Murmures
Cinéma & Jeunesse en Terre Colonisée
septembre 2010 | Faits de société | Cinéma/TV | Martinique
Source : source privée
© GhostTrackS/UNCC-2009
Français
Difficultés à représenter la jeunesse martiniquaise par la fiction
L’Union des Nouveaux Cinéastes Créoles est une asociation de jeunes auteurs-réalisateurs, producteurs par la force des choses, qui s’est créée en Juin 2009 avec pour objectif de promouvoir le développement de l’art cinématographique et audiovisuel aux Antilles-Guyane, voir dans le monde Créole au sens large.
Au cours de ses activités associatives, l’UNCC est déjà à l’origine de la production de :
– le court métrage de 5 minutes « Nou mèm » de Junsunn LO, sélectionné au Festival des Films du Monde de Montréal, au festival Prix de Courts en Guadeloupe ainsi qu’au Caribbean Film Corner, partie intégrante du London Film Festival ;
– le court métrage de 46 minutes « Smoky Speaks » de Amingo THORA présenté à la biennale d’arts contemporain « Imaginez Maintenant » à Basse-Terre et sélectionné en compétition au Caribbean Film Corner ;
– le documentaire/making of de 13 minutes « UNCC : une aventure humaine » de Joris ARNOLIN présentant l’expérience cinématographique innovante des premiers mois de l’association.
Les créateurs étant aussi producteurs se sont tout naturellement associés pour produire la série humoristique « Rude Bwoy Cake », créée par Amingo Thora, qui montre sous un jour nouveau une jeunesse antillaise si facilement décriée et présentée sous d’obscurs aspects de violence, de dépravation, d’ignorance, de fainéantise et de désinvolture.
Le pilote « Bassignac » sera même diffusé sur Canal + en Mai 2010 dans le cadre des Films Faits à La Maison spéciale langues régionales, afin de représenter la production cinématographique créole émergente.
La série, unanimement plébiscitée par la jeunesse de Martinique, Guadeloupe et Guyane depuis les débuts de sa diffusion sur Orange World via la 3G en Mai 2010, était donc prévue pour une diffusion sur RFO Martinique dès la rentrée (avant RFO Guadeloupe), avec l’apport de guest stars locales telles Perle Lama, Kulu G, Nazareken, Devoted… et après une longue recherche d’annonceurs privés pouvant financer la diffusion du programme sur la chaîne publique, qui n’achète toujours pas de fiction locale, même à l’approche du lancement de la TNT.
Mais O surprise: la direction de la chaîne tergiverse, change les dates, puis les horaires de diffusion prévus, demande le retrait d’épisodes « problématiques » tels « Bassignac », « Voodoo Zèb » ou encore « Proot », traîne les pieds, ne communique aucun contrat de diffusion… « C’est le déroulement normal » dixit ses dirigeants.
Ces volts-faces de la chaîne, d’Avril à Juillet puis à Octobre 2010, entraîneront naturellement un ras-le-bol des sponsors déjà engagés, qui se retirent et provoquent un arrêt de la production, après une trentaine d’épisodes déjà tournés.
Ainsi, trois acteurs de la vie économique martiniquaise, aux statuts d’auto-entrepreneur ou entreprises individuelles, après avoir pris les risques inhérents au métier de Producteur et permis l’innovation audiovisuelle tant attendue par une jeunesse nourrie à la production américaine (cinéma, clips, séries, sitcoms…), se retrouvent au bord de la faillite, conséquence de la frilosité de décideurs locaux clamant pourtant haut et fort leur implication dans le renouveau de l’audiovisuel local.
Seule échappatoire : que le public antillais plébiscite les extraits du programme présents sur internet, via Dailymotion, afin qu’une chaîne de télédiffusion fonctionnant NORMALEMENT (à l’image de toute chaîne télé hexagonale et en respect des règles du CSA) achète le programme permettant à une cinquantaine de jeunes talents de recevoir le fruit de leur labeur ???
(ce texte nous a été communiqué et n’engage pas la rédaction d’Africultures)
Au cours de ses activités associatives, l’UNCC est déjà à l’origine de la production de :
– le court métrage de 5 minutes « Nou mèm » de Junsunn LO, sélectionné au Festival des Films du Monde de Montréal, au festival Prix de Courts en Guadeloupe ainsi qu’au Caribbean Film Corner, partie intégrante du London Film Festival ;
– le court métrage de 46 minutes « Smoky Speaks » de Amingo THORA présenté à la biennale d’arts contemporain « Imaginez Maintenant » à Basse-Terre et sélectionné en compétition au Caribbean Film Corner ;
– le documentaire/making of de 13 minutes « UNCC : une aventure humaine » de Joris ARNOLIN présentant l’expérience cinématographique innovante des premiers mois de l’association.
Les créateurs étant aussi producteurs se sont tout naturellement associés pour produire la série humoristique « Rude Bwoy Cake », créée par Amingo Thora, qui montre sous un jour nouveau une jeunesse antillaise si facilement décriée et présentée sous d’obscurs aspects de violence, de dépravation, d’ignorance, de fainéantise et de désinvolture.
Le pilote « Bassignac » sera même diffusé sur Canal + en Mai 2010 dans le cadre des Films Faits à La Maison spéciale langues régionales, afin de représenter la production cinématographique créole émergente.
La série, unanimement plébiscitée par la jeunesse de Martinique, Guadeloupe et Guyane depuis les débuts de sa diffusion sur Orange World via la 3G en Mai 2010, était donc prévue pour une diffusion sur RFO Martinique dès la rentrée (avant RFO Guadeloupe), avec l’apport de guest stars locales telles Perle Lama, Kulu G, Nazareken, Devoted… et après une longue recherche d’annonceurs privés pouvant financer la diffusion du programme sur la chaîne publique, qui n’achète toujours pas de fiction locale, même à l’approche du lancement de la TNT.
Mais O surprise: la direction de la chaîne tergiverse, change les dates, puis les horaires de diffusion prévus, demande le retrait d’épisodes « problématiques » tels « Bassignac », « Voodoo Zèb » ou encore « Proot », traîne les pieds, ne communique aucun contrat de diffusion… « C’est le déroulement normal » dixit ses dirigeants.
Ces volts-faces de la chaîne, d’Avril à Juillet puis à Octobre 2010, entraîneront naturellement un ras-le-bol des sponsors déjà engagés, qui se retirent et provoquent un arrêt de la production, après une trentaine d’épisodes déjà tournés.
Ainsi, trois acteurs de la vie économique martiniquaise, aux statuts d’auto-entrepreneur ou entreprises individuelles, après avoir pris les risques inhérents au métier de Producteur et permis l’innovation audiovisuelle tant attendue par une jeunesse nourrie à la production américaine (cinéma, clips, séries, sitcoms…), se retrouvent au bord de la faillite, conséquence de la frilosité de décideurs locaux clamant pourtant haut et fort leur implication dans le renouveau de l’audiovisuel local.
Seule échappatoire : que le public antillais plébiscite les extraits du programme présents sur internet, via Dailymotion, afin qu’une chaîne de télédiffusion fonctionnant NORMALEMENT (à l’image de toute chaîne télé hexagonale et en respect des règles du CSA) achète le programme permettant à une cinquantaine de jeunes talents de recevoir le fruit de leur labeur ???
(ce texte nous a été communiqué et n’engage pas la rédaction d’Africultures)
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