Blues gabonais

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En avant-goût du dossier spécial prévu pour 2001, des échos culturels du Gabon, sur un air de blues…

Cinéma
Le cinéma prend un coup de blues. Déjà la troisième semaine du tournage de « Les Couilles de l’éléphant » d’Henri Joseph Koumba – et toujours cette polémique autour d’un titre prétendu choquant. Il provoque des boutons au ministère des Affaires étrangères français et à l’Agence de la Francophonie. Pour réconforter les esprits, on évoque un changement de titre : « Le blues de l’éléphant ». Un titre plus triste, qui ne fait pas l’histoire d’un film exubérant et chaud, dans la veine d’Henri « Joe » : humour, sarcasme, politique – ingrédients qu’il ne cesse d’user et d’abuser. L’apport de l’énergique Nadège Beausson Diagne, et le talent confirmé de Jean Claude Mpacka (L’Auberge du salut), de Serge Abessolo et de Philippe Mory assure à ce film une tenue équatoriale de qualité, dans un bel esprit. Trois Français, Trois camerounais apportent leur expérience au film dont la sortie est prévue pour la fin 2000.
Littérature
L’UDEG (l’Union des Ecrivains Gabonais) a organisé le 21 juin dernier la cérémonie de remise des prix de ses concours littéraires. Les partenaires étaient là : l’Ambassade de France, du Canada, le Bureau régional d’action culturelle d’Afrique Centrale et de l’Océan Indien (BRAC/ACCT) et le ministère de la Culture. On a ainsi décerné le prix de l’écrivain gabonais 2000 ; le prix de la jeune poésie et celui du concours de la dictée nationale. L’UDEG étendra en 2001 le concours de la « Dictée nationale » sur tout le territoire gabonais.
FCL
La Fête des Cultures de Libreville qui était à sa quatrième édition a connu un vif succès,  » en dépit de quelques problèmes d’organisation  » (expression consacrée…). Toutes les communautés résidentes à Libreville ont apporté leur participation à la réussite de cette fête : exposition, cinéma, danse, concert, conférences, art culinaire, théâtre, carnaval… chacun a pu fêter sa culture, sous les yeux ravis du Maire de Libreville Mba Abessolo, initiateur de cette sacrée fête.
Foot 3 – Culture 0
Et un, et deux, et trois zéro ! La chanson de victoire des bleus multiethniques de France ne sera pas reprise par « Les Panthères » du Gabon, anciennement « Azingo ». Les préoccupations sportives du ministre de la Jeunesse et des Sports, également ministre de la Culture, agacent plus d’un artiste. Tout le monde est las de l’intérêt porté au football, d’autant plus que les mesures prises pour le rehausser sont superficielles, comme le changement de nom de l’équipe nationale pour cause de superstition. Du coup, la culture se vit du côté du Centre culturel français de Libreville où coup sur coup ont été organisés deux concerts étalés sur deux week end : un concert de salsa pour la fête de la musique, oubliée par le ministère de la Culture (sic), avec deux groupes gabonais Latino Party et Otchebaka, puis Oscar & Co (anciennement Fatal Mambo), et un méga-concert de rap qui le 1er juillet. Les jeunes artistes produits par Georges Kamga du studio KagePro se sont défoulés de 22 heures à l’aube dans une cour du CCF assiégée. Il paraît que ce jour avait été choisi par le ministère de la Culture pour fêter la musique… On n’a rien entendu.
Chorale
Le Chant sur la Lowé, pour ceux qui ne le connaisse pas, est un ensemble des meilleures polyphonies du Gabon. Il était invité à Linz (Autriche) pour participer en juillet au Choir Olympics 2000, une compétition olympique regroupant les chorales les plus performantes du monde entier. Le Chant sur la Lowé, qui surprend par ses harmonies atypiques du terroir gabonais, reprises dans le légendaire album Lambaréna de Pierre Akéndéngué et Hugues de Courson, dût patienter car confronté à des promesses de sponsoring tardant à se réaliser… 

///Article N° : 1517


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