Événements

Mémoire Partagée 2007
Deux semaines de rencontres, de projections et de concerts au Dapper à l’occasion de la Commémoration nationale de la Mémoire de l’esclavage et de ses abolitions Avec entre autres le cycle de films « Regards sur l’esclavage » du 9 au 13 mai

Français

Depuis 2006, le 10 mai est la journée officielle de Commémoration nationale pour la Mémoire de l’esclavage et de ses abolitions. Conformément à son objectif – promouvoir les cultures de l’Afrique, des Caraïbes et de leurs diasporas – le musée Dapper a souhaité apporter sa contribution à cet événement marquant.
L’an dernier, différentes manifestations ont célébré cette journée, notamment les rencontres cinématographiques, Regards sur l’esclavage, qui, conçues et organisées par RFI, suscitèrent un fort intérêt.

Mémoire partagée 2007

En organisant chaque année, Mémoire partagée, le musée Dapper se veut le lieu des rencontres et des dialogues autour d’une histoire commune. Cet événement répond, en effet, à une volonté de mettre en lumière des réflexions pluridisciplinaires portant sur l’esclavage et les traites négrières. Les causes, les systèmes mis en place, de même que les implications et conséquences dramatiques sont évoquées à travers des regards croisés.
Mais on ne doit pas oublier que les atrocités de cette histoire ont été transcendées par ceux-là même qui en étaient les victimes ou les héritiers : sur les terres d’un exil forcé ils se sont construits de nouvelles identités et ont permis l’émergence de cultures plurielles.

Pour faire découvrir, ou redécouvrir à un public curieux, de plus en plus nombreux, l’histoire et les cultures des sociétés créoles, le contenu de Mémoire partagée a été enrichi pour sa deuxième édition. Organisés par le musée Dapper, des débats favoriseront les échanges au cours desquels des historiens, des sociologues confronteront leurs points de vue, notamment sur la nécessité de forger et de transmettre des mémoires.
Par ailleurs, des écrivains, à commencer par Gisèle Pineau, convoqueront leur passé, personnel, familial. Des artistes, musiciens, interprètes, comédiens, donneront à entendre des voix fortes, portant haut la mémoire et le partage. À cet égard, le public partagera deux moments forts :

le spectacle conçu par Shein B et Thomas M. Pollard avec les élèves de première du Lycée Jean Lurçat et le concert du groupe martiniquais Bwakoré.

Cette année, à travers de nombreux films suivis de débats, RFI a choisi de mettre plus particulièrement l’accent sur les débuts de l’esclavage et sur les sociétés qui en sont issues.
Ils constitueront des rendez-vous majeurs.

Rencontre-débat

Mercredi 2 mai à 18 h 30

L’écrivaine, Gisèle Pineau évoquera les femmes qui l’ont profondément marquée
Des extraits de son livre Mes quatre femmes (Éditions Philippe Rey, 2007) seront lus par la comédienne Marie Noëlle Eusèbe, comédienne d’origine guadeloupéenne.

Médiatrice : Osange Silou-Kieffer

Mes quatre femmes, Gisèle Pineau
Comment devient-on écrivain ? Qui parle en vous ? Qui vous raconte les histoires qu’à votre tour vous écrirez ? Pour répondre à ces interrogations, Gisèle Pineau a choisi de remonter vers les vies de quatre femmes. Celles qui l’ont construite. Angélique, l’ancêtre esclave qui connut les temps perturbés de l’abolition puis du rétablissement de l’esclavage, Angélique qui gagna son affranchissement et finit par épouser le Sieur Pineau. Julia, la grand-mère, profondément attachée à son pays Guadeloupe, qui fut contrainte à l’exil pour fuir un mari trop violent, Julia qui passa six années dans une cité du Kremlin-Bicêtre, priant Dieu chaque jour de la renvoyer à sa terre, cette terre qu’elle offrit en paroles, pour toujours, à sa petite-fille. Gisèle, la grand-tante, celle qui porta la première le prénom, qui se laissa mourir de chagrin, après qu’elle eût perdu son jeune époux. Et puis Daisy, la mère, l’épouse du père militaire qui, un jour, revint d’Indochine avec une autre femme et deux enfants, Daisy qui au plus gris de l’exil, se tint toujours debout pour ses enfants.
Dans son livre le plus personnel – et peut-être le plus émouvant -, Gisèle Pineau fait revivre ces quatre femmes dans la « geôle noire » de sa mémoire. Quatre femmes, quatre époques de l’histoire antillaise, quatre destins éclairés par l’écriture juste, forte et poétique de l’écrivain.
Éditions Philippe Rey, 2007. 220 pages.
Prix de vente TTC : 17 €

