Afriscope

  • N° 5 | avril 2008
  • Émile Abossolo M’bo, 200% cré-acteur
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Un printemps révolutionnaire « Le racisme, l’exploitation économique et le militarisme sont liés et vous ne pouvez réellement vous débarrasser de l’un d’entre eux sans vous débarrasser des autres. » Martin Luther King Les commémorations se bousculent en ce printemps 2008 et remplissent l’air du temps d’échos révolutionnaires. En France, les pro et les anti Mai 68 débattent déjà depuis plusieurs mois de l’héritage de cette révolution. On s’affronte, on s’indigne, on s’invective… Mais rien n’y peut. Il semble bien loin l’esprit collectif de liberté et d’utopie qui se condensait en slogans savoureux sur les murs de Paris : « la liberté d’autrui étend la mienne à l’infini » ; « ne perdez pas votre vie à la gagner » ou encore « l’ortografe est une mandarine ». Et pourtant… les temps ont bel et bien changé, mais la soif d’idéal a-t-elle disparu ? Ce besoin de croire en des valeurs supérieures, de construire et de se projeter dans un avenir meilleur, à l’échelle locale comme globale. Partout, au Nord comme au Sud, quels que soient les origines et les milieux sociaux, cette soif semble plus que jamais d’actualité, nous renvoyant ainsi à la pensée et à l’action de celui que l’on commémore également ce printemps : Martin Luther King. Il y a quarante ans, le 4 avril 1968, le célèbre pasteur américain était assassiné à Memphis. Révolutionnaire, cet homme visionnaire l’était non seulement par son irrépressible combat pour les droits civiques des Africains-Américains mais également par le sens profond de son message, nourri de sa foi chrétienne. Pour lui, la question raciale n’est qu’une facette d’un problème plus vaste : celui du respect et de l’égalité de tous les êtres humains. Toutes proportions gardées, cela ne vous rappelle-t-il pas le fameux discours prononcé par Barack Obama le 18 mars dernier à Philadelphie ?1 Étranges échos qui se répondent d’hier à aujourd’hui et ne cessent de faire renaître des souffles d’espoirs. Des souffles que l’on retrouve à travers les pages de ce nouveau numéro d’Afriscope. De la commémoration de l’esclavage et de ses abolitions (p.16-18 et 24) à l’intelligence vivifiante d’un artiste encore trop peu connu, Émile Abossolo M’bo (p. 12-14), en passant par des articles consacrés à Bob Marley (en Éthiopie), El Hadj Ndiaye, Eric Checco, Fabienne Kanor, Alain Gomis et Samir Guesmi…. Afriscope vous souhaite un printemps sous le signe de positives (r)évolutions. Fraternellement vôtre, L’équipe d’Afriscope. 1. Ce discours est disponible, entre autres, sur notre site : www.africultures.com.