52e Biennale internationale d’art contemporain de Venise
pour la première fois de façon officielle dans sa programmation, un Pavillon Africain « Check-List Luanda Pop »
Festival
du 06 Juin au 21 Novembre 2007
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Arts plastiques
– Italie
Français
Check-List Luanda Pop consacre 30 artistes issus de la collection Sindika Dokolo, la première collection africaine privée d’art contemporain située à Luanda, Angola.
Alpha Oumar Konaré, président de la Commission de l’Union Africaine, est membre du comité d’honneur de l’exposition.
Simon Njami, commissaire d’Africa Remix et Fernando Alvim directeur de la Triennale de Luanda ont conçu ce projet comme un manifeste dont l’objet essentiel reste l’expression, loin des modes ou des conventions établies.
Check-List est un espace de réflexion, de confrontation et de proposition.
Check-List
Une réflexion sur quinze années d’art africain contemporain à travers le monde.
Cela fait bientôt une vingtaine d’années que ce que l’on appelle art africain contemporain est débattu aux quatre coins du monde. On a tendance à l’oublier, mais dès les années quatre-vingt, des initiatives signifiantes voyaient le jour, en France ou dans le Royaume-Uni. Ethnicolor, à Paris en 1987, les expositions consacrées à l’Afrique du Sud par David Elliott à Oxford, ne sont que les exemples les plus émergents des initiatives sporadiques qui tentaient de montrer au monde l’existence d’une création africaine libre, originale et forte. En 1989, l’exposition les Magiciens de la Terre, qui introduisait une confusion sur les genres et les catégorisations, par sa grande médiatisation est venu jeter le trouble dans le travail commencé. Dans le même temps, cette exposition controversée a sans doute stimulé les acteurs africains, en montrant l’urgence qu’il y avait à ne pas laisser l’Afrique se faire une nouvelle fois récupérer contre son gré. La création dès le début des années 90 de Revue Noire, un magazine d’art contemporain va d’emblée changer la manière dont le monde percevait la création africaine. Des initiatives comme celle de l’artiste Fernando Alvim avec son exposition manifeste : Memorias Intimas Marcas, suivie plus tard par la création de Coartnews, de l’espace Camouflage et de l’exposition Next Flag, ont affirmé une parole autonome et une volonté d’inverser le cours de la perception du continent africain dans le monde occidental.
De nombreuses expositions, depuis cette époque qui semble lointaine à certains, sont venues émailler cette histoire récente dont le point culminant a sans doute été atteint avec l’exposition-fleuve Africa Remix. Mais s’en tenir là ne serait pas suffisant. Les expériences menées à Venise par Salah Hassan et Okwui Enwezor ont sans doute contribué, à leur manière, à soutenir le débat. Mais Venise représente plus qu’un décor ou une plate-forme. La biennale de Venise demeure aujourd’hui un point d’ancrage pour l’art mondial et il ne s’agissait pas, pour certains d’entre nous, d’y arriver en parent pauvre toléré, mais comme une entité pleine et entière à laquelle on rendrait le respect qui lui est dû. L’ouverture officielle de la biennale à l’Afrique nous a paru le moment idéal pour faire le bilan prospectif et critique de la création africaine. Et aujourd’hui, nous disposons des moyens d’accomplir ce travail nécessaire, à un moment crucial de l’histoire de l’art. Nous n’en sommes plus à la recherche d’une inclusion désormais obsolète, mais dans la recherche d’un rééquilibrage des courants qui ont, jusqu’à ce jour, traversé les rapports entre le Nord et le Sud.
L’arrivée de la collection Sindika Dokolo dans le paysage, non pas de l’art contemporain africain, mais de l’art contemporain, tout simplement, nous est apparue comme un événement clé dans l’inversion de la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave. Une autre collection, qui porte le nom d’art contemporain africain existait depuis les Magiciens de la Terre, dont elle fut d’ailleurs l’une des conséquences. Outre les choix et la philosophie de la CAAC (Contemporay African Art Collection), sur lesquels il ne nous incombe pas de revenir, la manière hégémonique dont elle se présentait était dangereuse pour la pluralité de l’expression plastique. Basée en Afrique, la philosophie de la Collection Dokolo est définie par un artiste, un commissaire et un collectionneur africains. Désormais, nous ne sommes plus dans le domaine du débat exogène sur l’Afrique, mais dans le développement d’une pensée endogène dont le résultat est la constitution de la collection la plus significative en matière d’art africain contemporain. Nous ne sommes plus uniquement dans le geste esthétique, quel qu’il soit, d’ailleurs, mais dans une affirmation politique.
