El Khat est nommé d’après la drogue à mâcher du Moyen-Orient. La musique du groupe se fait de plus en plus addictive. Leur deuxième album, Aalbat Alawi Op.99 est un disque rempli de joies, où les mélodies entraînantes se succèdent.

 

« J’ai essayé d’être simple dans la structure », explique Eyal el Wahab, le leader du groupe qui a composé et arrangé la grande majorité de l’album. Aalbat Alawi Op.99 reflète sa vision : « C’est un peu comme de la pop music, où l’âme de la musique se résume à quatre accords et une mélodie. La différence est dans l’expression. »

 

La musique d’El Khat regarde à la fois du côté de la tradition et vers l’avenir. El Wahab joue de nombreux instruments sur Aalbat Alawi Op.99, comme le dli et le kearat qu’il a construit lui-même. Menuisier-charpentier, il a commencé à créer des instruments il y a plusieurs années, en utilisant des objets jetés et ses talents musicaux. Enfant de la diaspora yéménite, il a grandi à Tel Aviv et Jaffa, en Israël, cette pratique lui rappel le pays d’origine de sa famille où même les déchets peuvent devenir des instruments.

 

« Là-bas les gens jouent simplement avec une boîte de conserve », dit-il. « Ici, les gens jettent toute sorte de choses, des déchets ou des trésors. Et je les transforme. » Eyal el Wahab s’est frayé un chemin dans l’orchestre andalou de Jérusalem en tant que violoncelliste, en autodidacte, après avoir fait la manche et ne sachant pas lire la musique. Il a appris le répertoire au fur et à mesure, à l’oreille, en s’initiant à la théorie musicale. Cela lui a donné une base solide. Mais son monde s’est ouvert encore un peu plus lorsqu’on lui a offert Qat, Coffee & Qambus: Raw 45s from Yemen, un disque de musique traditionnelle yéménite des années 60. Une véritable révélation ! Cette expérience lui a donné envie de quitter l’orchestre pour construire ses propres instruments et monter El Khat.

 

Aalbat Alawi Op.99 est un album de contrastes, à l’image de « Ala Al Ma » qui clôt l’opus. « Cette pièce », note el Wahab, « ne comporte aucun instrument ordinaire. Tout est fait de métal, de plastique ou de bois. » Ce morceau représente sa philosophie de recyclage. Une déclaration puissante pour lui : « il est important qu’il clôture l’album. »

El Khat. Named for the drug used so widely chewed across the Middle East, the band’s music is certainly addictive, more so with each outing. Their second album, Aalbat Alawi Op.99, is a disc full of joys, where the melodies unfold one after the other, involving and catchy. 



“I tried to be simple in the structure,” explains Eyal el Wahab, the group’s leader and heart, who composed and arranged almost everything on the album. Aalbat Alawi Op.99is very much his vision. “It’s a bit like pop music, where the soul is four chords and a melody. The difference is in the expression.”



That sense of expression and meaning flows through the first single, “Djaja,” where he sings “From Yemen and beyond America/ We are all together and I am alone.” This is music that both looks over the shoulder to his family’s past and forward to the world that lies outside.



El Wahab plays many of the instruments on the album, things like the dli and the kearat that he constructed himself. A skilled carpenter, it’s something he started doing several years ago, using his skills to make music from the items people discard. A child of the Yemeni diaspora who’s grown up in Tel Aviv Jaffa, Israel, it’s a practice that harks back to the family homeland, where even rubbish can become an instrument.