Speed dating politique – Round 1 :

Immigration, un débat biaisé

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Anas Jaballah, ingénieur civil des Mines de Paris et membre du collectif « La France que nous voulons » : La population française vieillit comme les autres peuples européens. Elle a besoin de l’immigration. Pourquoi ce débat et celui sur les relations Nord-Sud est-il biaisé ?
Danièle Obono, représentante du front de gauche : « Il faut arrêter de fantasmer ! La grande majorité des flux ont lieu entre les pays du Sud. Les immigrés qui viennent voler notre pain, c’est une invention de la Droite. D’un point de vue purement économique, les immigrés apportent plus qu’ils ne reçoivent. »
Pour son candidat aux présidentielles, Jean-Luc Mélenchon, l’immigration n’est pas un problème : elle a participé à la construction de la France. « Nous sommes contre une Europe forteresse, et pour la libre circulation des personnes. Nous réclamons l’égalité des droits pour les travailleurs immigrés. »
Sur la question des rapports Nord-Sud, Danièle Obono taille dans le vif : « En Afrique, la France n’est pas à même d’intervenir, elle qui a toujours soutenu les régimes autoritaires via sa politique néocoloniale. Les armées françaises doivent quitter le continent. Ce sont aux populations de ces pays de prendre en main leurs luttes. »
Geneviève Reimeneiger, représentante de Lutte Ouvrière, élue à Bagnolet (93) fustige la Françafrique : « Penser qu’une ingérence française peut combattre la corruption en Afrique est une aberration. S’il y a de la corruption dans certains pays africains, c’est justement parce que la France s’y est ingérée ».
Elle critique la Droite comme la Gauche : « De De Gaulle jusqu’à Sarkozy, la Françafrique ne s’est jamais arrêtée, ni sous Mitterrand, ni sous Jospin ». En toile de fond, toujours la question de l’impérialisme. « Dans ces pays, il y a surtout les multinationales comme Bolloré, Bouygues, Total. Au Gabon, l’écrasante majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté, mais Total fait des profits indécents. Quid de l’idéal de développement des peuples ? Ce qui est en jeu réellement, c’est la lutte économique pour les ressources ».
« La France que nous voulons », un think tank percutant
Sous la coordination du sociologue El Yamine Soum, auteur de Discriminer pour mieux régner (2008), une dizaine de trentenaires, hauts fonctionnaires, universitaires, acteurs associatifs ou juristes forment le collectif informel « La France que nous voulons », du titre de leur ouvrage publié en janvier dernier. « Franco-optimistes », ils apportent leur expertise pour formuler 50 propositions aux présidentiables. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains.

Lire également sur le même sujet [l’article 10661] et [l’article 10663]Cet article est extrait du numéro spécial « Speed dating politique » paru dans le magazine Afriscope n° 25 du 15 mai 2012.///Article N° : 10664

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Les images de l'article
Raphaël Yem, modérateur du speed dating, présente les intervieweurs © Freddy Mutombo





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