Rencontre-débat

Jeudi 3 mai à 18 h 30

Quel est notre Besoin de Mémoire ?
Pendant des siècles, les peuples d’Afrique ont été victimes de la plus grande déportation de l’histoire de l’humanité, la traite négrière. Certes, on peut mettre en évidence les permanences culturelles d’une rive de l’Atlantique à l’autre, d’une île à l’autre, avec notamment les cultes et les religions, les langues, les danses et les musiques.
Mais le trafic et l’esclavage ont mis en place des processus d’aliénation dont les séquelles sont encore bien présentes, aujourd’hui encore chez des hommes et des femmes de la Caraïbe
« Comment vivre avec ce sentiment de honte, voire d’infériorité ? » ?
Question tabou pour certains, mais sûrement pas pour les écrivains, philosophes, penseurs et ethnopsychiatres, de plus en plus nombreux à se pencher sur ce problème.
Il est temps, en effet, de reprendre confiance, d’aller voir de plus près et au plus profond de soi ce qu’il en est.
« Comment s’approprier cette histoire douloureuse ? ».
« Quelle mémoire partager et avec qui ? »

La diversité culturelle défendue par la France et plusieurs pays européens, remet la mémoire collective au cœur des préoccupations actuelles.
Si l’on vit au contact d’une multitude de pratiques, de langues, il est essentiel de savoir d’où l’on vient et de marquer la part patrimoniale apportée par chaque groupe.

Médiatrice : Osange Silou-Kieffer

Participants pressentis :
Ali Moussa Lye : Chef de la section Histoire et Culture, UNESCO
« Responsable de la Route de l’esclavage et des abolitions de l’esclavage »
Philippe Pichot : coordinateur du projet « Routes des abolitions de l’esclavage »
Tanella Boni (sous réserve) : écrivaine

Regards sur l’esclavage

Du 9 au 13 mai

Le programme conçu par RFI sera centré sur les naissances des sociétés issues de la traite négrière, la condition des esclaves, ainsi que les premiers « héros » noirs.
Le cœur de la manifestation sera centré sur trois cinéastes, originaires des diasporas :
Jean-Claude Flamand Barny, cinéaste antillais, qui vient de réaliser pour France 3, la première série télévisée française sur le sujet (une série qui comporte six épisodes, et qui distribue certains des acteurs antillais et africains les plus importants actuellement dont Jean-Michel Martial et Fatou Ndaw).
Charles Burnett, cinéaste africain-américain, dont le travail vient récemment d’être mis en lumière par Tony Morrisson au Musée du Louvre.
Sergio Giral, cinéaste cubain auteur d’une trilogie consacrée à la construction de la société cubaine et à l’esclavage, sans doute l’œuvre la plus importante et la plus intéressante jamais filmée en fiction.
Cette trilogie pourra être complétée, par des œuvres de fiction signées par des cinéastes brésiliens (Carlos Dieguès. Xica da Silva, Quilombo) des cinéastes africains (Ousmane Sembène Ceddo, François Woukouache, Haïle Gerima…) des cinéastes antillais (Christian Lara, Sucre Amer..)
Enfin, en amorce de la manifestation 2008, qui sera consacrée aux héros noirs, nous programmerons le remarquable film Toussaint Louverture, réalisé par Claude Moreau et produit par France Ô, à partir d’un événement monté dans les années 80, à Dakar, sur l’île de Gorée, avec la plupart des grands acteurs du monde noir francophone (Toto Bissainthe, Gérard Essomba, Abdoulaye Diop…)

Débats animés par Catherine Ruelle (RFI).

Programme du festival « Regards sur l’esclavage »

Mercredi 9 mai : Soirée d’ouverture
18H : Avant-première de Tropiques amers,
première partie (2006) de Jean-Claude Flamand Barny.
20H : Avant-première de Tropiques amers, deuxième partie
rencontre avec Tony Coco-Viloin, Elikia M’Bokolo, Marcel Dorigny, Jean-Claude Flamand Barny, Jacques Martial, Aïssatou Thiam et Fatou N’Diagne.

Jeudi 10 mai : Après la traite, les conditions psychologiques de la survie
18H : Conférence avec le Dr Harold Weaver autour d’un montage inédit d’images de cinéastes des Amériques sur l’esclavage, notamment des extraits des films Passage du Milieu de Guy Deslauriers, Sankofa de Hailé Gerima, Night John et Nat Turner de Charles Burnett, El Otro Francisco et Maluala de Sergio Giral ou Quilombo de Carlos Diegues.
Conférence introduite par la projection du court-métrage :
Le cri des neg mawon (1992) de Tony Coco-Viloin.
20H30 : Night John (1996) de Charles Burnett.
Rencontre avec Charles Burnett, Romuald Fonkua, Elisabeth Cunin et Billy Woodberry

Vendredi 11 mai : La fiction et la sublimation
20H : Le cri des neg mawon (1992), court-métrage de 20 mn, de Tony Coco-Viloin.
20H30 : Testament (1988) de John Akomfrah.
Rencontre avec John Akomfrah, Boubacar Diop et Alain Foix.

