Événements

Casbah Club
avec Mourice El Medioni et Abdelkader Chaou

Français

A l’instar du tango argentin créé, dans la souffrance, par les « petites gens » des quartiers pauvres de Buenos Aires, du fado portugais porteur
de la mélancolie (l’indéfinissable saudade) de ceux qui prenaient la mer, du flamenco exprimé entre rage et grâce ou du blues noir américain et ses accents de révolte, le chaâbi a jailli, au début du xxe siècle dans la basse casbah d’Alger, en écho à une conjonction d’éléments socio-culturels, économiques et politiques.
Inspiré de l’andalou, il s’en écarte, cependant, en se distinguant par un phrasé et un ton particuliers. Les textes évoquent des situations proches du réel et des préoccupations du peuple, tandis que les instruments (mandole, banjo, piano…) indiquent des intentions modernistes. Littéralement,
ici, le terme chaâbi désigne un mode d’expression populaire citadin spécifique à Alger. Le genre a été lancé par Hadj El-Anka. C’est à son souvenir et à celui d’autres maîtres que se réfèrent, de manière inédite, deux grandes figures de la chanson populaire algérienne.
Le premier, Chaou, né à Alger en novembre 1941, est un artiste élégant,
à la voix de velours. On lui a souvent reproché des penchants pour les
airs « légers », mais on oublie que ce virtuose de la mandole, reste, au fond, plus proche qu’on ne le croit des sources qui ont abreuvé le chaâbi. Chansons tristes ou gaies, ambiance de fête, emprunt à la tradition ibérique
à travers « Chelat Layani », interprété autrefois par Luis Mariano, Chaou, avec un art, dont lui seul a le secret, nous parle directement au coeur sans négliger les hanches.
Le second n’est autre que Maurice El Medioni, souverain absolu du pianoriental.
Cet instrumentiste hors pair, né à Oran, a développé une grande carrière de soliste et il a, aussi, accompagné de nombreux artistes comme Reinette l’Oranaise, Line Monty, Lili Boniche et Blaoui Houari. En 2007, Maurice a été lauréat d’un BBC World Music Award, catégorie « Culture Crossings ».
Partager :