Murmures

Le colloque du Fespaco : programme
février 2019 | Communiqués de festivals | Cinéma/TV | Burkina Faso

Français

Confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité
25 et 26 Février au CBC (en face du siège du FESPACO)



Note introductive au colloque du cinquantenaire du FESPACO



Le FESPACO est né en 1969 dans la ville de Ouagadougou, capitale de la Haute-Volta devenue Burkina Faso depuis 1984. Autrefois capitale de l’Empire Mossi, Ouagadougou s’est transformée au fil des siècles en une mégalopole cosmopolite, riche d’un dynamisme et d’une créativité qui font aujourd’hui son charme et sa notoriété. Ouagadougou est le lieu de mémoire par excellence du cinéma africain. C’est à ce titre qu’elle est la seule ville au monde qui possède une place des cinéastes sur laquelle se déroule à chaque édition du festival une cérémonie à la mémoire des cinéastes disparus, cérémonie qui rassemble les professionnels et festivaliers venus des quatre coins du monde. De cette place part l’avenue des cinéastes dont la première statue est celle du célèbre réalisateur sénégalais Sembene Ousmane.



Le festival de cinéma qui se tient dans cette ville a incarné et continue d’incarner un rêve. Celui de femmes et d’hommes investis d’une passion et obsédés par le manque d’images et de récits dans lesquels les Africains du continent et de la diaspora peuvent se reconnaître, s’identifier et forger leur conscience d’être. La passion, la revendication culturelle, politique et historique, le caractère panafricain, l’engagement et la foi, le désir et l’aspiration, l’obstination ont contribué à bâtir, modeler, nourrir et faire croître le FESPACO. Il a été porté par tout un peuple doué d’un sens inné de l’hospitalité et qui a su enfanter un public prêt au voyage et à la découverte d’histoires et de récits ; et qui par son assiduité, son engouement, sa fidélité a permis l’enracinement et la croissance du FESPACO. C’est cette croyance en la capacité du cinéma à explorer le monde et la société, à participer à la construction de l’humanité dans sa diversité qui fait que le FESPACO tient contre vents et marées. Comment rester à la hauteur de cette vision et de cette aspiration, et donner une nouvelle longévité à ce festival, au-delà des cinquante prochaines années ?



L’ambition du FESPACO a toujours été et demeure d’offrir un espace de confrontation des imaginaires et des talents, de partage et d’édification tant d’une mémoire que d’un présent et d’un avenir. La caractéristique fondamentale du festival est d’avoir réussi à instaurer une relation fusionnelle entre le public cinéphile ouagalais, panafricain et mondial avec la communauté des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. Il y a de la part de ce public une ferveur, un souffle, une convivialité, une bienveillance, une familiarité respectueuse et une attente inaltérable qui n’échappent pas à ceux qui arrivent au FESPACO pour la première fois et qui seront marqués à vie. Au-delà de cette intensité émotionnelle, beaucoup attendent du FESPACO qu’il trouve les remèdes à tous les maux qui minent les cinémas africains et handicapent leur développement. Les nombreux colloques, les conférences, tables rondes et ateliers professionnels organisés par le FESPACO depuis sa naissance, ont contribué sans aucun doute

à faire avancer la réflexion théorique et à mettre à jour des pistes stratégiques pour le développement des cinémas d’Afrique et de la diaspora. Ce sont les 50 ans de ce festival, qui est bien plus qu’un festival, qu’il s’agit de célébrer aujourd’hui de la manière la plus significative. Le colloque est un des éléments clé de cette célébration. Il doit permettre de poser un regard rétrospectif sur le chemin parcouru pendant cinquante ans et de formuler les visions, les désirs et les objectifs pour un futur proche et lointain. En effet, le FESPACO a été l’écran sur lequel a défilé pendant 50 ans l’histoire de l’Afrique marquée non seulement par les soubresauts du colonialisme, la faillite des nouvelles classes dirigeantes postindépendances, le néocolonialisme, les impérialismes économiques et politiques, les assassinats des résistants, mais aussi par les luttes d’indépendances, les expérimentations panafricanistes, les mouvements de libération et les indépendances arrachées par les armes. S’y sont vus représentés aussi l’afropessimisme, la démission des intellectuels, les désillusions et le désenchantement, les désastres imposés par injonctions des institutions de Bretton Woods, l’inacceptable détérioration des termes de l’échange, le pillage des ressources minières africaines, les guerres instrumentées de l’extérieur, le drame de la migration vers l’occident, l’accaparement des terres, l’extrémisme violent, le radicalisme religieux, mais également la naissance de l’Union Africaine, les pratiques de la non-violence, la lutte anti-impérialiste, la chute de l’apartheid, le mouvement des non-alignés, les révoltes des peuples et le vent de la démocratie, la lutte contre la corruption, la libération de Nelson Mandela, l’afrofuturisme, le désir et le combat pour une renaissance de l’Afrique.



