Ici, mon pays, ce n’est pas un pays, c’est la paix dans un monde violenté par des envahisseurs qui le dérobent de son héritage. À cela, le fils du grand Ali Farka Touré répond par la beauté d’une musique qui est la force de son identité malienne. Mon pays, c’est la tolérance, c’est la guitare au riff traînant, les calebasses sautillantes sous le blues à répondre, la plainte à l’unisson supermélodique sans trop de déchirement, le jeu des appels et des réponses, les six-cordes qui ralentissent les coups de percussions frénétiques, les cordes anciennes qui s’insèrent subtilement, les sons intrigants en arrière. Mon pays, c’est aussi parfois l’attitude rock de la basse, le folk aéré, les dialogues plus célestes avec la kora de Sidiki Diabate ou la tragédie sans lamentation sur le piano d’Idan Raichel.
(Source: Le Devoir)