viennent troubler. Il laisse le devant de la scène à son fils aîné et digne successeur, Femi Kuti. Le rebelle flamboyant semble avoir perdu sa verve contestataire. Même au plus fort de la dictature du général Abacha, l’emprisonnement de son frère, Beko Ransome Kuti, président de la Ligue Nigériane des Droits de l’Homme, le laisse sans réaction. Les mauvaises langues le disent fini. C’est oublier que l’homme se bat depuis des mois contre le Sida, la maladie affecte d’autant plus gravement son corps que les nombreux sévices subis en prison l’ont affaibli. Il s’éteint finalement le 2 août 1997, laissant derrière lui un immense vide. La nation entière pleure la mort de son héros. Les autorités militaires qui l’ont pourtant impitoyablement réprimé avouent avoir perdu « l’un des hommes les plus valeureux de l’histoire du pays », décrètent quatre jours de deuil national et proposent même de lui organiser des funérailles nationales. Le 12 août, près d’un million de Lagossiens descendent spontanément dans les rues pour lui rendre un dernier hommage et l’accompagner dans sa dernière demeure. Conformément à son testament Fela est inhumé à son domicile de Gbemisola, Ikedja à côté de la tombe de sa mère, Funmilayo Ransome Kuti. « He will live for ever ».
Présentation
De mémoire d’Africain, aucun musicien n’aura marqué d’un tel impact la vie socio-politique d’une nation, qui de plus est la plus puissante du continent. Nous sommes au Nigeria au début des années 1970. Le pays à peine sorti de la guerre du Biafra connaît un véritable boom pétrolier qui le propulse en quelques mois au rang des premiers pays exportateurs de l’OPEP. Les juntes militaires se succèdent, l’élite et les multinationales se partagent alors les bénéfices de la manne pétrolière dans une corruption généralisée, tandis que les ghettos se multiplient dans la périphérie de Lagos. Dans cette atmosphère où la corruption et l’arbitraire sont loi, émerge un chanteur : Fela Anikulapo Kuti.
Il se sert de sa musique comme d’une redoutable arme pour brosser un sombre tableau des m?urs socio-politiques. Ses chansons en pidgin – l’anglais du petit peuple – qui durent en moyenne un quart d’heure sont souvent de virulentes diatribes contre la dictature militaire, la corruption qui gangrène les élites, mais décrivent aussi la misère de la rue et suggèrent à l’Africain qu’il doit conquérir sa liberté par un retour aux sources qui lui rendra son identité et sa vérité.
Musicien génial et inspiré, Fela allie le jazz et la soul aux rythmes locaux, le ju-ju et le high-life dans un cocktail explosif : l’afrobeat. Sa popularité s’étend bientôt au-delà même des frontières du pays grâce à des tubes qui font de véritables cartons dans toute la sous-région : Shakara, Zombie, Lady, No agreement, hasta la vista… Le petit peuple des ghettos a trouvé son héros, celui qui dénonce les bassesses de la haute société et fait trembler les puissants. Mais très vite, il va s’attirer les foudres du pouvoir militaire qui supporte très mal ses satires qui le tournent en bourrique. Fela est plusieurs fois jeté en prison, torturé. Sa résidence baptisée Kalakuta Republic est saccagée dans une opération commando au cours de laquelle sa mère âgée de 78 ans est défenestrée – elle succombera quelques mois plus tard des suites de ses blessures.
Biographie
C’est un chanteur Africain du Nigéria.
Fela – de son vrai nom Fela Hildegart Ransome – est issu d’une famille bourgeoise yoruba et grandit dans un univers familial engagé entre son père, le pasteur Ransome-Kuti, qui l’initie très tôt au piano, et sa mère Funmilayo Ransome-Kuti, nationaliste activiste, qui influence son militantisme.
Koola Lobitos
1958 : Fela s’envole pour Londres pour des études. Mais au lieu d’étudier la médecine comme ses deux frères l’avaient fait avant lui, il choisit la musique. À la Trinity College of Music, il fait ses premières armes sur scène. Très influencé par le jazz, il forme un groupe avec des amis nigérians et antillais, le Koola Lobitos. Dans des cafés, le groupe reprend quelques classiques de jazz en y ajoutant une pincée de high-life, alors en vogue en Afrique. C’est alors qu’il rencontre une jeune métisse nigériano-américaine, Remilekun Taylor et future mère de Femi. Coup de foudre : ils se marient quelques mois plus tard. Il rentre au Nigeria en 1963, le diplôme en poche. Il a du mal à trouver sa voie entre un boulot de producteur et sa carrière de musicien qui ne décolle pas. C’est finalement en 1969, lors d’une tournée aux États-Unis que le déclic se produit : il rencontre Sandra Smith, une militante noire des Black Panthers qui lui expose les idées de Malcolm X. De retour au pays l’homme n’est plus le même.
Il commence par changer le nom de son groupe : exit Koola Lobitos, viva Africa 70. Il décide d’imposer un rythme moins jazz et plus proche des rythmes africains : l’afro-beat est né.