Ce colloque du cinquantenaire est donc une invitation à méditer sur toutes ces questions, de contribuer au façonnement et à la transformation du plus grand évènement culturel du continent. A cet effet, les réflexions s’articuleront autour de quatre axes dans un continuum allant du rétrospectif au prospectif :

– Il était une fois le FESPACO

– Confronter notre mémoire

– Forger l’avenir et pérenniser le FESPACO

– Les nouvelles bases économiques



Notes de Cadrages des thématiques




1 / Il était une fois le FESPACO …

Quelle-est donc cette flamme que Le FESPACO a su allumer, cet esprit qu’il a imprimé, cette énergie et cette dynamique qu’il a insufflées à la cinématographique panafricaine ? Comment a-t-il nourri la recherche esthétique et la production d’images ? Comment a-t-il su provoquer et entretenir un intérêt et un regard critique sur les cinémas d’Afrique et de la diaspora ? Si le Festival n’avait pas existé, qu’est-ce qui aurait changé dans le destin cinématographique de l’Afrique ? Quels sont les ferments répandus par le FESPACO et qui ont permis l’émergence et la consolidation d’une conscience collective ainsi que la capitalisation d’une mémoire cinématographique africaine et diasporique ouverte au monde et sur le monde, lesquelles puisent leur force dans les singularités imaginaires culturelles et sociétales de l’Afrique et de ses diasporas ?



2 / atelier 1 : Confronter notre mémoire

Serait-il exact de dire que le FESPACO est témoin d’une évolution des cinémas africains qui seraient partis des valeurs de devoir, d’engagement, de responsabilité, de combat et de credo collectif ; aux cinémas de l’affirmation de la liberté de création individuelle, de l’intime et du récit de soi, du plaisir de raconter, de la revendication d’un cinéma de divertissement ? Ou bien au-delà des apparences et des divergences, y a-t-il eu des continuités, des prolongements, des hybridations, des navettes, des traversées, des métissages ? Comment capitaliser une expérience cinématographique collective et bâtir une culture vivante, dynamique et accessible au plus grand nombre ? Les archives, les cinémathèques, la sauvegarde du patrimoine et sa circulation.




3/ atelier 2 : Forger l’avenir et pérenniser le FESPACO

Comment fonder des bases économiques nouvelles pour les industries cinématographiques et audiovisuelles de l’Afrique et de ses diasporas ? Quel rôle le FESPACO peut-il jouer dans l’avènement d’un nouveau courant dynamique de création d’images et de récits pluriels au service de l’épanouissement d’un être africain et afro-descendant riche de son histoire et tourné vers sa propre réinvention ? Comment le FESPACO peut-il parvenir à refléter avec intensité les nouveaux langages cinématographiques qui s’inventent sous nos yeux ? Comment le festival peut-il être l’endroit où les jeunes cinéastes du continent et de la diaspora peuvent trouver un espace d’expression, d’exposition et d’expérimentation ?








