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Cinéma et Migration : entre l’Italie et la Tunisie
En accès libre sur le site www.cinemaaumusée.org (24 heures sur 24)

Français

Cinéma et Migration
« De la Casbah de Mazara del Vallo à la Petite Sicile de La Goulette » :
La longue histoire des échanges entre l’Italie et la Tunisie
Du 15 au 22 mai 2021
En accès libre sur le site www.cinemaaumusée.org (24 heures sur 24)

L’association « Ciné-Sud Patrimoine », en collaboration avec l’Ambassade de Tunisie en Italie, organise la rétrospective cinématographique en ligne sous le titre « De la Casbah de Mazara del Vallo à la Petite Sicile de La Goulette » qui se tiendra du 15 au 22 mai 2021 et sera hébergé sur le site www.cinemaaumusee.org (en libre accès 24h/24).
La manifestation proposera au public 12 films, de longs et courts métrages entre documentaires et films de fiction, réalisés par des cinéastes tunisiens et italiens qui, au cours des trente dernières années, ont raconté l’importance et l’intensité des migrations entre l’Italie et la Tunisie. Ce patrimoine de plus d’un siècle d’échanges Nord-Sud, Sud-Nord, depuis l’arrivée des premiers siciliens et livournais émigrés en Tunisie, ne cesse de s’enrichir jusqu’à nos jours.
Cette initiative revient au cinéaste et producteur Mohamed Challouf, l’un des fondateurs de l’association « Ciné-Sud Patrimoine ». A travers cette programmation, explique-t-il, « nous avons voulu mettre à la disposition du public ce précieux patrimoine audiovisuel créé grâce au travail de réalisateurs tunisiens et italiens tels que Mahmoud Ben Mahmoud, Giovanna Taviani, Stefano Savona, Olfa Chakroun, Marcello Bivona, Tarek Ben Abdallah, Gianfranco Pannone Ernesto Pagano et Enrico Montalbano qui, chacun et chacune avec sa propre sensibilité, ont raconté différentes histoires de migrations en exhumant des archives oubliés et en faisant appel a des témoignages de première main ».
« Cet événement – comme le souligne l’Ambassadeur de Tunisie en Italie, Moez Sinaoui – nous invite à regarder le phénomène de la migration entre nos deux pays dans toutes ses dimensions: historique, sociale et culturelle en nous permettant aussi de le connaître en profondeur et de comprendre son importance et son impact sur notre présent ».
L’inauguration de cette manifestation le samedi 15 mai à 21h00 sera assurée par une performance musicale à partir de la ville de Naples du duo italo-tunisien Salvatore Morra (Oud ou luth arabe) et Marzouk Mejri (voix et percussions) en direct sur le site (www.cinemaaumusee.org). Elle sera suivie par la projection du documentaire-portrait « Claudia Cardinale, la plus belle italienne de Tunis » de Mohamed Ben Mahmoud (1994).
Le jeudi 20 mai à 16h00 (toujours en direct sur www.cinemaaumusee.org), se tiendra une table ronde intitulée « Le rôle du cinéma dans la sauvegarde de la mémoire italo-tunisienne » à laquelle participeront tous les réalisateurs des films proposés dans cette rétrospective.
Pour clôturer cet événement, samedi 22 mai à 21h00, nous proposons la rencontre virtuelle (www.cinemaaumusee.org) intitulée « De la Petite Sicile de La Goulette à la Casbah de Mazara del Vallo », à laquelle participeront le professeur Abdelkarim Hannachi et le chercheur Jamel Louini, qui retraceront l’histoire de deux quartiers emblématiques de la présence italienne en Tunisie (la Petite Sicile à La Goulette) et celui tunisien en Italie (la Casbah de Mazara del Vallo). Cette séance de clôture sera introduite et animée par le professeur Gabriele Montalbano, enseignant au département histoire, culture et civilisation de l’Université de Bologne.

Les projections sont dans la version originale sous-titrée (italien / français).


Programme


SAMEDI 15 MAI
21:00 – 21:30
Séance d’inauguration
Mini concert du Duo Salvatore Morra (Oud) et Marzouk Mejri (Chant et percussions).
21:30
Projection du film portrait « Claudia Cardinale la plus belle Italienne de Tunis » de Mahmoud Ben Mahmoud (1994).

