Événements

Ti Piment
Arts et cultures de l’Océan Indien

Français

► Mercredi 30 avril / L’Autre Canal
45 Bd D’Austrasie – Nancy
19h – Présentation de la programmation
21h – Concert (tarif 8 – 11 & 14€)
► Concert Tumi & The Volume
Iraeverscible en première partie

Galerie 9 EXPOSITION
9 rue Gustave Simon – Nancy / Entrée libre

► Vendredi 6 juin / 18H30
Vernissage et Inauguration du festival

Le Passage
Christiane Jaillet
Du 2 au 14 juin
14h – 18h30 du lundi au samedi
en coproduction avec la Ville de Nancy et la Galerie Socles et Cimaises
C’est après avoir participé à plusieurs cérémonies traditionnelles du retournement des morts à Madagascar, que m’est venu l’idée d’enterrer et de déterrer mes toiles. Ma résidence à l’Alliance Française de Tuléar durant deux mois, m’a permis de travailler sur les cultes, rites et moeurs du peuple malgache.
Après avoir déjà été enterré et déterré à Nancy en 2007, mon travail, pour la deuxième fois, sera déterré et exposé après plus d’un an passé sous terre.
Pourquoi cette démarche ? Avec cet ensevelissement, j’ai pu développer quantité d’idées complètement enfouies en moi. Pour ne citer que quelques unes : – que les choses crées sont toujours des intermédiaires, aussi ai-je eu envie de me servir de la terre pour créer un langage inconnu, pour créer quelque chose qui n’a jamais de fin, toujours un éternel recommencement.
– que la vie, avec ses continuelles contraintes, nous détrempe rapidement et le corps et l’esprit. La terre humide ou inondée, va détremper mes toiles, ou peut-être seulement les irriguer, comme l’on doit irriguer son cerveau pour créer.
– que les structures intérieures de la terre, avec mes structures, qui seront extérieures à elle, vont se rencontrer, se mélanger dans un certain hasard. Cet hasard me conduira sur un chemin sans fin, inconnu, absolu : un chemin de liberté.
– que cet amas de terre vertical sur les toiles, cette addition du temps, ne détruiront pas mon travail, mais le feront revivre d’une exposition à l’autre, comme la mort fait revivre l’esprit.
Je pense surtout, qu’avec mon expérience de ce travail sur « LE PASSAGE », l’art ne doit surtout pas être explicable ni résumable, peut-être comme la vie. Christiane Jaillet

Parc Sainte Marie / Entrée Libre
Av Boffrand – Nancy
Entrée libre
Samedi 7 & Dimanche 8 juin

► Samedi 7 & Dimanche 8 juin
Danse contemporaine
16h (samedi) et 15h (dimanche)
Marry me
Cie Tétra Danse – Ile de la Réunion
Après Nuit Giratoire, création sur les femmes prostituées de Madagascar, présentée à Nancy lors de l’édition Ti’Piment 2006, Valérie Berger revient cette année avec une nouvelle création, Marry Me, autour du mariage : arrangé, non désiré …
Création en plusieurs soli, où trois jeunes filles se marient, seul celui de la mariée malgache sera présenté à un instant où chacune, en secret, choisit sa robe pour une cérémonie commune. Elles hésitent, s’appellent, se parlent et essayent la robe. Sous un aspect volage, bordé de tulle, aux senteurs orientales, les filles ont peur. Du mari futur. Au son des rires, aux yeux emplis de larmes, c’est une page de leur vie qui va se jouer. Le solo de Marry me est ce dernier instant où la jeune fille sera seule face à son destin. Marialy est revêche. Elle n’a pas le choix. Elle connaît ce mari, choisi par sa famille, son village. Et puis, il est trop tard. Elle ne peut plus dire non. Tant de frais, les rituels, les intérêts des deux familles sont déjà réunis. Et puis, il n’y a plus le choix. Il y a l’enfant…
Valérie Berger établit le secret avec chaque fille, le solo se prépare isolé des autres, dans le cadre des résidences, s’inspirant de la vie des femmes de chaque pays avec lesquelles la chorégraphe développe le projet.
Seul espoir d’échapper définitivement à la misère, la chasse au mari fortuné (c’est-à-dire bien souvent étranger) est pratiquée par nombre de jeunes femmes dans l’ambiance festive des nuits malgaches où se mêlent la musique, la danse et la prostitution « libre », c’est-à-dire… chacune pour soi.

