Murmures
Les Etats Arabes doivent, aussi, assumer la traite des noirs, déclare la Fondation du Mémorial
novembre 2012 | Divers | Histoire/société | France
Source : Fondation du Mémorial
© Fondation du Mémorial de la traite des noirs
Français
La Fondation du Mémorial de la traite des noirs interpelle les ambassades accréditées à Paris le 2 décembre 2012, journée Internationale du souvenir de la traite des noirs.
« Le douloureux chapitre de la déportation des Africains en terre d’Islam est comparable à un génocide. Cette déportation ne s’est pas seulement limitée à la privation de liberté et au travail forcé. Elle fut aussi – et dans une large mesure – une véritable entreprise programmée de ce que l’on pourrait qualifier d » »extinction ethnique par castration » Tidiane Ndiaye, Le Génocide Voilé, Gallimard, 2008.
Inévitablement associée à son aspect occidental, la traite d’esclaves africains a aussi concerné le Maghreb et le monde arabe. Le plus grand commerce négrier de l’Histoire a permis la déportation de 40% des 42 millions de personnes vers le Maroc, en Algérie, en Arabie Saoudite, en Égypte, etc. Les comptes tenus par le Sultan de Zanzibar ont évalué à plus 700 000 les esclaves qui ont transité par l’île vers le Golfe arabo-persique entre 1830 et 1872.
Par le Sahara et par les voies maritimes 14 millions d’esclaves furent vendus avec de l’ébène, de l’or et de l’ivoire par des chefs subsahariens contre des chevaux, du sel, des armes et des produits manufacturés. Jeunes hommes, femmes et enfants employés pendant 14 siècles aux travaux des plantations de girofliers, dans les harems, aux armées, dans des conditions épouvantables, déshumanisantes. Selon Catherine Coquery-Vidrovitch « La mortalité était très élevée, ce qui signifie que 15 à 20% des esclaves de Zanzibar (soit entre 9.000 et 12.000 individus) devaient être remplacés chaque année ».
Quasi inexistants les descendants d’esclaves noirs sont remplacés aujourd’hui par une importante population immigrée qui subit les affres d’un racisme et d’une discrimination enracinés dans une amnésie totale du passé négrier de ces pays.
Ce lourd héritage occulté par les États arabes demeure une réalité du 21ème siècle. Sous des formes différentes, l’esclavage de centaines de milliers d’adultes et d’enfants noirs est une honte pour les pays du Golfe mais aussi pour la majorité des pays arabes. Après l’important travail de mémoire sur la traite des noirs entrepris par les nations occidentales (lois, musées et initiatives de la société civile) et de plus en plus par l’Afrique noire (1ère loi africaine au Sénégal et nombreux lieux de mémoire), il importe que le monde arabe ouvre ce chapitre de son histoire pour dessiner un quotidien plus humain pour ses populations.
Cette longue pénitence du noir en Afrique et en Arabie commence à être interrogée par de courageux chercheurs devant l’indifférence des États d’Afrique sub-saharienne et des pays du Maghreb et du Monde arabe. En dehors de toute diabolisation et de toute victimisation, la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs exige de sortir de l’oubli, ces esclaves aussi, et de leur rendre leur dignité dans la contribution, pour le meilleur et le pire, au progrès de l’Humanité.
A Paris, la Fondation va envoyer une Adresse à toutes les Ambassades représentées, pour les sensibiliser sur la nécessité de déclarer la traite des noirs et l’esclavage Crimes contre l’Humanité.
RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DU MAROC A PARIS, 2 DEC à 12h.
Faites signer la pétition sur FaceBook.
SUR LA FONDATION: 15 ans après avoir contribué à la reconnaissance par la Ville de Bordeaux de son passé négrier, la Fondation est à l’origine du vote par le Sénégal de la 1ère loi africaine déclarant la traite des noirs crime contre l’Humanité.
