Fiche Film
Cinéma/TV
LONG Métrage | 1999
Sur les traces de la reine de Saba
Titre original : Queen of Sheba (The)
Pays concerné : France
Support : DigiBeta
Durée : 101 minutes
Genre : historique
Type : documentaire

Français

Une formidable enquête de Martin Meissonnier sur les traces de la reine de Saba, qui confronte traditions orales, textes saints et archéologie. Qu’on l’appelle Bilquis chez les Arabes, reine de Saba en Israël ou Makeda, chez les Éthiopiens, cette femme et sa civilisation oubliée nous font redécouvrir le monde de l’Ancien Testament.

Documentaire de Martin Meissonnier (France, 1999)

La reine de Saba racontée par les Arabes
Tour à tour, historiens, archéologues, imams et étudiantes arabes nous parlent de la reine de Saba, qu’ils appellent Bilquis. Ce personnage est lié à la foi islamique. Les Yéménites l’évoquent avec fierté, bien qu’à ce jour il n’y ait aucune trace archéologique prouvant son existence. Selon l’Ancien et le Nouveau Testament, le royaume de Saba était immense et très riche. Le barrage de Mareb, la capitale de cet empire, faisait partie d’une installation savante qui alimentait la cité en eau et la transformait en oasis. L’histoire raconte que le roi Salomon envoya sa huppe (oiseau légendaire) à la reine et l’invita à adorer le Dieu unique. La reine, avec ses assemblées, fit parvenir à Salomon des présents somptueux pour le mettre à l’épreuve : si Salomon était un prophète, les cadeaux le laisseraient indiff é rent. Le roi refusa les présents. Bilquis prit alors le chemin de la Palestine. Salomon lui réserva une demeure de verre. Lorsqu’elle entra dans ce palais, elle pensa que c’était de l’eau ; alors, elle dénuda ses jambes. Quand elle se rendit compte que ce n’était pas la mer, elle dit : « Mon Seigneur, j’étais inique envers moi-même. » Et elle se soumit à Dieu…


La reine de Saba vue de Jérusalem
En Israël, le personnage central de l’histoire est Salomon. Un soir, apparaît à sa fenêtre un étrange volatile qui dit au roi : « Je parcours le monde depuis trois mois pour savoir s’il y a encore une contrée qui ne connaît pas ton nom. J’en ai trouvé une : Saba. » Le roi invite alors la reine de ce pays. Elle accepte pour mettre Salomon à l’épreuve de ses prétentions, mais il déjoue ses pièges un à un. Subjuguée par la sagesse de Salomon, la reine de Saba embrasse la foi des juifs. Le kabbaliste Moshe Rosenberg a une lecture différente : selon lui, le texte sacré cache des significations secrètes qui révèlent à l’homme un chemin de pensée et d’espoir. Pour certains rabbins, la reine de Saba est l’envoyée de Satan : comme Dalila avec Samson, elle s’est rendue chez Salomon pour découvrir le secret de sa puissance et le détruire. Pour d’autres, c’est une femme superbe venue se convertir. Les gens de la rue l’imaginent noire et très belle. L’héroïne du Cantique des cantiques dit : « Je suis noire, mais oh ! combien belle, oh ! combien pure d’entre les fleurs. » Pour les archéologues, toute cette histoire n’est qu’une légende à valeur métaphorique. La tribu des juifs éthiopiens, appelée communément falacha, est souvent considérée comme celle des descendants du roi Salomon et de la reine de Saba. Mais ils récusent aujourd’hui cette descendance.

