Primitifs ?

Exposition
du 25 Mai au 06 Janvier 2008
Horaires : 00:00
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Arts plastiques
Abbaye de Daoulas – 21, rue de l’église – BP 34, 29460 Dalouas –
Français
Rassembler et mettre en présence, dans la perspective d’une mise en relation des civilisations européennes et non européennes, des œuvres relevant des arts dits « sauvages », « premiers » ou « primitifs », venues du monde entier, autour de quelques structures élémentaires de l’imaginaire, rendre ainsi perceptibles leurs parentés secrètes, témoigner enfin de la convergence des arts, qui donne, selon Senghor, son sens et son unité à l’humanité ; tels sont les objectifs de l’exposition 2007 de l’Abbaye de Daoulas.
C’est, en effet, de l’œuvre de Léopold Sédar Senghor, de ses vues et de ses visions, que s’inspire l’exposition « Primitifs ? »
Elle tire notamment son « argument » de la conviction du « poète-président » sénégalais que la diversité des peuples et de leurs cultures peut, dès lors qu’elle est préservée, fonder la seule « mondialisation » qui vaille : celle où « toutes les cultures, de toutes les races, de toute la planète Terre », reconnues à parité les unes avec les autres, s’enrichissent par la mutualisation de leurs apports respectifs en même temps qu’elles portent témoignage de la profonde unité de l’aventure humaine.
Il ne peut dès lors y avoir de hiérarchie de valeurs et de « système des beaux-arts ». Au moment même où ils entrent dans nos musées, les arts « primitifs », « sauvages » ou « premiers » semblent échapper aux catégories auxquelles renvoyait le sémantisme des épithètes dont ils se trouvaient affublés. « [Le] grand musée d’art exotique, dont rêvait Apollinaire dès 1912, qui serait à cet art ce que le Louvre est à l’art européen » n’anticipe que partiellement, on le sait à présent, sur la création du musée du Quai Branly : celui-ci nous apprend en effet ce que cette exposition ambitionne de rendre sensible, à savoir que les œuvres des « arts primitifs », loin d’être perçues comme des œuvres exotiques, font désormais partie de notre « Musée imaginaire » – ce « musée sans murs » constitué, selon Malraux, par la conscience que nous avons de saisir, ou de pouvoir saisir, la totalité des œuvres d’art produites dans l’espace et dans le temps.
Où mieux qu’en Bretagne, ce pays « non terni de poussière latine » (Maurice Barrès), peut-on faire percevoir que le « primitivisme » n’est pas exotique mais qu’il est une manière d’exprimer le monde, sinon une façon de le vivre ? qu’il n’est pas l’apanage de peuplades lointaines (et, dans l’esprit de certains, reculées) mais une forme originale d’appréhender l’au-delà des apparences, de signifier la « sur-réalité » ?
L’exposition « Primitifs ? » se donne finalement une double ambition : faire comprendre, notamment à de jeunes publics, que l’autre n’est jamais qu’un autre nous-mêmes et qu’il nous faut apprendre, selon le mot de Heidegger, à « nous dépayser dans nos propres origines » ; faire percevoir que c’est dans la création d' »œuvres de Beauté » que les hommes trouvent finalement l’expression la plus haute de leur fraternelle grandeur.
C’est, en effet, de l’œuvre de Léopold Sédar Senghor, de ses vues et de ses visions, que s’inspire l’exposition « Primitifs ? »
Elle tire notamment son « argument » de la conviction du « poète-président » sénégalais que la diversité des peuples et de leurs cultures peut, dès lors qu’elle est préservée, fonder la seule « mondialisation » qui vaille : celle où « toutes les cultures, de toutes les races, de toute la planète Terre », reconnues à parité les unes avec les autres, s’enrichissent par la mutualisation de leurs apports respectifs en même temps qu’elles portent témoignage de la profonde unité de l’aventure humaine.
Il ne peut dès lors y avoir de hiérarchie de valeurs et de « système des beaux-arts ». Au moment même où ils entrent dans nos musées, les arts « primitifs », « sauvages » ou « premiers » semblent échapper aux catégories auxquelles renvoyait le sémantisme des épithètes dont ils se trouvaient affublés. « [Le] grand musée d’art exotique, dont rêvait Apollinaire dès 1912, qui serait à cet art ce que le Louvre est à l’art européen » n’anticipe que partiellement, on le sait à présent, sur la création du musée du Quai Branly : celui-ci nous apprend en effet ce que cette exposition ambitionne de rendre sensible, à savoir que les œuvres des « arts primitifs », loin d’être perçues comme des œuvres exotiques, font désormais partie de notre « Musée imaginaire » – ce « musée sans murs » constitué, selon Malraux, par la conscience que nous avons de saisir, ou de pouvoir saisir, la totalité des œuvres d’art produites dans l’espace et dans le temps.
Où mieux qu’en Bretagne, ce pays « non terni de poussière latine » (Maurice Barrès), peut-on faire percevoir que le « primitivisme » n’est pas exotique mais qu’il est une manière d’exprimer le monde, sinon une façon de le vivre ? qu’il n’est pas l’apanage de peuplades lointaines (et, dans l’esprit de certains, reculées) mais une forme originale d’appréhender l’au-delà des apparences, de signifier la « sur-réalité » ?
L’exposition « Primitifs ? » se donne finalement une double ambition : faire comprendre, notamment à de jeunes publics, que l’autre n’est jamais qu’un autre nous-mêmes et qu’il nous faut apprendre, selon le mot de Heidegger, à « nous dépayser dans nos propres origines » ; faire percevoir que c’est dans la création d' »œuvres de Beauté » que les hommes trouvent finalement l’expression la plus haute de leur fraternelle grandeur.
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