Les films

Italiens de l’Autre Rive (Italiani dell’Altra Riva)
de Mohamed Challouf, Mahmoud Ben Mahmoud et Hichem Ben Ammar
Caravanes Productions
(Documentaire, Tunisie, 1989, 60′)
v.o. italien sous-titré en français
Les témoignages des derniers représentants de la communauté italienne en Tunisie, les souvenirs d’une vie vécue dans un pays qui, depuis près de deux siècles, a accueilli des milliers de leurs compatriotes. A travers leurs mémoires, le documentaire révèle l’histoire méconnue de cette communauté, pour la plupart originaire de Sicile, qui depuis le XIXème siècle a contribué à la construction de la Tunisie contemporaine.

Claudia Cardinale – La plus belle italienne de Tunis
de Mahmoud Ben Mahmoud
Caravanes Productions
(Documentaire, Tunisie, 1994, 26′)
v.o. italien sous-titré en français
« Sicilienne de Tunisie depuis trois générations », comme elle aime à le répéter, Claudia Cardinale avait à peine 17 ans lorsqu’elle remporte le titre de « La plus belle italienne de Tunis », distinction qui devait lui ouvrir la voie pour une carrière de Star internationale du septième Art. Dans ce documentaire, Claudia et ses parents, Franco et Yolanda, évoque avec émotion et nostalgie ces années, la jeunesse passée entre Tunis et Carthage et le lien entretenu avec son pays natal, la Tunisie.

Poussière de diamant (Chichkhan – Gioiello di Famiglia)
de Mahmoud Ben Mahmoud et Fadhel Jaaibi
Touza Productions
(Film, Tunisia, Francia, 1991, 95′)
v.o. arabe et italien sous-titré en français
Agressé un soir par un inconnu, un vieil aristocrate, Si Abbès, est secouru par une jeune femme, Kinza, qui le raccompagne chez lui. Pour la remercier, l’homme lui offre un bracelet serti de petits diamants, bijou de famille convoité par des voisins siciliens. Depuis ce jour, Si Abbès rêve d’une liaison avec la jeune femme, qui pourrait pourtant être sa fille. A travers cette histoire, l’auteur met quelques peu à l’index la société tunisienne qui crut, à l’Indépendance, pouvoir se passer de ses minorités.

Retour à Tunis (Ritorno a Tunisi)
de Marcello Bivona
Production COE
(Documentaire, Italie, Tunisie, 1997, 72′)
v.o. italien sous-titré en français
Au début des années 1900, la communauté italienne de Tunisie avait mis en œuvre une expérience extraordinaire de coexistence ethnique, culturelle et religieuse dont aujourd’hui toute trace a été perdue. Marcello Bivona retrouve ses souvenirs d’enfance, remontant à 1959, lorsqu’il a été contraint de quitter un pays qu’il considérait désormais comme le sien.

La maison d’Angela (La casa di Angela)
de Olfa Chakroun
Propaganda Productions
(Documentaire, Tunisie, 2012, 26′)
v.o. français sous-titré en anglais
A 75 ans la vie d’Angela change : elle va quitter définitivement la maison de son enfance à La Goulette. Déchirure… souvenirs intenses et bigarrés du vieux quartier où elle a vécu et qui lentement disparait.

Une frontière en miroirs (Un confine di Specchi)
de Stefano Savona
Production TELE+
(Documentaire, Italie, Tunisie, 2002, 57′)
v.o. italien sous-titré en français
Les émigrés Siciliens en Tunisie et les émigrés Tunisiens en Sicile, des échanges et des flux qui ont généré quelques-unes des histoires les plus intéressantes à raconter, là où l’intégration et la haine font partie d’un seul univers, où la frontière entre le monde islamique et le monde occidental est à la fois évanescente et insurmontable.

Retour au bled (Ritorni)
de Giovanna Taviani
Production Cloud 9 film
(Documentaire, Italie, France, 2006, 52′)
v.o. italien, français et arabo sous-titré en français
Chaque année, pendant l’été, des centaines de Maghrébins retournent dans leur pays d’origine pour passer les vacances avec leurs parents. Parmi eux, Karim Hannachi, tunisien, professeur de langue arabe en Sicile, Italie; Tahar Ben Jelloun, originaire de Fès, au Maroc, célèbre écrivain francophone vivant à Paris et Assia Djebar, algérienne, membre de l’Académie française de Paris. Trois rapports différents avec les origines.

Kelibia/Mazara
de Tarek Ben Abdallah et Gianfranco Pannone
Production l’Altritalia Ambiente
(Court, Italie, Tunisie, 1998, 12′)
v.o. arabe sous-titré en italien
Un mécanicien de bateau de pêche qui a émigré de Tunisie à Mazara del Vallo doit rentrer chez lui, à Kelibia, au Cape Bon. Il fera le même travail qu’il a toujours fait en Italie, mais dans des conditions bien plus défavorables, malgré que les employeurs sont les mêmes. La différence n’est pas dans la peau, mais dans le travail rémunéré.

