Événements

Abed Azrié
l’épopée de Gilgamesh

Français

Qui mieux qu’Abed Azrié, cet « homme de liberté », comme il aime à se définir, pouvait ressusciter avec brio la légende sumérienne de Gilgamesh ? Cette épopée, oeuvre la plus célèbre de la Mésopotamie antique, est d’abord l’histoire d’une amitié qui, née dans la rivalité, se forge dans les périls, s’exalte en de communs exploits et se dénoue douloureusement dans la mort. Elle met en scène la démesure du héros qui, de victoire en victoire, ne sait pas s’arrêter à temps, et offense les dieux. En vain cherchera-t-il désespérément le secret de l’immortalité : chacune de ses tentatives le plongera plus profondément dans le désespoir, jusqu’au jour où, revenu de sa longue errance, il retrouvera enfin le calme et la sagesse. Cet archétype d’un héros-sauveur perdure à travers les siècles (Hercule, Achille, Ulysse…) pour parvenir jusqu’à l’homme « contemporain »
et faire écho à l’angoisse universelle de chacun : la peur de la mort.
Cette universalité trouve sa traduction la plus brillante dans la musique d’Abed Azrié, « sensible à tous ceux, quels que soient leur nationalité ou leur âge, qui ont simplement un coeur » (Télérama). Compositeur, chanteur, écrivain, artiste complet, Abed Azrié est né à Alep en Syrie, mais vit à Paris depuis 1967. Sa musique, marquée par le rassemblement des instruments traditionnels du Moyen-Orient et des instruments occidentaux, par la synthèse entre les airs anciens et actuels, est habitée par sa voix complexe, chaude et profonde, tantôt proche des dévotionnels hindous, tantôt semblable aux climats des liturgies orientales. Créateur de son propre label chez Nocturne, Abed Azrié a su s’attirer depuis longtemps l’admiration d’artistes aussi différents que Yehudi Menuhin, Leonard Cohen, Caetano Veloso, Astor Piazzola ou Jeff Buckley. Appelé en tournée dans les capitales européennes et américaines, il a su former le public occidental à sa musique. Comme le disaient Les Inrockuptibles : « Abed Azrié nous rappelle que seuls les ponts entre les cultures peuvent nourrir le rêve invraisemblable de l’homme : la quête de son identité. »
Partager :