Singa : migrations globales, accueil local

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Depuis septembre 2015, l’association Singa-France a connu un bond médiatique. Avec son projet Calm (Comme à la maison), elle permet à des réfugiés d’être logés chez les habitants. Son action s’étendra bientôt au-delà des frontières de l’hexagone.

Trouver aux demandeurs d’asile un abri temporaire afin qu’ils puissent reprendre leur souffle, se poser, échanger sur leurs réalités et apprendre les codes culturels français. Tel est l’objet de jaccueille.fr, une plateforme sur Internet pour accueillir, chez soi, des réfugiés. Face à la surpopulation des espaces prévus à cet effet par l’état, à la lenteur des démarches administratives et au déferlement médiatique du début d’année à l’encontre des migrants, L’association Singa-France a lancé un appel aux citoyens lambda, habituels spectateurs, afin de réagir et de tenter d’agir à l’échelle locale. « La France a donné sa protection à plus de 200 000 réfugiés statutaires et en accueille environ 10 000 chaque année », est-il précisé sur le site de Singa. À partir de septembre dernier et en quelques semaines, plus de 12 000 appartements dans tout le pays ont été mobilisés pour recevoir ces personnes fuyant les persécutions en Russie, en Syrie, en Erythrée, au Soudan, etc. Singa ne s’attendait pas à faire autant d’adeptes en si peu de temps.  » Le projet visait, dans un premier temps, la seule ville de Paris, explique Guillaume Capelle, son fondateur. Mais une tempête de solidarité humaine s’est abattue sur nous « . Parmi les bénévoles-accueillants inscrits sur le site, on trouve toutes sortes de profils : des agriculteurs, des banquiers, des techniciens ou encore des policiers.

Développement en France et à l’étranger

Créée en 2012 à Paris par Nathanaël Molle et Guillaume Capelle, l’association compte aujourd’hui dix salariés à temps plein. Sans oublier des jeunes volontaires en service civique et des bénévoles. Et c’est aussi une communauté de 1500 professionnels (artistes, techniciens, danseurs…) qui développe des espaces et des outils de rencontre et d’échange avec les réfugiés. Ces derniers qui, souvent, sont dans leur pays étudiants, journalistes, musiciens, cultivateurs, juristes Une double intention, donc : sensibiliser la société civile à la question de l’asile et des réfugiés, tout en proposant des outils qui pourraient aider les nouveaux arrivants à mieux se repérer, à apprendre le français, etc. Un tuteur accompagne un.e bénéficiaire-réfugié.e tout au long d’un programme visant à transmettre ses savoir -faire et favoriser l’insertion économique. Forte du retentissement populaire et médiatique de ses activités, l’objectif de Singa est de s’implanter dans huit grandes villes de France pour l’année 2015-2016 (Montpellier, Nantes, Bordeaux, Marseille, Lyon, Strasbourg…). « On a besoin de tout le monde », lance Guillaume. Et d’ores et déjà, l’association se développe à grande vitesse hors des frontières, comme au Québec ou au Maroc, pour accueillir ces réfugiés fuyant la guerre, la misère et autres situations tragiques. D’autres sollicitations leur parviennent déjà d’Espagne, de Hongrie, du Kosovo ou de Suisse, autant d’acteurs locaux souhaitant rejoindre cette grande communauté humaine et cet élan associatif. Du Conseil de l’Europe aux videoconférences américaines TED, l’association Singa est appelée tous azimuts pour partager son expérience. En inventant une nouvelle politique d’accueil par le local, Singa donne un nouveau souffle à la question migratoire.

<small »>Plus d’infos : http://singa.fr ///Article N° : 13285

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