[Signer la pétition]
Inévitablement associée à son aspect occidental, la traite d’esclaves africains a aussi concerné le Maghreb et le monde arabe. Le plus grand commerce négrier de l’Histoire a permis la déportation de 40% des 42 millions de personnes vers le Maroc, en Algérie, en Arabie Saoudite, en Égypte, etc. Les comptes tenus par le Sultan de Zanzibar ont évalué à plus 700 000 les esclaves qui ont transité par l’île vers le Golfe arabo-persique entre 1830 et 1872.
Par le Sahara et par les voies maritimes 14 millions d’esclaves furent vendus avec de l’ébène, de l’or et de l’ivoire par des chefs subsahariens contre des chevaux, du sel, des armes et des produits manufacturés. Jeunes hommes, femmes et enfants employés pendant 14 siècles aux travaux des plantations de girofliers, dans les harems, aux armées, dans des conditions épouvantables, déshumanisantes. Selon Catherine Coquery-Vidrovitch « La mortalité était très élevée, ce qui signifie que 15 à 20% des esclaves de Zanzibar (soit entre 9.000 et 12.000 individus) devaient être remplacés chaque année ».
Quasi inexistants les descendants d’esclaves noirs sont remplacés aujourd’hui par une importante population immigrée qui subit les affres d’un racisme et d’une discrimination enracinés dans une amnésie totale du passé négrier de ces pays.
Ce lourd héritage occulté par les États arabes demeure une réalité du 21ème siècle. Sous des formes différentes, l’esclavage de centaines de milliers d’adultes et d’enfants noirs est une honte pour les pays du Golfe mais aussi pour la majorité des pays arabes. Après l’important travail de mémoire sur la traite des noirs entrepris par les nations occidentales (lois, musées et initiatives de la société civile) et de plus en plus par l’Afrique noire (1ère loi africaine au Sénégal et nombreux lieux de mémoire), il importe que le monde arabe ouvre ce chapitre de son histoire pour dessiner un quotidien plus humain pour ses populations.
Cette longue pénitence du noir en Afrique et en Arabie commence à être interrogée par de courageux chercheurs devant l’indifférence des États d’Afrique sub-saharienne et des pays du Maghreb et du Monde arabe. En dehors de toute diabolisation et de toute victimisation, la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs exige de sortir de l’oubli, ces esclaves aussi, et de leur rendre leur dignité dans la contribution, pour le meilleur et le pire, au progrès de l’Humanité.
A Paris, la Fondation va envoyer une Adresse à toutes les Ambassades représentées, pour les sensibiliser sur la nécessité de déclarer la traite des noirs et l’esclavage Crimes contre l’Humanité.
RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DU MAROC A PARIS, 2 DEC à 12h.
Faites signer la pétition sur FaceBook.
SUR LA FONDATION: 15 ans après avoir contribué à la reconnaissance par la Ville de Bordeaux de son passé négrier, la Fondation est à l’origine du vote par le Sénégal de la 1ère loi africaine déclarant la traite des noirs crime contre l’Humanité.
[Signer la pétition]
English
The Foundation of Memory calls all Accredited embassies to Paris, December 2, 2012
« The sad chapter of the deportation of Africans from Islamic lands is comparable to genocide. This deportation is not only limited to the deprivation of freedom and forced labour, it was also, to a large extent, a true program of what we can classify as’ethnic extinction by castration’ » Tidiane Ndiaye, The Veiled Genocide, Gallimard 2008.
Inevitably associated with its western aspects, the African slave trade also involved the Maghreb and the Arab World. The largest slave trader business in history allowed for the deportation of 40% of the 42 millions victims of slavery traded with Morocco, Algeria, Saudi Arabia and Egypt etc.
Through the Sahara and by other maritime routes, 14 million slaves were sold along with ebony, gold and ivory by sub-Saharan chiefs for horses, salt, arms and manufactured products. Maids, servants, eunuchs, workers, farm labourers, pearl divers, wet-nurses, singers, minors for salt, gold and precious stones, young men, women, children were employed for over 14 centuries in terrible, dehumanising conditions. According to Catherine Coquery-Vidrovitch, « the rate of mortality was very high, representing 15 to 20% of slaves in Zanzibar (between 9,000 and 12,000 individuals) that had to be replaced every year. »
The descendants of black slaves are quasi inexistent, and have today been replaced by a significant immigrant population who suffer from racism, and an entrenched discrimination due to a total amnesia of the history of slave traders in these countries.
