Événements

La brousse électrique
Kasaï Allstars, Basokin, Masanka Sankayi + une rencontre musicale, dans le cadre du Festival d’Ile-de-France

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La brousse électrique, orchestres traditionnels électrifiés, chant et danse
jeudi 4 et vendredi 5 octobre a 20h

Une découverte du courant « tradi-moderne », apparu dans les faubourgs de Kinshasa pendant les années 70, interprété sur des bases traditionnelles avec des instruments électrifiés.
Le Congo-Kinshasa, ancien Congo belge, puis Zaïre, est un pays où se côtoient soixante trois millions d’habitants, dont plus des trois quarts vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cinq cents ethnies parlant chacune une langue ou un dialecte en plus du français, habitent essentiellement les régions des grands lacs, de l’embouchure du Congo, de la savane… Les musiciens de cette soirée habitent Kinshasa après avoir quitté la brousse de la région de Kasaï, connue pour ses mines de diamant, ou de Tandjob et de Songye, et continuent en ville à remplir leur rôle d’intermédiaires auprès des ancêtres avec leurs chants et leurs danses. Dans le vacarme urbain, ils ont dû adapter leurs instruments traditionnels en les électrifiant et, avec un spectaculaire génie de la récupération, en inventer de nouveaux, détournant, non sans humour, des objets usuels comme des couvercles de casseroles, pièces de voitures, bouteilles de soda, tuyaux de plomberie… Les « pianos à pouces », les likembés, équipés de micros fabriqués à la main, font partie des plus célèbres. Il en résulte un style unique, une musique puissante et distordue interprétée par les « tradi-modernes », un pied dans le groove actuel, un autre dans la transe et le rituel des chasseurs de brousse.


Rencontre musicale : « Musiques des tradi-modernes : de la brousse à Kinshasa »
jeudi 4 octobre a 18h30
Présentation de Vincent Kenis, producteur au label Crammed et d’Apollinaire Anakesa, ethnomusicologue au LACITO (CNRS).
L’exode rural qu’a connu le Congo dans les années 70 a vu naître sous une nouvelle forme la musique traditionnelle des campagnes. Avec comme volonté politique de préserver les musiques traditionnelles du Congo, les petits orchestres des campagnes sont arrivés à Kinshasa où ils se produisaient dans la rue avec pour consigne de se moderniser. Pour y parvenir, les tradi-modernes utilisèrent les haut-parleurs décrochés au moment de l’indépendance afin de se faire entendre dans les faubourgs de la capitale.
Vincent Kenis, qui a découvert et enregistré ces groupes raconte sa rencontre avec eux et explique les spécificités de ce courant musical ; Apollinaire Anakesa présente les contextes historique et sociopolitique dans lesquels ces groupes ont évolué.
Salle de cinéma, entrée libre, renseignements et réservations au 01 58 71 01 20
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