Événements

Radia Djellal
« Bamako 2002 »

Français

Vernissage le 24 juin 2004 à partir de 18 H 30

Extrait du carnet de voyage de radia Djellal :
Mardi 15 octobre 2002 :
« Ce soir j’ai mangé des pâtes ! puis j’ai enregistré le journal télévisé, le français d’abord puis un peu le malien. Le mois d’octobre est le mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion.
Je reviens juste à l’instant de chez le marabout de la famille Diakité, c’est déjà la deuxième fois que je lui rend visite. En fait j’accompagne Penda et sa maman qui consultent ce marabout pour le problème de visa de Lalaicha. Celui-ci lui a été refusé le 7 octobre dernier. Sur ce, parce que je suis française, j’ai été chargée de mission pour prôner la cause de Lalaicha, jeune fille de 24 ans qui désirait partir étudier en France. De retour de chez le marabout, Penda déclara a toute la famille « bon, Radia va aller voir le vice Consul de France chez lui » Elle m’accompagnerait en mobilette et m’attendrait dehors ; et moi j’irai seule devant le vice Consul. Je m’amusais de cette idée culottée, mais face à la gravité de la situation je retrouvais mon sérieux et ne pouvais refuser de rendre ce service. Et puisqu’en Afrique tout est possible, moi, une beurette sans grade, je n’avais plus qu’à me motiver pour remplir cette mission au prés du vice Consul. C’est donc au nom de la solidarité que je me retrouvais enfin, après plusieurs tentatives, en face du vice Consul à discuter du cas de Lalaicha. Je m’éssayais à argumenter au mieux de la nécéssité pour elle de venir se former en France, afin de revenir, c’est sûr et certain (mais sur ce point en étais-je vraiment convaincue ?), dans son pays qui manque de prothésistes dentaires. C’est alors que la discussion s’enflamma en Politique, de la solidarité Nord-Sud, des dominants et dominés, des droits et devoirs des peuples envers leur propre pays, d’une population malienne qui représente le pays d’Afrique de l’Ouest le plus demandeur et acteur de l’immigration, des enjeux politiques et de la fermeture des frontières, de la déceptions des familles…alors le cas de Lalaicha dans tout ça ! Le vice Consul était en transe « ça va péter !… » me dit-il. Enfin avant de finir notre entretien, il me conseilla d’écrire une lettre de motivation pour la joindre au dossier de demande de visa, bien qu’il ne pourrait rien faire de plus car son mandat au Mali était terminé. En effet il était muté en Algérie « là-bas c’est encore une autre histoire… » rajouta t-il en soupirant. Je m’en allais avec le seul espoir qu’une lettre de motivation aiderait à l’obtention de ce précieux visa …il ne fallait pas encore baisser les bras »

Radia Djellal
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