Murmures

Scholastique Mukasonga remonte à la source du génocide rwandais
mai 2012 | Prix | Littérature / édition | Rwanda
Source : Presse

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L’écrivaine rwandaise a obtenu le prix Ahmadou-Kourouma pour son nouveau roman, Notre-Dame du Nil. Elle y décrit la montée de la haine anti-Tutsi qui aboutit à la tragédie de 1994.

C’est un rendez-vous de la littérature africaine. Chaque année depuis 2004, dans le cadre du Salon international du livre et de la presse de Genève (Suisse), le prix Ahmadou-Kourouma récompense une œuvre consacrée à l’Afrique et dont « l’esprit d’indépendance, de lucidité et de clairvoyance » s’inscrit dans le droit fil de l’héritage légué par l’écrivain ivoirien éponyme. Au terme de la 26e édition, du 25 au 29 avril, le prix a été décerné à la Rwandaise Scholastique Mukasonga, 56 ans, pour son nouveau roman Notre-Dame du Nil. Lequel, comme ses précédents ouvrages (Inyenzi ou les Cafards en 2006, La Femme aux pieds nus en 2008 et L’Iguifou, nouvelles rwandaises en 2010), revient sur les racines du mal qui explosa sous la forme du génocide que l’on sait en 1994, et dont la fureur décima la famille de l’auteure, elle-même exilée depuis 1973 – elle vit aujourd’hui en Normandie (France).

Notre-Dame du Nil, dans ce livre, c’est d’abord une vierge noire dont la statue a été érigée par le colon belge, aux abords d’un filet d’eau identifié comme étant la source du Nil blanc, au fin fond des montagnes rwandaises. Notre-Dame-du-Nil, c’est ensuite le lycée de jeunes filles tout proche qui sert de décor à l’intrigue : après l’indépendance – nous sommes au début des années 1970 -, l’élite du pays y envoie sa progéniture, espérant la préserver jusqu’au mariage tout en lui garantissant une éducation prestigieuse, « démocratique et chrétienne », afin d’en faire « l’avant-garde de la promotion féminine ». Mais Notre-Dame du Nil, c’est surtout l’allégorie de la mise au ban de la minorité tutsi par le « peuple majoritaire », et l’on va voir pourquoi.

Lire l’intégralité de l’article de Fabien Mollon sur le portail Web Jeuneafrique.com (en lien).>
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