Fiche Film
Cinéma/TV Arts plastiques
COURT Métrage | 2007
The Noise of silence
Pays concerné : Italie
Support : Vidéo
Durée : 4 minutes
Genre : expérimental
Type : docu-fiction

Français

Depuis 2007, Moufida Fedhila interroge cette zone nouvelle instaurée par le mur. Invitée par la galerie Noloco à Padoue, elle a expérimenté les lieux, le mur et l’ambiance générée par cette présence aliénante. À padoue, un mur fut érigé en 2006 dans le but d’isoler du reste de la ville un quartier majoritairement composé d’immigrants. Il s’agit d’une enceinte métallique de 3 mètres de haut et 84 mètres de long construite pour soit disant endiguer les trafics de drogue et les agressions. Dans la galerie, Moufida Fedhila présente un film court, The Noise of Silence, dont les images en noir et blanc nous livrent une vie en suspens. L’artiste filme de manière extrêmement lente les alentours de ce mur. Elle en retient une atmosphère où tension et malaise se côtoient. Les images montrent un paysage traumatisé, brisé. Fedhila a réalisé une promenade sonore et une série de photographies intitulée Diary of a Detective, I’m Blind où un enregistrement audio décrit qu’elle est en train d’espionner et de guetter les habitants de ce quartier avec qui le dialogue était quasi impossible. Ceci tout en traversant le quartier et en se déplaçant des deux côtés du mur. La série est une réponse à leur silence, elle rend compte des tensions et des gênes éprouvées. Ils ne souhaitaient pas parler d’un sujet considéré comme tabou puisque non assumé. À Padoue, le mur est vécu comme une déchirure. The Noise of Silence restitue le caractère à la fois électrique et engourdi d’une zone qui suffoque. En plus du travail vidéo, l’artiste a érigé de part et d’autre de la pièce principale un mur de parpaings de deux mètres de haut, A Wall for Everyone. Ainsi, le corps du visiteur est mis à l’épreuve, de l’espace en lui-même, du mur qui isole son corps du reste de la pièce et de la réalité de la construction. Si le mur de parpaings de Fedhila est éphémère, celui construit à Padoue est réel, durable et insupportable. Le mur provoquait le lieu et instaurait une impression carcérale au sein
même de la galerie. L’artiste parle d’un « acte minimaliste » exécuté pour annuler l’espace. Un acte faisant le lien avec la situation extérieure afin d’en montrer l’absurdité et le non-sens. Le besoin ineffable de protection, de rassurance face à des peurs irrationnelles a donné naissance à ces murs, symboles de la dérive sécuritaire en totale contradiction avec les aspirations globales
/ Texte par Julie Crenn

Réalisatrice : Moufida Fedhila

English

There are some people in this city who would prefer to forget that immigrants are here!
In the Via Anelli, quarter of Padua northern Italy a wall made of steel, eighty-four metres long and three metres high encircle a ghetto of immigrants from Africa!
Padua’s wall builders did their job in a few hours and equipped it with a checkpoint and a police control.

Director: Moufida Fedhila
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