Suicida me

De Yoshvani Médina

Un impossible amour
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Gisèle est de ces êtres qui portent leur sexe en bandoulière, non pas son sexe réel, mais le sexe qu’elle se rêve, ce sexe de femme qu’elle sur-joue pour aimanter tous les désirs et combler ses manques. Poupée bimbo dont on change les perruques fluos, les collants à paillettes et les bustiers échancrés, elle s’offre comme femme-objet, femme-bonbon-acidulé. Mais derrière le rose et les paillettes se cache une souffrance ancienne, une faille terrible. Elle rencontre Toni qui lui aussi travestit la réalité de son sexe pour jouer une virilité de cow-boy, travestissement qui dissimule à son tour un sordide secret. Ce sont deux douleurs qui se rencontrent, deux abîmes de souffrance qu’un bouche à bouche onirique maintient à flots, mais l’équilibre est fragile et les deux figures ne peuvent se révéler l’une à l’autre sans se détruire. Toute la mise en scène de Yoshvani Médina est construite autour des grilles d’un jardin intérieur que l’amour, qui s’immisce entre ces deux êtres loin d’être faits l’un pour l’autre, finit par entrouvrir. Ce jardin est fait de rêveries et d’images que nous voyons défiler sur un écran vidéo, écran palimpsestique d’une mémoire qui dit le rêve exotique des îles comme leur mal-être.

Compagnie  » Théâtre SI  » (Martinique)
mise en scène : Yoshvani Médina
scénographie : Ludwin Lopez
lumières : José Cloquell
costumes : Luwin Lopez et Sandra Saint-Louis
avec Valèr’Egouy et Marie Quiquempois///Article N° : 3158

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