Fiche Film
Cinéma/TV
MOYEN Métrage | 2008
Mines de l’enfer (Les)
Pays concerné : République démocratique du Congo
Durée : 52 minutes
Genre : société
Type : documentaire
Français
Vues du ciel, la province du Katanga, au sud de la République démocratique du Congo, et celle du Nord-Kivu, à l’est, ressemblent à du gruyère. Ces terres parsemées de mines rappellent que le pays, producteur d’or, de cuivre, de pierres précieuses, de zinc et de cobalt, répond également à 80 % des besoins mondiaux en coltan. Ce métal, utilisé dans la fabrication des composants électroniques, est particulièrement convoité en Occident et en Asie. Mais, au lieu de répandre l’opulence dans ces régions d’Afrique centrale, la richesse du sous-sol déchaîne les passions et freine le développement du pays.
En témoigne le réembrasement récent du conflit du Nord-Kivu entre les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et Kinshasa. Dans cette guerre complexe, la manne du coltan permet aux belligérants de financer leurs opérations et de s’enrichir au passage.
Kinshasa accuse le leader du CNDP, le général tutsi Nkunda, et ses hommes de se servir impunément. Dans l’autre camp, des miliciens hutus – dont certains auteurs du génocide rwandais de 1994- qui combattent parfois avec l’armée régulière ne seraient pas non plus innocents à cet égard : « Comme ce sont des persona non grata, elles ne veulent pas rentrer dans leur pays et elles se livrent à l’exploitation des minerais », explique Charles Kasereka Kalwaghe, ministre de l’Intérieur et de la Justice de cette province.
Ce conflit vient aggraver les conditions de travail déjà pénibles des mineurs. Pour 1 dollar par jour, ils descendent jusqu’à 50 mètres de profondeur dans des galeries creusées dans une roche friable qui peuvent s’effondrer à tout moment. Le danger, ils l’affrontent quotidiennement, car ils n’ont pas d’alternative pour nourrir leur famille. Terrorisés par les milices qui cherchent à contrôler les ressources minières, ils sont même prêts à prendre les armes, y compris contre les autorités, pour défendre leur gagne-pain. « Si on nous retire l’autorisation de travailler, c’est la guerre civile », déclare l’un d’eux.
Une régulation nécessaire L’économie de villages entiers repose sur les revenus issus de ces mines.
A Silansimba par exemple, 250 habitants vivent de l’extraction et de la vente du coltan. Et les mineurs sont fiers de présenter ce que l’or gris leur a permis de construire : une buvette, un magasin de réparation de radio-cassettes, une épicerie et même une église, où ils prient le matin avant d’aller travailler.
Conscientes de la nécessité de réguler l’exploitation minière pour pacifier le pays et assurer son développement, les autorités congolaises traquent les trafiquants. « Nous ne pouvons pas développer la province avec une sortie frauduleuse des matières précieuses », explique Lucien, le commissaire divisionnaire de l’antigang du Katanga.
Parallèlement au renforcement des contrôles, les politiques locales visent à enrayer l’analphabétisme en employant les impôts versés par les revendeurs miniers à la rénovation et à la construction d’écoles. « Si on ne pense qu’aux produits miniers, on est un peuple perdu », affirme Moïse Katumbi Tshapwe, le gouverneur de Lubumbashi, la capitale du Katanga.
Alors que la paix demeure improbable, la Chine investit massivement dans le secteur minier et accélère le développement infrastructurel. A la suite d’un contrat signé récemment, le mécène asiatique projette de construire des routes, des chemins de fer, deux aéroports, des hôpitaux et un barrage hydroélectrique. Reste à savoir si l’engagement stratégique de l’empire du Milieu au Congo apportera, sur le long terme, des transferts de technologie et se montrera respectueux des normes internationales du travail.
Gaëlle Gonthier
(Source : France5.fr)
En témoigne le réembrasement récent du conflit du Nord-Kivu entre les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et Kinshasa. Dans cette guerre complexe, la manne du coltan permet aux belligérants de financer leurs opérations et de s’enrichir au passage.
Kinshasa accuse le leader du CNDP, le général tutsi Nkunda, et ses hommes de se servir impunément. Dans l’autre camp, des miliciens hutus – dont certains auteurs du génocide rwandais de 1994- qui combattent parfois avec l’armée régulière ne seraient pas non plus innocents à cet égard : « Comme ce sont des persona non grata, elles ne veulent pas rentrer dans leur pays et elles se livrent à l’exploitation des minerais », explique Charles Kasereka Kalwaghe, ministre de l’Intérieur et de la Justice de cette province.
Ce conflit vient aggraver les conditions de travail déjà pénibles des mineurs. Pour 1 dollar par jour, ils descendent jusqu’à 50 mètres de profondeur dans des galeries creusées dans une roche friable qui peuvent s’effondrer à tout moment. Le danger, ils l’affrontent quotidiennement, car ils n’ont pas d’alternative pour nourrir leur famille. Terrorisés par les milices qui cherchent à contrôler les ressources minières, ils sont même prêts à prendre les armes, y compris contre les autorités, pour défendre leur gagne-pain. « Si on nous retire l’autorisation de travailler, c’est la guerre civile », déclare l’un d’eux.
Une régulation nécessaire L’économie de villages entiers repose sur les revenus issus de ces mines.
A Silansimba par exemple, 250 habitants vivent de l’extraction et de la vente du coltan. Et les mineurs sont fiers de présenter ce que l’or gris leur a permis de construire : une buvette, un magasin de réparation de radio-cassettes, une épicerie et même une église, où ils prient le matin avant d’aller travailler.
Conscientes de la nécessité de réguler l’exploitation minière pour pacifier le pays et assurer son développement, les autorités congolaises traquent les trafiquants. « Nous ne pouvons pas développer la province avec une sortie frauduleuse des matières précieuses », explique Lucien, le commissaire divisionnaire de l’antigang du Katanga.
Parallèlement au renforcement des contrôles, les politiques locales visent à enrayer l’analphabétisme en employant les impôts versés par les revendeurs miniers à la rénovation et à la construction d’écoles. « Si on ne pense qu’aux produits miniers, on est un peuple perdu », affirme Moïse Katumbi Tshapwe, le gouverneur de Lubumbashi, la capitale du Katanga.
Alors que la paix demeure improbable, la Chine investit massivement dans le secteur minier et accélère le développement infrastructurel. A la suite d’un contrat signé récemment, le mécène asiatique projette de construire des routes, des chemins de fer, deux aéroports, des hôpitaux et un barrage hydroélectrique. Reste à savoir si l’engagement stratégique de l’empire du Milieu au Congo apportera, sur le long terme, des transferts de technologie et se montrera respectueux des normes internationales du travail.
Gaëlle Gonthier
(Source : France5.fr)
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