Événements

Festival du film africain 2009
3e édition

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Après deux festivals de cinéma documentaire et du court métrage, l’Alliance française de Bangui initie en 2007 son festival du film africain afin de faire découvrir plus largement les cultures cinématographiques du continent

Avec le concours de son partenaire officiel Orange, l’Alliance française de Bangui a organisé du 22 au 29 novembre le festival du film africain 2008. L’évènement s’est ouvert le samedi 22 novembre avec Daratt, film du parrain de cette seconde édition, le tchadien Mahamat Saleh Haroun. Placé sous le signe de la diversité cinématographique des pays de la CEMAC, ce rendez-vous des cinémas africains a été l’occasion de voir ou de revoir huit films à l’image des Afriques d’hier et d’aujourd’hui…

Le samedi 22 novembre, quatre cent vingt sept personnes (427) s’étaient réunies au théâtre de verdure de l’Alliance française de Bangui pour le lancement du festival du film africain. L’Ambassadeur de France, Monsieur Jean-Pierre Vidon, a ouvert cette cérémonie par un discours qui a mis en exergue les évolutions historiques des cinémas d’Afrique et les noms de ceux qui les ont bâti. Après lui, l’Attaché culturel à l’Ambassade du Tchad, M. Mahamat Ali Adoum Lamine, est revenu sur les difficultés que connaît aujourd’hui le Tchad pour faire vivre son cinéma et ses acteurs, situation en dépit de laquelle des artistes singuliers comme Mahamat Saleh Haroun ont su graver leur nom au panthéon du cinéma international pour le bonheur de toute une nation. Celui-ci a d’ailleurs exprimé la joie qu’il avait de pouvoir présenter pour la première fois son film en Centrafrique.

La projection de Daratt, fresque tchadienne à la fois silencieuse et épurée, histoire d’un adolescent aux prises entre les traditions familiales et le besoin de justice, a ensuite laissé place à un échange poignant entre le public et le cinéaste, parrain de ce festival, qui est revenu sur les circonstances tragiques qui ont prévalues à la réalisation de son film. Il est à noter que Daratt a remporté en 2007 le prix spécial du jury à la Mostra de Venise et l’étalon de bronze de Yennenga.

Du 20 au 27 novembre, Mahamat Saleh Haroun a organisé à l’Alliance française une formation en écriture cinématographique qui regroupait six candidats amateurs et professionnels de l’image animée. Dans cette volonté de dynamiser le secteur cinématographique centrafricain, le réalisateur tchadien a su insuffler à ses stagiaires le goût du travail en collaboration afin de reconstruire les fondements d’une industrie encore balbutiante en République Centrafricaine. Après Il va pleuvoir sur Conakry de Cheick Fantamady Camara programmé dans le cadre de la séance Afrique de l’Ouest, Mahamat Saleh Haroun, en compagnie du directeur de l’Alliance française M. Stéphane Joly, a remis aux six apprentis réalisateurs leurs attestations de participation à la formation devant un public attentif à l’évolution de cette jeune garde centrafricaine du cinéma.

Si le 26 novembre, le festival a enregistré une audience record à l’occasion de la diffusion du film centrafricain Le silence de la forêt de Didier Ouénangaré et de Bassek Ba Kobhio avec cinq quarante six personnes (546), c’est environ deux mille (2000) personnes qui ont fait vivre cet évènement à l’Alliance française et à Bangui plage et sept cent cinquante (750) personnes à l’Espace Linga Téré (du 24 au 28 novembre) soit près de 3000 personnes pour 1235 heures de films en 13 projections. Autant dire que le festival du film africain a remporté le pari de renouer le lien entre les films africains et leurs propres publics.

A cet effet, la politique de communication du partenaire officiel du festival, l’opérateur téléphonique Orange, avec l’envoi de sms quotidiens, a ravi les nombreux cinéphiles centrafricains, tchadiens, gabonais, camerounais, et congolais qui ont partagé chacun des rendez-vous consacrés à leur pays avec un engagement véritable et infaillible. Il est à noter que la séance de clôture, consacrée au film malgache, a souffert de l’absence de texto et n’a réunit que 193 personnes soit, le plus faible taux participation de tout le festival.

La magie intemporelle du cinéma a donc pris fin le samedi 29 novembre 2008 avec le film malgache Tabataba de Raymond Rajanonarivelo. Dernier coup de projecteur sur cette île africaine de l’Océan Indien pour ce festival qui, grâce à son partenaire Orange, s’est joué en une semaine de toutes les frontières culturelles, religieuses politiques, sociales et territoriales pour brosser le large portrait des cinémas africains d’aujourd’hui.
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