Africa 70
Désormais Fela ne chante plus en yoruba, mais en pidgin, de manière à être accessible à une bonne partie du public africain. Il se convertit à l’animisme et prend le redoutable patronyme d’Anikulapo – celui qui porte la mort dans sa gibecière – Kuti – qui ne peut être tué par la main de l’homme. Discours enflammés sous une impressionnante orchestration rythmique assurée par de puissantes percussions, des cuivres envoûtants, très souvent ponctuée de grandes envolées au saxophone, son succès est foudroyant. Bien que censuré par les médias d’état, il collectionne les tubes en même temps que grandit sa popularité. Mais aussi les difficultés pour se produire avec ses musiciens sur scène, l’accès à certains clubs lui étant refusé, il force la main, joue à l’Afro Spot, chauffe ses supporters et harangue ses ennemis.
Kalakuta Republic
Alors que le pays connaît un véritable boom pétrolier, une fracture sociale s’amorce entre, d’un côté l’élite corrompue qui en profite, et de l’autre la grande majorité d’anciens paysans qui, attirés par le mirage pétrolier ont déserté leurs champs pour tenter leur chance à Lagos. La musique de Fela est le cri de c?ur de ces millions d’exclus qui ne veulent pas mourir, le cireur de chaussures ambulant ou le boy payé 50 nairas le mois.
Janvier 1977 : Festival mondial des Arts nègres à Lagos. Non seulement Fela boycotte la rencontre, il organise aussi une série de concerts gratuits qui attirent l’attention sur lui. Les journalistes et les artistes présents dans la capitale nigériane n’ont de mots que pour ce rebelle qui critique ouvertement l’establishment corrompu. Aussitôt les articles et les reportages sur l’homme affluent des médias américains et européens. Pour le conseil militaire que dirige le général Obasanjo, la décision est prise : fermer le clapet à cet agitateur qui ignore – contrairement aux autres chanteurs africains – le culte des chefs.
Quelques jours après la fin du festival, un régiment entier de militaires prend d’assaut la Kalakuta Republic. La suite, on la connaît. C’est ce que Fela décrit dans Unknown soldier – le soldat inconnu. En effet l’action judiciaire qu’il engage contre les autorités se solde par un non-lieu, le coup étant imputé à « des soldats inconnus au bataillon ».
À sa sortie de prison, il est harcelé par la police et doit se résoudre à s’exiler au Ghana. Il en est chassé l’année suivante pour avoir soutenu une violente manifestation d’étudiants qui ont trouvé en : « Zombie, oh zombie? » leur cri de ralliement contre la junte du dictateur local. De retour au pays, il épouse les vingt-sept femmes de son groupe et se remarie avec sa première épouse dans une cérémonie vaudou dirigée par un prêtre ifa.
Les tournées qui le mènent un peu partout en Afrique, en Europe, aux États-Unis, rencontrent partout un accueil triomphal et lui confèrent une notoriété mondiale. Désormais doté d’un matériel ultra-moderne, il est au sommet de son art, comme en témoignent le brio des titres comme Sorrow tears and blood, S(h)uffering and s(h)miling ou Everything scatter. De fait il devient le premier chanteur africain à réaliser une remarquable percée dans la World music ouvrant la voie aux artistes d’aujourd’hui.
M.O.P.
1979 voit le retour d’un gouvernement civil au Nigeria. Il fonde alors son parti, le Movement Of the People (M.O.P.) et se déclare candidat aux élections de 1983. Mais le chemin vers la présidence est enrayé lorsqu’en 1981, les autorités l’enferment pour possession de cannabis et interdisent dans la foulée son parti et sa branche culturelle, les YAP – Young African Pioneers. Il réplique en sortant Army arrangement qui met en lumière un scandale financier impliquant la junte au pouvoir. Alors qu’il s’apprête à se rendre à New York où il doit enregistrer son nouvel album, il est de nouveau arrêté à l’aéroport de Lagos pour exportation illégale de devises. Si le chef d’inculpation ne trompe personne, il en prend pour cinq ans de prison – le juge avouera plus tard avoir subi des pressions gouvernementales. La pression économique des bailleurs de fonds, la mobilisation générale des artistes qui organisent des concerts de soutien en Europe, le renversement de la dictature de l’implacable général Buhari obtiennent finalement sa libération en 1986.
Il entre alors dans une semi-retraite que seuls quelques concerts dans sa boîte privée, le Shrine et la sortie de Beasts of no nation, viennent troubler. Il laisse le devant de la scène à son fils aîné et digne successeur, Femi Kuti. Le rebelle flamboyant semble avoir perdu sa verve contestataire. Même au plus fort de la dictature du général Abacha, l’emprisonnement de son frère, Beko Ransome Kuti, président de la Ligue Nigériane des Droits de l’Homme, le laisse sans réaction. Les mauvaises langues le disent fini. C’est oublier que l’homme se bat depuis des mois contre le Sida, la maladie affecte d’autant plus gravement son corps que les nombreux sévices subis en prison l’ont affaibli. Il s’éteint finalement le 2 août 1997, laissant derrière lui un immense vide. La nation entière pleure la mort de son héros. Les autorités militaires qui l’ont pourtant impitoyablement réprimé avouent avoir perdu « l’un des hommes les plus valeureux de l’histoire du pays », décrètent quatre jours de deuil national et proposent même de lui organiser des funérailles nationales. Le 12 août, près d’un million de Lagossiens descendent spontanément dans les rues pour lui rendre un dernier hommage et l’accompagner dans sa dernière demeure. Conformément à son testament Fela est inhumé à son domicile de Gbemisola, Ikedja à côté de la tombe de sa mère, Funmilayo Ransome Kuti. « He will live for ever ».
English
Nigerian Singer, Author-Composer, Saxophonist, Musician and Activist.
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