La reine de Saba racontée par les Éthiopiens
Plusieurs intervenants (moines, archevêque, patriarche, maître copiste, prêtre, professeur, guide, historien…) s’expriment sur la reine de Saba (Makeda). Tout comme les Yéménites, les Éthiopiens sont persuadés qu’elle est née et morte chez eux. Au temple de Yeha, on a retrouvé la trace de la civilisation sabéenne par des inscriptions et des vestiges semblables à ceux du Yémen antique. Le mythe de la reine de Saba est une des bases de l’Église copte éthiopienne. Une fois sacrée reine, elle rendit visite à Salomon et succomba à son charme. De leur union naquit Ménélik Ier. Une frise ancienne décrit en images le voyage de Makeda. Toute son histoire fut consignée scrupuleusement par les scribes royaux dans le livre à la gloire des rois, le Kebra Nagast. Lors d’une visite à son père, Ménélik Ier aurait dérobé l’arche d’alliance, qui contient les tables sur lesquelles sont gravés les dix commandements. Cette arche serait conservée dans la basilique d’Axoum, mais le gardien de l’édifice et le patriarche de l’Église copte, Abune Paulos, restent très évasifs. Certains historiens pensent que la légende relatée dans le Kebra aurait été utilisée à des fins politiques au XIVe siècle afin d’assurer la stabilité de l’État éthiopien. Selon l’un d’eux, elle le serait encore : Hailé Sélassié prétendait bien être un des descendants du roi Salomon et de la reine de Saba…

Une croyance ancestrale
Le discours des intervenants, les lieux hantés de mémoire mêlent habilement l’intérêt historique, l’imagination, la poésie et la volonté des peuples de trouver leurs repères au travers du mythe de la reine de Saba. Ce personnage existe bel et bien dans les coeurs et dans l’inconscient collectif. Elle fait partie de toute une tradition, de toute une culture. Chaque pays a son propre regard sur cette légende et la fait vivre à sa manière. Les séquences s’enchaînent parfaitement et contribuent à donner un rythme soutenu aux diverses interventions. Tous les points de vue sont envisagés, du prêtre à l’érudit en passant par l’archéologue sceptique. Chacun peut trouver son compte dans cette histoire, chacun donne sa version. Cette diversité enrichit le mythe et perpétue sa trace. L’histoire ancestrale de la reine de Saba et du roi Salomon nous plonge dans un univers féerique et enchanteur, doux comme un songe…

« À Jérusalem, capitale du roi Salomon, nous avons fait cent cinquante ans de fouilles archéologiques ininterrompues. Nous n’avons pas trouvé la moindre pierre qui corresponde à l’époque du roi Salomon. »
(Gabriel Barkay, archéologue)

« À ceux qui cherchent des preuves concrètes à l’existence de Bilquis, je pose la question : est-ce qu’on a besoin de preuves pour se persuader que le Soleil existe ? Si tu veux des preuves, sors et tu sentiras sa chaleur. »
(Abdulmalik Mansour, ministre yéménite de la Culture)

« Bilquis s’est soumise à l’islam sans hésitation. Elle est un modèle pour toutes les femmes musulmanes. »
(Une jeune fille du lycée de Sanaa)

Réalisateurs : Martin MEISSONNIER, Samson GIORGIS,
Producteur : GETEVE ;
Durée : 1h41min15s

Scénariste : Martin Meissonnier
Image : Christophe Petit
Monteur : Cecile Coolen
Musique originale : Martin Meissonnier
Musiques additionnelles : Nashwa Mohamed Omar, Shoshana Harrari, la troupe de « Yewedal »
Coproduction : ARTE France, Gaumont Télévision
organisme(s) détenteur(s) ou dépositaire(s) : Dokumenta

Laboratoire : SYLICONE
Image : couleur, noir et blanc
Support de tournage : BETA NUMERIQUE
Format de tournage : 4/3
Son : stereo

Langues originales:
HEBREU
ITALIEN
ARABE
FRANCAIS
ETHIOPIEN
ANGLAIS
FRANCAIS
AMHARIQUE



FESTIVALS / SCREENINGS

ARTE (www.arte-tv.com)
THEMA – La reine de Saba
Diffusion : dimanche 27 janvier 2002
Rediffusion le 3 février 2002 à 15.15 et le 8 février 2002 à 00.25

English

In the footsteps of The Queen of Sheba
by Martin Meissonnier, Gaumont/ARTE,
broadcasted 1999
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