Les Mercredis de la Mixité
Prochaine Conférence Débat avec Pierre Rosanvallon, fondateur de la République des idées, Professeur au collège de France

Conférence-débat
Le 07 Février 2007
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Histoire/société
Maison de la Mixité – 70 rue des rigoles, 75020 Paris – France
19h Inscriptions via le courriel ci-dessus.
Français
La politique à l’âge de la défiance
L’idéal démocratique règne désormais sans partage, mais les régimes qui s’en réclament suscitent partout de vives critiques. L’érosion de la confiance dans les représentants est ainsi l’un des problèmes majeurs de notre temps. Pour rendre compte de ce qui apparaît comme l’indice d’une « panne » ou d’une « désaffection », dominent les interprétations qui invoquent les méfaits de l’individualisme, le déclin de la volonté politique et l’avènement d’élites de plus en plus coupées du peuple. Mais si les citoyens fréquentent moins les urnes, ils ne sont pas pour autant devenus passifs. Ils n’ont pas déserté le forum : on les voit par exemple souvent manifester dans les rues et se mobiliser sur Internet. Pour comprendre ce nouveau Janus citoyen, cet ouvrage propose d’appréhender les mécanismes institutionnels d’établissement de la confiance et l’expression sociale de la défiance comme deux sphères et deux moments distincts de la vie des démocrates. L’activité électorale-représentative s’organise autour de la première dimension : c’est elle qui a été classiquement étudiée. Mais la seconde n’a jamais été explorée de façon aussi systématique.
C’est à quoi s’attache Pierre Rosanvallon en proposant une histoire et une théorie du rôle structurant de la défiance dans les démocraties. Ce renversement radical de perspective conduit à explorer un continent politique longtemps inaperçu : celui de la « contre-démocratie ». Celle-ci résulte d’un ensemble de pratiques de surveillance, d’empêchement et de jugement au travers desquels la société exerce des pouvoirs de correction et de pression. À côte du peuple-électeur, elle donne voix et visage aux figures d’un peuple-vigilant, d’un peuple-veto et d’un pleuple-juge. C’est là sa vertu, mais aussi son problème. Car à trop valoriser les propriétés de contrôle et de résistance de l’espace public, elle peut aussi faire le jeu du populisme et de « l’impolitique », entravant la formulation positive d’un monde commun. De ce fait, la crise contemporaine est moins une crise de la vitalité démocratique qu’une crise du politique.
L’idéal démocratique règne désormais sans partage, mais les régimes qui s’en réclament suscitent partout de vives critiques. L’érosion de la confiance dans les représentants est ainsi l’un des problèmes majeurs de notre temps. Pour rendre compte de ce qui apparaît comme l’indice d’une « panne » ou d’une « désaffection », dominent les interprétations qui invoquent les méfaits de l’individualisme, le déclin de la volonté politique et l’avènement d’élites de plus en plus coupées du peuple. Mais si les citoyens fréquentent moins les urnes, ils ne sont pas pour autant devenus passifs. Ils n’ont pas déserté le forum : on les voit par exemple souvent manifester dans les rues et se mobiliser sur Internet. Pour comprendre ce nouveau Janus citoyen, cet ouvrage propose d’appréhender les mécanismes institutionnels d’établissement de la confiance et l’expression sociale de la défiance comme deux sphères et deux moments distincts de la vie des démocrates. L’activité électorale-représentative s’organise autour de la première dimension : c’est elle qui a été classiquement étudiée. Mais la seconde n’a jamais été explorée de façon aussi systématique.
C’est à quoi s’attache Pierre Rosanvallon en proposant une histoire et une théorie du rôle structurant de la défiance dans les démocraties. Ce renversement radical de perspective conduit à explorer un continent politique longtemps inaperçu : celui de la « contre-démocratie ». Celle-ci résulte d’un ensemble de pratiques de surveillance, d’empêchement et de jugement au travers desquels la société exerce des pouvoirs de correction et de pression. À côte du peuple-électeur, elle donne voix et visage aux figures d’un peuple-vigilant, d’un peuple-veto et d’un pleuple-juge. C’est là sa vertu, mais aussi son problème. Car à trop valoriser les propriétés de contrôle et de résistance de l’espace public, elle peut aussi faire le jeu du populisme et de « l’impolitique », entravant la formulation positive d’un monde commun. De ce fait, la crise contemporaine est moins une crise de la vitalité démocratique qu’une crise du politique.
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