Événements

Vous avez dit naïf ?
Peintures sur toile de David Coulibaly

Français

A l’espace Bajidala, Centre d’art contemporain de Ségou

David Coulibaly est né à Bamako le 7 Juillet 1966.

Dès sa plus tendre enfance, David est passionné de bandes dessinées, il lit Rahan. David griffonne sans cesse sur tout ce qui lui tombe sous la main, des petits dessins. L’enfant n’est pas encouragé dans cette voie, bien au contraire. A 14 ans, il doit quitter l’école, et suivant les conseils de son père, apprend le métier de mécanicien. D’autres métiers suivront comme ferrailleur. Mais la passion de David est là : il continue à dessiner sur des cartes postales des scènes de la vie quotidienne qu’il s’essaie à vendre dans les ambassades, et dans les hôtels.

En 1992, le Directeur du CCF de l’époque, M. Degraene, remarque l’habileté du jeune homme : il lui présente d’autres peintres, et surtout l’encourage à se consacrer véritablement à sa passion. David apprend l’art de la peinture sous-verre auprès de sénégalais, et aussi du malien Kely Alfousseini. Ce sera désormais cette voie qu’il suivra.

Au-delà de la technique, ce qui intéresse David, c’est de peindre le monde tel qu’il le voit : scènes de la vie quotidienne, des transports, de la musique, de la danse, des fêtes, du Sogobo (marionnettes), tout l’intéresse. Les tenants de la culture officielle le classent parmi les « naifs ».Il participe d’ailleurs à Abidjan à la Biennale du même nom.

L’exposition que nous présentons ici est surtout centrée autour d’une autre passion de David : la nature, et surtout les oiseaux. Pour lui, ils représentent une forme de liberté et d’harmonie. La série de boîtes lui permet de « croquer » cet aspect si pittoresque de la vie malienne : les transports, avec les étonnants « Sotrama » et bus, témoins pleins d’humour d’une vivacité et d’une ingéniosité bien malienne.

Le regard posé par David sur le monde est un regard tendre, jamais agressif : il rêve d’un monde plein de bonheur, sans violence. A l’instar de ce qu’il est : un homme libre, serein, qui refuse la méchanceté et se veut en harmonie avec tous ceux qu’il cotoie. Le regard de David n’est pas un regard naïf : c’est un regard de bonheur. Il sait bien la dureté du monde, mais il souhaite la détourner pour ses contemporains.
Et on se prend à rêver avec lui, de tous faire ce petit effort qui nous mènerait à la félicité. Plus qu’un regard, cela devient une profession de foi d’un pacifisme, non pas militant, mais vécu. Merci David.
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