Si proche, si loin (Così Vicini Così Lontani)
de Tarek Ben Abdallah et Gianfranco Pannone
Production Regione Sicilia
(Court, Italie, 1999, 27′)
Production Dublin Film
v.o. italiano
La communauté tunisienne de Mazara del Vallo, dans la province de Trapani, racontée par ses jeunes, en équilibre entre la volonté de s’intégrer et le lien avec leurs origines.

La vie de Marzouk (Vita di Marzouk)
de Ernesto Pagano
Production Dublin Film
(Documentaire, Italie, 2017, 61′)
v.o. italien et arabo sous-titré en français
Un musicien tunisien en crise avec sa femme italienne. Un voyage au « bilad », au pays d’origine, pour la première fois avec les enfants, à la recherche désordonnée de leur maison et de leur identité. « La vie de Marzouk » est le portrait intime d’une tentative d’intégration qui trouvera la seule réponse possible dans l’amour.

Kif Kif – Siciliani di Tunisia (Kif Kif – Siciliens de Tunisie)
de Enrico Montalbano et Laura Verduci
Autoproduction
(Documentaire, Italie, 2012, 9’22)
v.o. italien sous-titré en anglais
Une histoire, deux récits, sur la mémoire des immigrés siciliens en Tunisie près des années de l’Unification de l’Italie. Le regard historique-politique de Fausto Giudice et l’approche onirique et illustratif de l’œuvre de Marinette Pendola tracent les traits d’une migration souvent oubliée mais qui renvoie à notre contemporanéité.

Le retour de Marinette (Marinette Torna a Casa)
de Enrico Montalbano
Autoproduction
(Documentaire, Italie, Tunisie, 2014, 12’55)
v.o. italien et arabe
Marinette Pendola est une écrivaine d’origine sicilienne née en Tunisie. Son arrière-grand-père est parti avec toute la famille de Sciacca, une ville de la province d’Agrigente. Comme un véritable « carnet de voyage », à travers le témoignages de Marinette et de son mari, Edoardo Migliore (lui aussi d’origine sicilienne, né en Tunisie), ce documentaire retrace les lieux de son enfance, découvrant une histoire extraordinaire de l’émigration italienne en Tunisie.


L’association Ciné-Sud Patrimoine:

Fondée en 2018 par Mohamed Challouf (réalisateur et producteur), Kahena Attia (chef monteuse), Faiza Daldoul (Artiste plasticienne) et Sahbi Kraiem (producteur), l’association Ciné-Sud Patrimoine a pour objectif principal de contribuer à la recherche, à la restauration ainsi que la promotion du patrimoine cinématographique panafricain et panarabe.
Elle œuvre également pour sensibiliser les autorités nationales et locales, la société civile et, en particulier, les nouvelles générations sur l’urgence et l’importance de la préservation du patrimoine audiovisuel tant en Tunisie qu’en Afrique et dans le monde arabe.
















Les musiciens:


Salvatore Morra

Salvatore Morra est musicien et ethnomusicologue. Après des études d’arabe à l’Université « L’Orientale » de Naples (2010) et d’ethnomusicologie à l’Université de Cambridge (2013), il a poursuivi sa formation au Royal Holloway University of London (2019) en obtenant un doctorat sur le oud (luth tunisien). Il est également expert musical au sein de l’ISMEO (Association internationale d’études sur la Méditerranée et sur l’Orient) de Rome, maître de conférences à l’Université de « La Tuscia » à Viterbe, et membre des groupes d’étude de l’ICTM: Mediterranean Music Studies e Music in the Arab World.
Marzouk Mejri

Marzouk Mejri est un compositeur et musicien tunisien, pluri-instrumentiste. Il est considéré comme l’un des percussionnistes les plus importants d’Italie. Né à Tebourba, en Tunisie, dans une famille d’artistes. Son père était un célèbre joueur de Darbouka et de Caisse Claire. Marzouk vit depuis 18 ans à Naples, où il a collaboré avec des musiciens de renommé dont Daniele Sepe, James Senese, Eduardo De Crescenzo, 99 Posse, Peppe Barra et bien d’autres.
Il y a quelques années, avec le californien Charles Ferris et le Dj Marco Dalmasso, alias Ghiaccioli e Branzini, il a créé le groupe « Fanfara Station ».
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