Cet album, pour lequel Jack s’est entouré de musiciens de choix, est la dernière sortie de son propre label, Golden Beams Productions. On y trouvera sept versions nouvelles de matériaux déjà enregistrés (dont trois inédits), et une création, Hybrids, qui est dans le droit fil de ce que DeJohnette impulse depuis bientôt un demi-siècle : une musique créative et inspirée, insoucieuse des limites. Produit et remixé par l’ingénieur du son Ben Surman, sous la houlette de DeJohnette en personne, Hybrids propulse le jazz dans le vingt et unième.
Comme moiré des différents reflets du jazz, du reggae et de la dance, le morceau-phare de The Ripple Effect, Hybrids, parvient à sublimer l’éclectisme de ses sources et, unifié par le groove puissant du batteur, à fondre ces diverses influences en un tout harmonieux. On reconnaît, bien en avant, l’ambiance africaine qui baignait déjà Music from the Hearts of the Masters, l’album de 2005 enregistré avec le maître gambien de la kora, Foday Musa Suso, mais elle est ici tempérée par les vocaux somptueux de Marlui Miranda, peut-être le plus célèbre, en tout cas le plus inventif et le plus apprécié des interprètes brésiliens de musique indienne. Le multi-instrumentiste John Surman ajoute ses lignes mélodieuses et racées à la clarinette, au saxophone et à la flûte à bec, tandis que Big Al envoie des riffs de guitare qui emballent l’ensemble comme autant de faveurs. L’ingéniosité à l’oeuvre dans chacun des morceaux fait de cet enregistrement un album tout public.