Check-List est une réflexion sur la manière de collectionner, dans le même temps où nous présenterons le panorama le plus signifiant de la création africaine d’aujourd’hui.
En démontant les mécanismes qui ont régit les actions des différents acteurs du domaine, nous entendons, par cette exposition, dresser un bilan prospectif, et définir un manifeste pour les années à venir. Il est temps en effet de tordre une fois pour toute, le cou à tous les présupposés qui traînent depuis trop longtemps sur l’Afrique et de débarrasser ce continent du délétère parfum néocolonial qui a entravé sa croissance depuis les indépendances.
L’Afrique n’appartient à personne, nous sommes les premiers à l’affirmer. Mais il est cependant de la plus haute importance que son avenir soit défini, non pas seulement à New York, Paris ou Londres, mais sur le continent même. Par des hommes et des femmes qui la côtoient depuis toujours et accompagnent au jour le jour son développement aussi bien en Afrique qu’hors des frontières continentales.
Autour de Fernando Alvim, artiste, initiateur et directeur de la Triennale de Luanda, et Simon Njami, commissaire indépendant, fondateur de Revue Noire et commissaire d’Africa Remix, l’équipe de la Fondation Sindika Dokolo est en charge depuis Luanda, de la mise en oeuvre du projet curatorial.
Commissaires de l’exposition : Simon Njami Fernando Alvim
Artistes (30)
1 Ghada Amer, Egypte
2 Oladélé Bamgboyé, Nigeria
3 Miquel Barcelo, Espagne
4 Jean Michel Basquiat, Etats-Unis
5 Mario Benjamin, Haïti
6 Bili Bidjocka, Cameroun
7 Zoulikha Bouabdellah, Algérie
8 Loulou Cherinet, Ethiopie
9 Marlène Dumas, Afrique du Sud
10 Mounir Fatmi, Maroc
11 Kendell Geers, Afrique du Sud
12 Ihosvanny, Angola
13 Alfredo Jaar, Chili
14 Paulo Kapela, Angola
15 Amal Kenawy, Egypte
16 Kiluanji Kia Henda, Angola
17 Paul D. Miller Aka DJ Spooky, Etats-Unis
18 Santu Mofokeng, Afrique du Sud
19 Nastio Mosquito, Angola
20 Ndilo Mutima, Angola
21 Ingrid Mwangi, Kenya
22 Chris Ofili, Grande-Bretagne/Nigeria
23 Olu Oguibe, Nigeria
24 Tracey Rose, Afrique du Sud
25 Ruth Sacks, Afrique du Sud
26 Yinka Shonibare, MBE, Grande-Bretagne/ Nigeria
27 Minnette Vári, Afrique du Sud
28 Viteix, Angola
29 Andy Warhol, Etats-Unis
30 Yonamine, Angola
Alpha Oumar Konaré, président de la Commission de l’Union Africaine, est membre du comité d’honneur de l’exposition.
Simon Njami, commissaire d’Africa Remix et Fernando Alvim directeur de la Triennale de Luanda ont conçu ce projet comme un manifeste dont l’objet essentiel reste l’expression, loin des modes ou des conventions établies.
Check-List est un espace de réflexion, de confrontation et de proposition.
Check-List
Une réflexion sur quinze années d’art africain contemporain à travers le monde.
