Événements

L’espace et le sujet : Inscription, construction et motivation
Colloque international

Français

Argumentaire
Le laboratoire Créations d’outils pédagogiques en langues étrangères (Université d’Oran) organise un colloque sur le thème Espace et le sujet : Inscription, Construction et Motivation.
La notion d’espace repose la question du sujet dans une « épistémè » traditionnellement centrée sur la « présence » d’un objet fixe, observable en laboratoire. La relation de l’homme à son espace nous entraîne dans les sciences du virtuel, de l’inachevé, de la complexité, de l’émergence où les phénomènes ne sont pas déterminés. La pensée créatrice, l’émergence de la parole, le sentiment du sacré, le mythe, la littérature semblent être autant d’objets improbables ou impossibles pour les sciences expérimentales. Certes, l’espace existe par la langue et la parole qui le créent. Mais, l’espace est aussi physique, matériel, utopique et même métaphysique dont la représentation échappe à la seule clôture linguistique : ces espaces déterminent les croyances comme des variants, aux contours, sans cesse différents. Il est donc nécessaire que la pensée contemporaine s’ouvre sur de nouveaux horizons.
Ce colloque traitera aussi bien de la problématique linguistique et des sciences qui lui sont connexes que de la problématique littéraire.

Dans le domaine linguistique, la notion de « sujet » est au cœur de la linguistique de l’énonciation, mais aussi de la pragmatique, de la socio- et psycho-linguistique, où il s’agit de donner un statut théorique à la figure conceptualisante et conceptrice des « sujets parlants » dans un contexte de production et de compréhension (ou reconnaissance par un sujet dé-constructeur et re-constructeur d’espace variés) des énoncés prenant en compte les paramètres linguistiques et extralinguistiques dans l’interaction de l’activité langagière.

En littérature, on pourra s’intéresser à l’histoire théorique et critique du rapport du sujet à l’espace (l’écriture et la lecture ont-elles toujours été comprises comme des essentielles du sujet ?), mais aussi à la façon dont la littérature met en scène des opérations de construction de sujets : sujet-auteur, sujets-personnages ou narrateurs, sujets-lecteurs. Il s’agira alors de s’interroger sur la nature de cette construction, sur l’identité de ces sujets (collective ou singulière, psychologique, sociale, anthropologique …), sur la façon, enfin, dont la littérature crée un espace véritablement intersubjectif qui ne se résume pas à la juxtaposition de subjectivités, au retour sur soi ou à la reconnaissance du même.

A partir d’illustrations puisées dans les discours littéraires, linguistiques (sémiologie de la communication, énonciation politique et médiatiques, analyse conversationnelle, etc.) tenus par des acteurs parlant ou écrivant, le colloque s’articulera autour des axes suivants :

-La sémiologie littéraire permet de voir en quoi la littérature peut-elle contribuer à enrichir l’épistémologie des espaces ?

-La sémiologie de la communication permet aussi de réfléchir sur l’inscription du sujet dans l’espace urbain.

-Enonciation et espace : d’une part les langues naturelles utilisent différents moyens (lexicaux ou grammaticaux) pour exprimer les relations temporelles et spatiales. Les linguistes, ces moyens présentent une riche source de thématiques et de problèmes intéressants (par exemple la concordance des temps, l’aspect et l’aspectualité, etc.). D’autre part, le sujet s’inscrit dans un lieu promu aux configurations discursives.

-Géographie, littérature et espace : Quelles sont les relations entre l’espace représenté, littérarisé, et son référent (le « réalème », selon L. Dolezel) ? Quel est le statut de l’utopie dans le discours sur les espaces ? La littérature peut-elle « inventer » des espaces, et devenir elle-même un référent ?

-Histoire, littérature et espaces. Est-ce que la spécificité comparatiste s’exprime à travers une spatialisation de l’histoire littéraire ?
En corollaire, l’étude des espaces est-elle le propre de certaines périodes littéraires ou de certains mouvements littéraires ?

-Emergence de nouveaux espaces et dialogue des phonies. L’abondance indique clairement que les espaces se multiplient en rapport avec les systèmes de représentation. Quel est aujourd’hui le statut des littératures qui se trouvaient à distance du centre : les littératures des espaces qui furent colonisés, les littératures émanant de cultures géographiques dites « périphériques » : au niveau du pays, au niveau de la région ? En quoi la décolonisation a-t-elle accéléré le processus de morcellement / diversification des espaces ?

-Enseignement/apprentissage et espaces. Un état de lieu des espaces universitaires s’impose. Il s’agit d’explorer l’espace social et universitaire des apprenants. Comment promouvoir l’espace d’un apprentissage multilingue. Quel est le rôle du manuel dans l’enseignement des langues étrangères à l’Université ?

-Mythes et espaces. Tout mythe s’inscrit dans l’espace. Mais est-il des mythes qui racontent la formation des espaces ?
De ces mythes, lesquels ont aujourd’hui la préséance ? À mi-chemin entre le thème et le mythe, il est des agrégats mythoïdes qui élèvent au rang de mythe des espaces concrets ?

-Psychanalyse et espaces. L’espace décrit précédemment est perçu sous un angle essentiellement macroscopique.
Quant est-il de la projection du corps dans l’espace ? Est-il aujourd’hui une topologie de l’intime ?

Ce colloque accueillera les communications venant de spécialistes de diverses disciplines des sciences humaines et sociales (littérature, linguistique, didactique appliquée, anthropologie, philosophie, histoire, sciences politiques, sciences de la communication).

Les propositions de communication (titre et résumé d’une quinzaine de lignes format RTF) sont à envoyer par courriel avant le 20 septembre 2008 à l’adresse suivante :

Lalaoui-Chiali Fatima-Zohra
MCF en sciences du langage, didactique, Sémiotique
Tel 07 73 88 01 66
[email protected]
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