Samedi 12 mai : La société esclavagiste aux Antilles
14H : Avant-première Tropiques amers (2006), troisième partie, de Jean-Claude Flamand Barny.
15H : Avant-première Tropiques amers (2006), quatrième partie.
Rencontre avec Jean-Claude Flamand Barny, Illy Woodberry, Elikia M’Bokolo, Marcel Dorigny,
Jacques Martial, Aïssatou Thiam, Fatou N’Diagne…

Dimanche 13 mai : Clôture du festival, les héros noirs
16H : Nat Turner : A troublesome property (2003) de Charles Burnett
Rencontre avec Charles Burnett et l’équipe du film.
18H : Toussaint Louverture de Claude Moreau
Rencontre avec Claude Moreau et Gérard Essomba.
La programmation du festival est assurée par Catherine Ruelle, productrice de « Cinéma d’aujourd’hui, cinémas sans frontières » sur RFI.

tarif : 5 euros / 3 euros


Concert

Samedi 12 mai à 21 h au musée Dapper
Mercredi 16 mai à 20 h 30 à Sarcelles – Salle André Malraux rue Taillepied
95200 Sarcelles

Le groupe Bwakoré est une rencontre entre Claude Césaire, Alwin Lowenski, José Marie-Rose, Max Télèphe et José Zébina, cinq musiciens de talent qui se sont tous déjà illustrés au sein de différentes formations musicales.
Sur scène pour la première fois en Septembre 2001 à Fort-de-France, Bwakore obtient dans la foulée le Prix Spécial du jury pour la composition « Kaz Navi » (SACEM Martinique 2001). Il a aussi reçu le Prix du meilleur interprète masculin, le Prix du meilleur auteur et celui du meilleur album attribués par la SACEM Martinique en 2004.

Début 2003, l’Atrium, scène nationale de Martinique, accueille le groupe pour un grand concert organisé dans le cadre du temps fort « Jazz Ici ». Suit la sortie d’un album « Sa ki ta-w ». Le groupe a participé à de nombreux festivals en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane ou à Paris.
Bwakore mêle avec talent le Jazz, les différentes musiques ancrées dans le patrimoine martiniquais avec des rythmes divers (biguine, mazurka, grand bélé…) des standards d’Eugène Mona ou de Pierre Louiss, et des compositions originales.


Avec le soutien de la ville de Sarcelles et de l’Association des femmes du Quartier Watteau.


Des mots pour le dire

Dimanche 20 mai à 15 h

Au cours de l’année scolaire 2006, les élèves de Première du lycée Jean Lurçat ont mené une réflexion sur la maîtrise de l’expression écrite et orale à travers le conte, avec leur professeur Laurence Gadeau.
À l’initiative du musée Dapper, un échange a été organisé avec le conteur martiniquais Jean-Claude Duverger, en novembre 2006.
Dans le cadre de cette nouvelle édition de Mémoire partagée, le musée Dapper a souhaité favoriser les productions de jeunes autour du thème de la mémoire et de l’identité.
Dans ce but, en mars 2007, un atelier d’écriture sera animé par les artistes Shein B, auteur, interprète, slammeuse* et Thomas M. Pollard, comédien américain, avec les mêmes élèves du lycée Jean Lurçat (75013 PARIS). Les jeunes seront amenés à dire, lire, scander, chanter, jouer des textes écrits par eux-mêmes.
L’aboutissement de ce travail donnera naissance à un spectacle présenté au musée Dapper.

* SheinB, Larmes 200 – slam récital de jeunesse, Les Cahiers de l’Égaré, décembre 2005


Informations pratiques

Renseignements et réservation au 01 45 00 91 75
Informations sur le programme : www.dapper.com.fr

Débats
Entrée libre

Cinéma « Regards sur l’esclavage »
Tarifs : 5 € ; Les Amis du musée Dapper : 3 €.
Merci de retirer vos places 20 minutes avant la séance

Concert
12 €, étudiants, demandeurs d’emploi, intermittents : 10 €, Les Amis du musée Dapper : 8 €

Des mots pour le dire
Entrée libre

Exposition Gabon, présence des esprits
Accès libre de 19 h à 20 h 30, les soirs de manifestations

Café Dapper
Partagez un moment de détente avec vos amis au Café Dapper (cuisine africaine et antillaise), ouvert avant les manifestations – réservation au : 01 45 00 31 73.

Accès libre à l’exposition Gabon, présence des esprits de 19 h à 20 h 30, les soirs de manifestations
Partager :