► Samedi 7 & Dimanche 8 juin
Contes à 16h45 (samedi) et 15h45 (dimanche)
Salim Hatubou
Comores
Marseillais d’origine comorienne il ne cesse d’œuvrer pour le bien-être et la reconnaissance de sa communauté.
Ecrivain, c’est naturellement par les contes qu’il a débuté. Son premier recueil Les contes de ma grand-mère, paru aux éditions l’Harmattan voilà déjà 10 ans, n’a fait que renforcé son goût pour l’écriture et son implication dans la défense de sa culture.
Fortement lié à l’écriture, Salim Hatubou a fondé sa propre maison d’édition, Encres du Sud pour servir de tremplin aux jeunes auteurs auxquels les portes des éditeurs restent trop souvent closes. Conteur, il parcourt la France, de métropole via la Réunion, ou encore Mayotte, avec le souci de sauvegarder le patrimoine des Comores. Il passe une partie de son temps directement au pays, plus précisément à Milépvani le village de sa grand-mère, pour le collectage des contes traditionnels qui ont tendance à disparaître.
Telle est son originalité.

► Samedi 7 juin
Rencontre Litteraire
15h
Trace écrite et rite ineffaçable : la littérature comme rituel de passage
L’oeuvre littéraire naît de la relation intime qu’entretient son auteur avec le monde qui l’entoure. Restitution fidèle du réel ou affabulation merveilleuse, c’est toujours l’empreinte de son interprétation sous forme de trace écrite.
Quel rapport entretenir alors avec le rituel compris comme l’ensemble codifié de gestes et de comportements fixés par la tradition de la communauté ? Si le rituel fixe les étapes importantes de la communauté et en marque l’unité, quelle posture l’auteur peut-il adopter lorsqu’il décide de l’évoquer ? N’est-il pas en marge de la communauté et paradoxalement le seul à vraiment pouvoir en relever l’originalité ?
A travers la rencontre d’un écrivain de l’Océan indien, nous verrons comment l’oeuvre se saisit du rituel, constituant la mémoire ineffaçable de la communauté entre connaissance et reconnaissance. Et aussi dans la mesure où le rituel permet de mettre en perspective un champ de représentation spécifique aux littératures de l’Océan indien, nous observerons sa proximité avec les traditions poétiques orales. De plus, l’écriture ellemême
peut être perçue comme un rituel sans marque communautaire. A partir de celuici, la question de l’inscription de l’identité et de la transmission pourra se poser, nous permettant alors de voir la littérature comme un rituel de passage autre que celui de la société.

► Samedi 7 juin
Concert à 17h45
Remanindry
Chant Beko – Madagascar
Dirigé par Manindry, remarquable chanteur et joueur de vièle lokanga, ce groupe présente un panorama des genres musicaux antandroy.
Formés par de vrais professionnels sairy, les Remanindry animent différentes fêtes et cérémonies traditionnelles : séances de possession tromba, kokolampo, doany ; cérémonies d’exorcisme bilo ; fêtes de funérailles havoria…
La renommée du groupe Remanindry est maintenant internationale. Les musiciens sont les seuls à êtres reconnus en même temps comme professionnels sairy dans les milieux traditionnels et dans les milieux urbains.
Les voix des Remanindry offrent une série de découvertes musicales absolument passionnantes tant au niveau des techniques et des formes vocales, qu’au niveau de la virtuosité des instrumentistes. C’est le cas du beko, chéri des Antandroy et considéré comme le sommet de leur art vocal. Il s’agit de longues ballades a capella d’une beauté saisissante, chantées en polyphonie, généralement à deux ou trois voix, laissant une grande place à l’improvisation. Les Antandroy développent beaucoup d’expressions vocales associant la complicité des instruments de musique et la voix humaine. Souvent le corps même du chanteur est utilisé de diverses manières comme un instrument de musique. D’une manière générale, les voix antandroy présentent deux grandes caractéristiques : la force de la « transe » et un fort sentiment de blues.
Remanindry – vièle lokua

