Événements

Festival de musique de l’IMA
8e édition – Chanson populaire du Maghreb

Français

La huitième édition du Festival de musique de l’IMA a pour thème « la chanson populaire du Maghreb ». Celle-ci permet surtout d’entendre des artistes que l’on a pas l’habitude d’applaudir en France à tous les coins de manifestation artistique… Le programme s’appuie sur des artistes, très confirmés pour certains et valeurs montantes pour d’autres, tous soucieux de la sauvegarde de leur patrimoine respectif, sans pour autant négliger d’être en phase avec leur époque.

Mercredi 13 juin, 20 h 30, auditorium
Folk bédouin de la médina
avec Nour Chiba

Nour Chiba a une tête bien faite de jeune premier et on ne s’étonnera guère qu’il tienne les premiers rôles dans des feuilletons, des pièces de théâtre ou des téléfilms à succès dans son pays. Mais il a également la tête bien remplie de trésors musicaux et ses chants renvoient l’écho des oasis du Sud tunisien les plus pittoresques, renommées pour leurs majestueuses palmeraies et leurs eaux thermales, proches des dunes et des plaines qui inspirent et inspirèrent tant de poètes et de chanteurs du patrimoine. Ses choix en mélodies et rythmes du terroir, souvent modernisés ou revisités avec respect, ont vite attiré, sur lui, l’attention du grand public tunisien Sur fond de synthé et de déluge de percussions, il délivre un répertoire à rythme intemporel, propre au Sahara, et à la poésie délicatement ciselée. Ses albums, tels que Hobb Saiib et Asslama, et le tout dernier Khomsa, en portent la plus convaincante des marques, qu’on découvre à l’occasion de ce premier concert parisien qu’il a choisi de donner à l’IMA.

Jeudi 14 juin, 20 h 30, auditorium

Pop-rock, jazz, chaâbi et gnawa
avec Djamel Laroussi

Cet artiste, plein d’entrain et à l’énergie très rock, nous rappelle l’Orchestre National de Barbès, côté « groove » et surchauffe. Comme lui, il chante en arabe, kabyle et en français, sur des fonds gnawa, berbère, chaâbi et même charqi (oriental). Très adroit au gumbri comme à la guitare (avec les compliments de Chet Atkins), féru de jazz (il a travaillé avec Graham Haynes), Djamel Laroussi a greffé sa propre touche sur des morceaux euphoriques, parfois adoucis par des balades de bonne facture, et sa version personnalisée des sons de l’ouest africain, du calypso, du raï, du hip hop ou de la salsa impressionne fortement.

Vendredi 15 juin, 20 h 30, auditorium
Traditions revisitées
avec Takht Attourath

Ce qui fait la force et le talent de cet impressionnant ensemble, c’est ce mélange inspiré d’art musical arabe ancien – datant de la Nahda (renaissance arabe) – et de tradition poétique, entre profane et religieux, savant et populaire. Si son mérite est, d’abord, collectif – constitué qu’il est de brillantes individualités vocales et instrumentales -, on se doit d’en saluer tout particulièrement celui qui en constitue l’âme : le joueur de luth et chanteur Abderrahman Kazzoul.
La formation interprètera évidemment quelques-uns des mouwachahates et adwars qui ont fait sa renommée, sans oublier non plus des reprises très personnalisées de titres de Kaddour El Alami, Abdelwahab Doukkali et Abdelhadi Belkhayyat. En prime – et pour la raison que la chanson orientale occupe une bonne place dans le paysage musical maghrébin – : quelques versions extraites du vaste répertoire d’Oum Kalsoum.

Samedi 16 juin, 20 h 30, auditorium
Mélodies de la casbah
avec Naïma El Dziria et Abdelkader Chaou

Naïma El Dziria : « The Voice »

Troublante, émouvante, bouleversante: la voix de Naïma El Dziria (l’Algérienne) est tellement exceptionnelle et prenante qu’on ne sait plus vraiment comment la qualifier avec précision. Fatima-Zohra Graïmou, dite Naïma, née le 27 juin 1968 à Kouba (Alger), suit l’enseignement de l’école des jeunes aveugles avant de s’inscrire au conservatoire de musique, puis d’intégrer la fameuse association « El-Fakhardjia ». C’est en 1983, dans l’incontournable émission télévisée « Alhan wa chabab » (littéralement : mélodie et jeunesse, sorte de radio-crochet filmé) qu’elle effectue ses premiers pas. Épaulée par Saïd El-Ghobrini, un vétéran du chaâbi, elle se lance dans le style hawzi et chaâbi, enfilant les succès comme des perles. Après une brève éclipse, elle réapparaît en 1991, plus lumineuse que jamais. La télévision algérienne la réclame régulièrement, elle foule les planches des scènes les plus prestigieuses et elle demeure l’artiste algérienne la plus demandée lors des saisons de mariages.

Le chaâbi tonique de Chaou
C’est en 1966 qu’Abdelkader Chaou enregistre ses deux premiers morceaux : Sallam Ef Lehwa et Darni Hwil Ghezala. L’année suivante, il grave son premier 45 tours, avec la collaboration fructueuse de Mahboub Bati, compositeur et propriétaire d’un des rares studios d’enregistrement privé de l’Alger de l’époque. La complicité artistique qui unit les deux hommes se poursuivra et se concrétisera par un succès monumental avec Djah Rebbi, qui ouvrira en grand à Chaou les portes de la reconnaissance.
Chansons tristes ou gaies, ambiance de fête… et même emprunt à la tradition ibérique – à travers Chehlat Layani, interprété autrefois par Luis Mariano -, Abdelkader Chaou, avec un chaâbi remodelé, vif et attrayant, dont lui seul a le secret, parle directement au cœur du spectateur… sans oublier les hanches de celui-ci.

Dimanche 17 juin, 16 h 00, auditorium
Le crooner du Djurdjura
avec Brahim Tayeb

Né le 16 mars 1966 à Larbaa Nath Irathen (ex-Fort National, en Grande-Kabylie), Brahim Tayeb débute sa scolarité à l’Ecole des aveugles d’El Achour. S’il poursuit, après son baccalauréat, des études d’interprétariat à l’Université d’Alger, la musique est, en fait, sa véritable passion. Excellent joueur de luth, auteur, compositeur et interprète, il compte déjà à son actif une discographie riche de sept albums. Dès le premier, Ussan nni (ces jours-là), enregistré à la fin des années 1980, ce fan du grand Mohamed Abdel Wahab a su séduire un large auditoire, très largement féminin, par des strophes délicates et remplies de sens et des compositions originales, à la tonalité à la fois sobre et colorée. Ses autres productions – telles Intas (Dites-le lui) ou Tikhras (Laissez-le donc) – lui ont ensuite permis de trouver sa place sur le podium les meilleurs chanteurs algériens.
Partager :