4/ atelier 3 : De nouvelles bases économiques

Comment envisager sérieusement l’autonomie financière du FESPACO ? Comment renforcer le caractère panafricain du festival en impliquant de nouveaux acteurs étatiques, institutionnels et privés dans son organisation, sa politique, et son financement, pour qu’il se consolide comme un instrument continental d’exposition et de défense des expressions cinématographiques et audiovisuelles africaines et diasporiques ? Quels sont les nouveaux acteurs en présence dans l’environnement de la production, de la distribution, de l’exploitation et de la diffusion des œuvres audiovisuelles ? Comment amener La jeunesse africaine du monde des affaires, brillante, cosmopolite et fière de son africanité à s’intéresser
à l’industrie cinématographique ?





Les pionniers du cinéma africain et du festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou, et les nouvelles générations héritières, sont fortement impliqués et sollicités pour ce colloque. Tous les professionnels du cinéma, les artistes et créateurs présents au FESPACO sont bien évidemment conviés à prendre une part active dans ce colloque. De nombreux intellectuels, universitaires, chercheurs, critiques, journalistes, médiateurs et activistes culturels sont également acteurs de ce colloque, à partir de leurs disciplines respectives allant de l’Histoire, l’histoire de l’art, la philosophie, la sociologie, l’anthropologie à la sémiologie, la linguistique, la musicologie, l’économie ou les sciences politiques car le cinéma doit se nourrir au-delà des limites de ses propres rivages. Le colloque est bien entendu ouvert à tous les festivaliers pour en faire un moment unique de partages, d’échanges, d’écoute, de réflexion et de construction d’un devenir commun.



Programme du colloque du Cinquantenaire du FESPACO


Lundi 25 février

Auditorium du CBC, face au siège du FESPACO

8h30 : arrivée et installation des participants

9h-10h

Cérémonie d’ouverture du colloque

Allocutions de :

Ardiouma SOMA, Délégué Général du FESPACO

Cheick Oumar SISSOKO, Secrétaire Général de la FEPACI

Youma FALL, Directrice du département Diversité et Développement Culturels à l’Organisation

Internationale de la Francophonie (OIF)

Abdoul Karim SANGO Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso.

10h Début des travaux du colloque

Introduction

Gaston KABORE, coordinateur du colloque

1er axe du colloque : Il était une fois le FESPACO…

10h15-13h

1ère Session Plénière

Quelle-est donc cette flamme que Le FESPACO a su allumer, cet esprit qu’il a imprimé, cette énergie et cette dynamique qu’il a insufflées à la cinématographique africaine et celle de ses diasporas ?

10h15-12h

La parole est donnée aux premiers témoins.

(le temps de parole est de 10 minutes par intervenants)

12h-13h

Echanges avec la salle.

13h-14h30 : Pause déjeuner

14h30-16h

2ème session Plénière

Comment le FESPACO a t’il contribué à répondre au besoin de représentation des peuples d’Afrique et des diasporas et a participé à façonner l’image du cinéaste citoyen à leurs yeux ?

Deux générations d’héritiers s’expriment.

(Le temps de parole est de 5 minutes par intervenants)






16h-18h30

3ème session Plénière

Quels sont les ferments répandus par le FESPACO et qui ont permis l’émergence et la consolidation d’une conscience collective ainsi que la capitalisation d’une mémoire cinématographique africaine et diasporique ouverte au monde et sur le monde ?

Trois activistes intellectuels observent les faits et interrogent la mémoire.

(Le temps de parole est de 30 minutes par intervenants)



Mardi 26 février

Auditorium du CBC, face au siège du FESPACO


8h30 : arrivée et installation des participants dans les différents lieux où se tiennent les ateliers


9h-13h

Trois ateliers se tiennent simultanément :

Atelier 1 : Confronter notre mémoire

Atelier 2 : Forger l’avenir et pérenniser le FESPACO

Atelier 3 : De nouvelles bases économiques


13h-14h30 : Pause déjeuner


14h30-16h30

Compte rendu des ateliers


16h30-18h30

Session Plénière

Quel rôle le FESPACO peut-il jouer dans l’avènement d’un nouveau courant dynamique de

création d’images et de récits pluriels au service de l’épanouissement d’un être africain et afro-

descendant riche de son histoire et tourné vers sa propre réinvention ?

Deux penseurs suggèrent des métaphores du futur.

(Le temps de parole est de 30 minutes par intervenants)
Partager :