Fiche Livre
Littérature / édition, Poésie / Conte
RECUEIL DE POéSIE | Novembre 2007
Point barre #3 : Nos Fleurs du Mal
Revue : Point barre
Pays concerné : Île Maurice
Edition : Librairie Le Cygne
Pays d’édition : Île Maurice
Parution : 01 Novembre 2007

Français

150e anniversaire des Fleurs du mal Baudelaire :
Regards renouvelés sur les Fleurs
Point Barre, revue ouverte à toutes les tendances de la poésie contemporaine, propose dans son troisième numéro ce que vingt-quatre poètes (Mauriciens, Guadeloupéens, Réunionnais, Haïtiens, Tunisiens, Belges, Français) suggèrent comme inspiration nouvelle des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire (1821-1867). Nos Fleurs du Mal (Cygnature Publications, 2007) offre l’occasion de redécouvrir la pensée de Baudelaire à travers des textes poétiques qui font écho à certains poèmes des Fleurs. La thématique explorée dans Point Barre no. 3 – l’axe nord-sud étant choisi angle trans-poétique – est riche en surprises et plaisirs littéraires. La revue a été lancée conjointement avec la réédition de Baudelaire aux Mascareignes de Jean Urruty (Éditions Vizavi) au Centre Charles Baudelaire mardi.
Le travail mené par les vingt-quatre poètes qui ont collaboré à cette nouvelle édition de Point Barre (chacun en quête de sa voie ou poursuivant une oeuvre débutée depuis longtemps) cherche la synthèse entre des influences très diverses et un héritage moderne des Fleurs du Mal. Un tour d’horizon rapide fait apparaître les nouvelles lectures et inspirations des noms suivants : Edouard J. Maunick, Alex Jacquin-Ng, James Noël, Michel Ducasse, Arnaud Delcorte, Ananda Devi, Catherine Boudet, Claude Pierre, Yusuf Kadel, Daniel Maximin, Gillian Geneviève, Denis Heudré, Jean Claud Andou, Jocelyn Siou, Emmanuel Richon, Jeanne Gerval-Arouff, Ernest Moutoussamy, Judex Viramalay, Rattan Gujadhur, Josaphat-Robert Large, Sylvestre Lebon, Tahar Bekri, Umar Timol, Anil Rajendra Gopal. Leurs textes révèlent le lien qui les unit, les idées qui divergent autour de l’oeuvre de Baudelaire. Cela se perçoit dans certains motifs majeurs : le Spleen, la Beauté, le Temps, le goût de l’éternité au nombre des dépravations, le goût de l’envoûtement, la poétique des correspondances ou celle des réminiscences.
Alors qu’on célèbre les Fleurs, l’on se souvient qu’au soir de sa vie, devant les hommages que des poètes de la jeune génération symboliste, Verlaine, Mallarmé lui rendaient, Baudelaire écrivait : « Ces jeunes gens ne manquent certes pas de talent, mais que de folies ! que d’inexactitudes ! quelles exagérations !.. Pour dire la vérité, ils me font une peur de chien. Je n’aime rien tant que d’être seul.  » Baudelaire pressentait-il le mythe qui commençait à entourer son oeuvre. Il se défendait. Sa poésie et sa pensée ont pourtant survécu de fort belle manière en ce début du XXIe siècle grâce à l’esprit de révolte et la force de résistance. Les Fleurs du Mal gardent une valeur universelle en raison de cette spécificité.
Parmi les vingt-quatre poètes de divers horizons qui ont choisi l’exercice du renouvellement des sensations, certains semblent se nourrir des mythes fondateurs, d’autres s’inscrivent dans le cycle de l’éternel retour – le poème devient symbolique et rituel. L’exercice devient une sorte de lieu d’apprentissage, de mise à l’épreuve de l’homme face à lui-même, face à ses doutes, ses tentations. Dans la confrontation des mots, certains poètes réunis dans la revue entrent dans un monde dantesque où le rêve et la réalité semblent se réaliser dans l’écriture.
Baudelaire avait proposé une éthique de la création ? Chacun pouvant faire comme il lui convient l’usage des mots. Son expérience est plus que jamais d’actualité.


Je hais les testaments et je hais les tombeaux.
« Le Mort joyeux », Charles Baudelaire

Quelle est la présence de Baudelaire pour les poètes d’aujourd’hui ? Quel est l’impact des Fleurs du mal dans leur travail d’écriture ? Que représente son œuvre pour eux maintenant ?

À l’occasion de la célébration du 150e anniversaire des Fleurs du mal, le Centre Charles Baudelaire s’est associé à la revue Point Barre pour écouter cette voix actuelle de Baudelaire, celle d’auteurs d’aujourd’hui qui font vivre son esprit poétique en ce début du XXIe siècle.

Plutôt qu’élever un tombeau – fût-il mallarméen – à sa mémoire, nous avons préféré révéler la richesse de son legs, mettre en avant la vitalité de son approche poétique dans les pratiques d’écritures contemporaines.

Vingt-quatre poètes – Mauriciens pour beaucoup, mais aussi Guadeloupéens, Réunionnais, Haïtiens, Tunisiens, Belges, Français – ont répondu à cet appel dans ce recueil et font éclore leurs Fleurs du mal, chacun soufflant à sa manière sur les braises baudelairiennes pour en rallumer le feu. Par leur truchement, Baudelaire nous invite à un voyage dans la création poétique de notre temps.

Le fait que la majorité des textes soit en français montre, s’il en était encore besoin, la place qu’occupe Maurice dans la francophonie, elle illustre également l’importance grandissante qu’est en train de prendre Point Barre parmi les revues francophones de poésie. Nous étions loin d’imaginer, au moment où nous soutenions sa création, qu’elle atteindrait trois numéros… Ce qui n’était au départ qu’une tentative sans lendemain est en train de prendre son envol, traînant dans son sillage bien des talents et beaucoup d’espoir sur cette île de poésie qu’est l’île Maurice.

Bon voyage à tous.

Jean André Viala,
Christophe Cassiau-Haurie
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