► Samedi 7 juin
Concert à18h30
Sam Tshabalala
Acoustic Zulu Quartet – Afrique du Sud
Héros de la résistance culturelle au moment du régime de ségrégation de l’apartheid, Sam est le fondateur du célèbre groupe « The Malopoets » (1978), premier groupe sud-africain à donner un spectacle au Market Theater de Johannesburg.
En 1984, Sam Tshabalala choisit les voies de l’exil vers la France, où son nouveau groupe « Sabeka », fondé en 1993, a pu s’enrichir de l’apport des musiciens de la diaspora africaine francophone. Véritable « performer », il assure sur scène un spectacle détonnant qui mêle des éléments des traditions musicales et chorégraphiques des cultures noires d’Afrique du Sud et une modernité joyeuse.
Mais de l’esprit de résistance qui présidait à l’exceptionnelle carrière des Malopoets dans une Afrique du Sud en lutte, Sam a conservé le goût de textes qui font sens : les difficiles retrouvailles de l’après-apartheid, la question de l’exil ou encore le sida sont autant de thèmes que le zoulou ne pouvait ignorer.
A partir de 2005, Sam travaille sur un projet plus acoustique avec voix, guitares, percussions et piano : l’album « Meadowlands » est né (mai 2007), inspiré de la mosaïque des cultures sud-africaines. Il écrit ses textes en Zoulou, Sotho, Tswana,
Shangaan et en Anglais. Les différents rythmes, langues et traditions sud-africaines
émergent de sa musique.
Il parle de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui et de la vie dans les townships.
Sylvia Laubé – chant, Jacques Djeyim – guitare – chant, Patrick Bebey – percussions- piano –
chant, Sam Tshabalala – chant – guitare

► Samedi 7 juin
Concert à 20h15
Lo griyo
Electro Maloya – Île de la Réunion
Lo griyo se définit comme une musique de transe. En cela la formation entend réunir des influences traditionnelles telles que maloya (dont Sami Pageaux-Waro, membre fondateur du groupe, est issu), gnawa, salegy et des courants plus modernes dont le jazz (Luc Joly, l’autre musicien du groupe, en est diplômé) ou encore la musique électro.
Lo griyo, le griot en créole vient de la tradition ouestafricaine dont les réunionnais peuvent, en quelque sorte, revendiquer l’héritage avec des personnages comme Gramoun Baba, Lo Rwa kaf, Gramoun Lélé, Firmin Viry et même Danyel Waro ou Alain Peters. Des aïeux, des référents dont la nouvelle génération perpétue la parole, s’approprie le message pour nourrir et construire sa nouvelle identité, son nouvel imaginaire.
Lo griyo est à la recherche d’une musique intemporelle, expérimentale, vecteur de transe, un rituel profane pour se souvenir et s’oublier, se rappeler et ne plus retenir…
Sami, percussionniste aventureux évoluant également aux côtés de Nathalie Natiembé (album « Sanker ») ou de Danyel Waro (album « Grinn’syèl ») accompagne ici sa voix d’une kora ou de sanzas (harpe et piano à pouces du griot) et partage son répertoire entre adaptations libres de chants traditionnels et compositions originales incluant des « fonnkers » (poèmes). Solidement épaulé par Luc à la clarinette contralto, aux flûtes, mélodica, saxophones et double saxophone, il ajoute des pédales qui lui permettent de sampler en temps réel kora, sanzas, voix et autres percussions. Ainsi, en duo sur scène, le procédé crée parfois l’illusion d’entendre un quartet ou un quintet.
Il est considéré comme l’un des nouveaux talents les plus prometteurs de la diversité de la musique réunionnaise et a remporté le prix Alain Peters 2007 du festival Sakifo.
Sami Pageaux Waro – percussions – chant, Luc Joly – cuivres, Brice Mauroy – machines

