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Les rêves n’ont pas de titre
première exposition rétrospective de Zineb Sedira

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Le [mac]musée d’art contemporain de Marseille présente du 19 novembre 2010 au 27 mars 2011 la première exposition rétrospective de l’artiste Zineb Sedira.

L’exposition « Les rêves n’ont pas de titre » rassemble les vidéos, les photographies et les installations réalisées par Zineb Sedira entre 1995 et 2009.

Articulée en chapitres, l’exposition suit un déroulement chronologique qui conduit des premières œuvres nettement autobiographiques de l’artiste – liées à sa position de française d’origine algérienne vivant au Royaume Uni – jusqu’à sa réflexion plus récente sur les enjeux des déplacements humains et les mirages de notre monde globalisé.

« Les rêves n’ont pas de titre » s’ouvre sur Scream of Liberation (1995) et Autobiographical Patterns (1996), deux vidéos affirmant une revendication culturelle et identitaire. L’exposition continue avec un ensemble d’oeuvres plus directement lié à la relation qu’entretient Zineb Sedira avec les membres de sa famille. Mother Tongue (2002) met en scène le changement de langue maternelle sur trois générations : l’arabe de la grand-mère, le français de la mère (Zineb Sedira elle-même), et l’anglais de sa fille. Dans la triple projection Mother, Father and I (2003), l’artiste écoute ses parents lui raconter leurs souvenirs de la guerre d’Algérie, une expérience douloureuse, mais aussi cathartique et constructive.

Avec les films Saphir (2006) et MiddleSea (2008), Zineb Sedira se détache de l’esthétique documentaire de ses premières oeuvres pour adopter une approche plus narrative et poétique. La Méditerranée y est omniprésente, un espace de possibles qui lie tout autant qu’il sépare. Floating Coffins (2009), une spectaculaire installation vidéo tournée dans un cimetière de bateaux à Nouadhibou en Mauritanie, est le point d’orgue de l’exposition. Zineb Sedira présente sur une myriade d’écrans cette bande de désert au bord de l’océan, lieu de transit pour les oiseaux migrateurs comme pour les hommes qui essayent d’embarquer pour les Canaries. On y rêve parmi les épaves.

Le travail de Zineb Sedira a une résonance toute particulière à Marseille, ville portuaire, façonnée au gré des différentes vagues d’immigration et marquée par son rôle important pendant la période coloniale. Il contribue au débat sur le patrimoine méditerranéen que partagent la France et l’Algérie, en considère les blessures profondes, et propose par son évolution de les dépasser.

Lauréate de la première édition du SAM Art Prize, Zineb Sedira exposera l’oeuvre Gardiennes de Mémoire à partir du 2 décembre au Palais de Tokyo à Paris. Toujours en décembre, Zineb Sedira présentera deux nouvelles pièces dans l’exposition inaugurale Told, « Untold, Retold » du Mathaf, Arab Museum of Modern Art de Doha au Qatar.

Zineb Sedira, née à Gennevilliers en 1963, vit à Londres depuis 1986. Elle travaille à Paris, Londres et Alger.

Parmi les expositions personnelles consacrées à Zineb Sedira en 2010 : « Under the Sky and Over the Sea », Kunsthallen Nikolaj, Copenhagen, Denmark ; « MiddleSea », Prefix Institute of Contemporary Art, Toronto, Canada ; « Zineb Sedira », Musée National Pablo Picasso, La Guerre et la Paix, Vallauris, France et « Zineb Sedira : Currents of Time », Rivington Place, Londres. Elle a participé à de nombreuses expositions de groupe, notamment « Global Feminism », Brooklyn Museum, NY, USA (2007) ; « Around the world in 80 days », ICA, Institute of Contemporary Art, UK (2006) ; « British Art Show 06 », Baltic, Gateshead (2006) et « Africa Remix », Museum Kunst Palast, Düsseldorf, Centre Pompidou, Paris et Hayward Gallery, Londres (2004).
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