Cela fait bientôt une vingtaine d’années que ce que l’on appelle art africain contemporain est débattu aux quatre coins du monde. On a tendance à l’oublier, mais dès les années quatre-vingt, des initiatives signifiantes voyaient le jour, en France ou dans le Royaume-Uni. Ethnicolor, à Paris en 1987, les expositions consacrées à l’Afrique du Sud par David Elliott à Oxford, ne sont que les exemples les plus émergents des initiatives sporadiques qui tentaient de montrer au monde l’existence d’une création africaine libre, originale et forte. En 1989, l’exposition les Magiciens de la Terre, qui introduisait une confusion sur les genres et les catégorisations, par sa grande médiatisation est venu jeter le trouble dans le travail commencé. Dans le même temps, cette exposition controversée a sans doute stimulé les acteurs africains, en montrant l’urgence qu’il y avait à ne pas laisser l’Afrique se faire une nouvelle fois récupérer contre son gré. La création dès le début des années 90 de Revue Noire, un magazine d’art contemporain va d’emblée changer la manière dont le monde percevait la création africaine. Des initiatives comme celle de l’artiste Fernando Alvim avec son exposition manifeste : Memorias Intimas Marcas, suivie plus tard par la création de Coartnews, de l’espace Camouflage et de l’exposition Next Flag, ont affirmé une parole autonome et une volonté d’inverser le cours de la perception du continent africain dans le monde occidental.
De nombreuses expositions, depuis cette époque qui semble lointaine à certains, sont venues émailler cette histoire récente dont le point culminant a sans doute été atteint avec l’exposition-fleuve Africa Remix. Mais s’en tenir là ne serait pas suffisant. Les expériences menées à Venise par Salah Hassan et Okwui Enwezor ont sans doute contribué, à leur manière, à soutenir le débat. Mais Venise représente plus qu’un décor ou une plate-forme. La biennale de Venise demeure aujourd’hui un point d’ancrage pour l’art mondial et il ne s’agissait pas, pour certains d’entre nous, d’y arriver en parent pauvre toléré, mais comme une entité pleine et entière à laquelle on rendrait le respect qui lui est dû. L’ouverture officielle de la biennale à l’Afrique nous a paru le moment idéal pour faire le bilan prospectif et critique de la création africaine. Et aujourd’hui, nous disposons des moyens d’accomplir ce travail nécessaire, à un moment crucial de l’histoire de l’art. Nous n’en sommes plus à la recherche d’une inclusion désormais obsolète, mais dans la recherche d’un rééquilibrage des courants qui ont, jusqu’à ce jour, traversé les rapports entre le Nord et le Sud.
L’arrivée de la collection Sindika Dokolo dans le paysage, non pas de l’art contemporain africain, mais de l’art contemporain, tout simplement, nous est apparue comme un événement clé dans l’inversion de la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave. Une autre collection, qui porte le nom d’art contemporain africain existait depuis les Magiciens de la Terre, dont elle fut d’ailleurs l’une des conséquences. Outre les choix et la philosophie de la CAAC (Contemporay African Art Collection), sur lesquels il ne nous incombe pas de revenir, la manière hégémonique dont elle se présentait était dangereuse pour la pluralité de l’expression plastique. Basée en Afrique, la philosophie de la Collection Dokolo est définie par un artiste, un commissaire et un collectionneur africains. Désormais, nous ne sommes plus dans le domaine du débat exogène sur l’Afrique, mais dans le développement d’une pensée endogène dont le résultat est la constitution de la collection la plus significative en matière d’art africain contemporain. Nous ne sommes plus uniquement dans le geste esthétique, quel qu’il soit, d’ailleurs, mais dans une affirmation politique.
Check-List est une réflexion sur la manière de collectionner, dans le même temps où nous présenterons le panorama le plus signifiant de la création africaine d’aujourd’hui.
En démontant les mécanismes qui ont régit les actions des différents acteurs du domaine, nous entendons, par cette exposition, dresser un bilan prospectif, et définir un manifeste pour les années à venir. Il est temps en effet de tordre une fois pour toute, le cou à tous les présupposés qui traînent depuis trop longtemps sur l’Afrique et de débarrasser ce continent du délétère parfum néocolonial qui a entravé sa croissance depuis les indépendances.
L’Afrique n’appartient à personne, nous sommes les premiers à l’affirmer. Mais il est cependant de la plus haute importance que son avenir soit défini, non pas seulement à New York, Paris ou Londres, mais sur le continent même. Par des hommes et des femmes qui la côtoient depuis toujours et accompagnent au jour le jour son développement aussi bien en Afrique qu’hors des frontières continentales.