This heavy heritage hidden by Arab States remains a reality in the 21st century. Under different forms, the slavery of hundreds of thousands of black men, women and children is a source of shame not only for the gulf countries, but for a majority of arab countries.
After important work on the memory of the slave trade undertaken by western nations (laws, museums, and initiatives by civil society) and more and more sub-Saharan African countries (the first African law in Senegal and numerous places of memorial) it is time that the Arab world opens this chapter of their history to create a more human daily life for their populations.
The long penitence of the black man in Africa and in Arabia has started to be questioned by courageous researchers despite the indifference of sub-Saharan African states and the contempt of countries in the Maghreb and the Arab world.
The Memorial Foundation for the Slave Trade wants to revive the memory of the forgotten slaves and also give them justice and dignity in their contribution to the progress of humanity.
The foundation will address all ambassadors represented in Paris to inform them about the necessity of declaring the slave trade and slavery to be crimes against humanity.
JOIN THE RALLY IN FRONT OF THE MORROCAN EMBASSY IN PARIS ON THE 2ND OF DECEMBER AT 12PM.
ON THE FOUNDATION: 15 years after having contributed to the recognition of the involvement in the Slave Trade by the city of Bordeaux, the Foundation was the instigator of the vote in Senegal for the first African law declaring the slave trade of Africans a crime against humanity.
[Sign the petition]
Inevitably associated with its western aspects, the African slave trade also involved the Maghreb and the Arab World. The largest slave trader business in history allowed for the deportation of 40% of the 42 millions victims of slavery traded with Morocco, Algeria, Saudi Arabia and Egypt etc.
Through the Sahara and by other maritime routes, 14 million slaves were sold along with ebony, gold and ivory by sub-Saharan chiefs for horses, salt, arms and manufactured products. Maids, servants, eunuchs, workers, farm labourers, pearl divers, wet-nurses, singers, minors for salt, gold and precious stones, young men, women, children were employed for over 14 centuries in terrible, dehumanising conditions. According to Catherine Coquery-Vidrovitch, « the rate of mortality was very high, representing 15 to 20% of slaves in Zanzibar (between 9,000 and 12,000 individuals) that had to be replaced every year. »
The descendants of black slaves are quasi inexistent, and have today been replaced by a significant immigrant population who suffer from racism, and an entrenched discrimination due to a total amnesia of the history of slave traders in these countries.
This heavy heritage hidden by Arab States remains a reality in the 21st century. Under different forms, the slavery of hundreds of thousands of black men, women and children is a source of shame not only for the gulf countries, but for a majority of arab countries.
After important work on the memory of the slave trade undertaken by western nations (laws, museums, and initiatives by civil society) and more and more sub-Saharan African countries (the first African law in Senegal and numerous places of memorial) it is time that the Arab world opens this chapter of their history to create a more human daily life for their populations.
The long penitence of the black man in Africa and in Arabia has started to be questioned by courageous researchers despite the indifference of sub-Saharan African states and the contempt of countries in the Maghreb and the Arab world.
The Memorial Foundation for the Slave Trade wants to revive the memory of the forgotten slaves and also give them justice and dignity in their contribution to the progress of humanity.
The foundation will address all ambassadors represented in Paris to inform them about the necessity of declaring the slave trade and slavery to be crimes against humanity.
JOIN THE RALLY IN FRONT OF THE MORROCAN EMBASSY IN PARIS ON THE 2ND OF DECEMBER AT 12PM.
ON THE FOUNDATION: 15 years after having contributed to the recognition of the involvement in the Slave Trade by the city of Bordeaux, the Foundation was the instigator of the vote in Senegal for the first African law declaring the slave trade of Africans a crime against humanity.
[Sign the petition]
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