Fiche Spectacle
Théâtre
AUTRE
Qayna

Français

Musique et poésie au Maghreb pré -islamique Compositions: Abid Bahri – Arrangements: Samir Bendimered Direction artistique : Addi Yahya

Chants : Naziha Meftah, Laïla Amezian, Anissa Rouass Instruments : Abid Bahri (luth ,saz) Céline Bodson (premier violon), Véronique Dekock (violon), Karina Staripolski (violon alto), Aurélia Boven (cello), Stefaan Willems (double basse), Ariane De Bièvre(flutes,bansuri), Peter Schneider(percussions), Jessica Tamsma (percussions et effets acoustiques) Production : Igloo Mondo

La vie des arabes de la période pré-islamique était centrée sur la QAYNA, chanteuse-servante qui joignait à ses talents de musicienne, les fonctions d’échanson et de courtisane. Richement parée, elle exhalait le parfum d’essences rares, possédait une voix enivrante et un corps parfait. Son art consistait à réciter ou à chanter les vers de grands poètes de l’époque, ce qui suppose une connaissance littéraire et musicale approfondie.

L’exercice de leurs talents étaient fort apprécié et représentait dans la société une véritable tradition dont les effets se sont faits sentir bien après l’apparition de l’Islam, pratiquement jusqu’à la fin du neuvième siècle.

Le chant des Qayna se divisait en deux genres. Sinad et Hazadj. Sinad pour les sujets sérieux, composé de longs vers classiques, tandis que Hazadj se consacre au divertissement et est composé de vers classiques courts accompagnés de luths, de flûtes, de tambourins.



Quel bel hommage à la femme que ce bouquet de poésie, de musique et de chant. Addi et Abid ont été loin dans le temps pour faire revenir sur scènes les belles et superbes voix des Qayna, femmes séductrices, servantes, femmes de l’élégance, du rythme et de l’évocation.

La période anté-islamique a été riche en poésie et en musique. Ce fut l’époque où ces femmes allaient de marché en marché, de maison en maison chanter, danser et faire rêver les hommes.

La voix trempée dans les couleurs du temps nous parvient comme un rêve qui éveille les sens. C’est la voix traversée par la douleur que les mots ont oublié de dire. Chant et musique nous installent sur une terrasse où le soleil est aussi ancien, aussi espiègle que les poèmes écrits pour fendre le linceul du silence.

Il y a quelque chose de contemporain dans ces retrouvailles avec une légende : la musique ne s’arrête pas aux frontières. Excellente rencontre entre les instruments à corde et les autres dits modernes. Cet album est la célébration de la différence qui se chante, se joue et se manifeste en passant par la poésie, par la voix, par une musique inattendue, insolente et toujours créatrice. Tahar Ben Jelloun

Illustration : Qayna – photo DR
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