Autour de Fernando Alvim, artiste, initiateur et directeur de la Triennale de Luanda, et Simon Njami, commissaire indépendant, fondateur de Revue Noire et commissaire d’Africa Remix, l’équipe de la Fondation Sindika Dokolo est en charge depuis Luanda, de la mise en oeuvre du projet curatorial.
Commissaires de l’exposition : Simon Njami Fernando Alvim
Artistes (30)
1 Ghada Amer, Egypte
2 Oladélé Bamgboyé, Nigeria
3 Miquel Barcelo, Espagne
4 Jean Michel Basquiat, Etats-Unis
5 Mario Benjamin, Haïti
6 Bili Bidjocka, Cameroun
7 Zoulikha Bouabdellah, Algérie
8 Loulou Cherinet, Ethiopie
9 Marlène Dumas, Afrique du Sud
10 Mounir Fatmi, Maroc
11 Kendell Geers, Afrique du Sud
12 Ihosvanny, Angola
13 Alfredo Jaar, Chili
14 Paulo Kapela, Angola
15 Amal Kenawy, Egypte
16 Kiluanji Kia Henda, Angola
17 Paul D. Miller Aka DJ Spooky, Etats-Unis
18 Santu Mofokeng, Afrique du Sud
19 Nastio Mosquito, Angola
20 Ndilo Mutima, Angola
21 Ingrid Mwangi, Kenya
22 Chris Ofili, Grande-Bretagne/Nigeria
23 Olu Oguibe, Nigeria
24 Tracey Rose, Afrique du Sud
25 Ruth Sacks, Afrique du Sud
26 Yinka Shonibare, MBE, Grande-Bretagne/ Nigeria
27 Minnette Vári, Afrique du Sud
28 Viteix, Angola
29 Andy Warhol, Etats-Unis
30 Yonamine, Angola
English
The panel of experts invited by Director Robert Storr has selected the exhibition Check List to represent African contemporary art in the Artiglierie space of the Arsenale. The jury consisted of Meskerem Assegued, Ekow Eshun, Lyle Ashton Harris, Kellie Jones and Bisi Silva. The winning project will be curated by Fernando Alvim and Simon Njam, and will be drawn from works in the Sindika Dokolo African Collection of Contemporary Art (Luanda, Angola).
The 52nd International Art Exhibition (running from June 10th to November 21st 2007) will host in the core of its international section a special area dedicated to AFRICA. The main purpose of the project, which will be seen in spaces made available to it by the Biennale in the Arsenale Artiglierie, is to present an informed and distinctive perspective on current art from Africa and the African Diaspora. In making their selection, the jury not only praised the project’s curatorial strengths and those of the Sindika Dokolo Collection overall, but sought to draw attention to the Sindika Dokolo initiative as a signal undertaking within the context of art patronage in Africa generally.
The Sindika Dokolo African Collection of Contemporary Art was created in Luanda (Angola) in 2004 by the Congolese businessman and art collector Sindika Dokolo, together with the Angolan artist Fernando Alvim.
The Collection’s aim is to promote the knowledge of the contemporary art scene throughout the African continent. The Sindika Dokolo Collection is comprised of 500 works by 140 artists from 28 different nations. Every year about 100 works are purchased in order to update and improve its holdings.
The 52nd International Art Exhibition (running from June 10th to November 21st 2007) will host in the core of its international section a special area dedicated to AFRICA. The main purpose of the project, which will be seen in spaces made available to it by the Biennale in the Arsenale Artiglierie, is to present an informed and distinctive perspective on current art from Africa and the African Diaspora. In making their selection, the jury not only praised the project’s curatorial strengths and those of the Sindika Dokolo Collection overall, but sought to draw attention to the Sindika Dokolo initiative as a signal undertaking within the context of art patronage in Africa generally.
The Sindika Dokolo African Collection of Contemporary Art was created in Luanda (Angola) in 2004 by the Congolese businessman and art collector Sindika Dokolo, together with the Angolan artist Fernando Alvim.
The Collection’s aim is to promote the knowledge of the contemporary art scene throughout the African continent. The Sindika Dokolo Collection is comprised of 500 works by 140 artists from 28 different nations. Every year about 100 works are purchased in order to update and improve its holdings.
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