Événements

Jacques Derrida, plus d’un salut
Dans le cadre des Jeudis de l’IMA

Français

Projection du film de Safaa Fathy, Derrida d’ailleurs

Jacques Derrida (15 juillet 1930-9 octobre 2004) compta de nombreux amis arabes parmi les psychanalystes, penseurs, écrivains, cinéastes, plasticiens. Chacun à sa manière avait entamé un dialogue avec sa pensée multiple et complexe. Derrida apprécia particulièrement leur démarche d’esthètes et de poètes issus de l’écrit, et de ses traces actives. Bien que peu de livres de Derrida aient été traduits en arabe et que son œuvre soit parfois grossièrement assimilée au structuralisme, les concepts de « déconstruction », « différence », « trace », « écriture », ont largement circulé dans les amphithéâtres des universités arabes et dans les écrits des chercheurs, par mimétisme ou par fascination.

C’est sur le volet théologique et métaphysique, mais également sur celui de la techno-science comme primats de l’Être que Derrida a montré le chemin à bon nombre d’intellectuels arabes, soucieux de comprendre le passé, mais résolument tournés vers la modernité. Derrida, attentif sans aucune démesure à son « algérianité », traitait les langues, comme les échos d’une mémoire sans cesse agissante. En philosophe exigeant, il prenait le temps, mettait de la distance pour questionner les urgences majeures de notre temps. Ce mode de penser est à l’œuvre dans le travail de certains de ces intellectuels qui se retrouvent au cours de cette séance pour lui adresser un salut de fraternelle amitié.



Intervenants :

>> Fethi Benslama, psychanalyste et maître de conférences à l’Université Paris-VII où il enseigne la psychanalyse et la psychopathologie. Directeur du Relais de la Cité internationale et de la revue Intersignes qu’il a fondée en 1990. Il a en outre participé à plusieurs ouvrages collectifs et publié des études sur la clinique psychanalytique, sur l’islam et l’Europe contemporaine.

>> Safaa Fathy, cinéaste et poétesse, elle a poursuivi des études à la Sorbonne, où elle a soutenu un doctorat sur le théâtre. Son premier documentaire s’intitule Ghazeia, danseuses d’Egypte ; en 1995, elle réalise un court métrage, Le Silence, puis Maxime Rodinson, l’athée des dieux en 1997. Derrida d’ailleurs, son dernier documentaire, a connu un grand succès.

>> Hachem Foda, enseignant à l’Université de Paris-VIII, département des Études arabes. Son travail porte sur la pensée et la littérature médiévales arabes. Auteur de nombreuses études dans ces mêmes disciplines.

>> Kadhim Jihad, poète et critique littéraire français d’origine irakienne est maître de conférence à l’Institut national des langues et civilisations orientales(INALCO) ; il a traduit de nombreux auteurs en langue arabe, de Rimbaud à Jacques Derrida.

>> Abdelkébir Khatibi, romancier, poète et sociologue marocain est spécialiste de la littérature maghrébine. Il a dirigé l’Institut de sociologie de Rabat jusqu’à sa fermeture en 1970 et Le Bulletin économique et social du Maroc (devenu en 1987 Signes du présent).



Modérateur :

Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA
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