► Samedi 7 juin
Concert à 22h
Damily
Musique Tsapiky – Madagascar
Le Tsapiky (prononcé « tsapik' »), musique de référence identitaire de la région de Tuléar, sud ouest de Madagascar, est porté par un double mode de diffusion et popularité : d’une part les concerts, les bals, la radio, les cassettes, les clips vidéo ; d’autre part, les fêtes organisées à l’occasion d’une cérémonie (enterrement, circoncision…), lors desquelles les musiciens ont un rôle tout à fait central : ils soutiennent l’ambiance, parfois pendant plusieurs jours et nuits de suite.
Les participants se déchaînent au son ininterrompu du tsapiky qui participe très directement à l’ivresse collective.
Au cours des 15 années de concerts et bals dans la région de Tuléar, Damily et ses musiciens ont développé une forte complicité musicale. Six albums ont concrétisé la popularité de celui qui à Madagascar est considéré comme un grand « maître ». La vogue du Tsapiky a gagné peu à peu toute l’île au point d’être repris par les musiciens de variété de la capitale. Leur premier album nous fait découvrir, en même temps que les « tubes » qui ont fait la célébrité de Damily dans son pays, des compositions plus intimistes qui ramènent aux racines villageoises du Tsapiky.
Pilier du groupe et guitariste virtuose, Damily nous offre un jeu riche et complexe qui révèle un talent hors du commun et une rare créativité dans l’art de construire un discours tissé de motifs hypnotiques qui se répètent, se répondent et s’interpénètrent.
Entraîné par une rythmique basse batterie débridée, véritable machine à danser, le groupe fait preuve d’une forte unité, où chacun exprime son individualité dans des dialogues croisés chantés et mélodieux.
Rakapo – basse, Nalvo – batterie, Gany-Gany – chant, percussions, Kolody – chant, Damily –
chant, guitare

► Dimanche 8 juin
Concert à 17h30
Lindigo
Musique Maloya – Ile de la Réunion
« Pieds nus, un lamba autour de la taille pour seul vêtement et un petit chapeau de l’ethnie bara sur la tête pour les hommes, une robe carmin et une pièce de tissu blanc à la ceinture pour la seule femme du groupe : lorsque la troupe de Lindigo entre sur la scène, on imagine immédiatement qu’elle vient de Madagascar. Le doute commence à s’installer après quelques instants. Si le chant polyphonique est en malgache, les musiciens utilisent les instruments traditionnels du maloya : pikèr, roulèr, bobre et kayamb.
« Cette dualité est à l’image d’Olivier Araste, leader de la formation qui entend faire une musique la plus proche possible de ses racines : né à La Réunion dans une famille originaire de la Grande Île, il en a appris la langue et fréquenté les services malgaches, qu’il décrit comme des « cérémonies rituelles pour les ancêtres » ».Bertrand Lavaine, RFI Musique Jeune groupe créé en 1999, Lindigo est actuellement un des fleurons de la nouvelle scène réunionnaise. Avec à son actif une expérience imposante, Lindigo se livre à des prestations scéniques époustouflantes.
Le premier album sorti en 2004, « Misoatra Mama » (merci maman) témoignait de cette volonté de mettre en valeur l’histoire, le quotidien, la culture et la langue de l’île.
En 2006, ils travaillent à leur second album « Zanatany », enfants de la terre en malgache, qui donne à voir les contrées de la Grande Île, les traditions qui persistent, par un regard aguerri sur les pratiques originelles pourvoyant au sens même du maloya.
2007 sera l’année de leur consécration à La Réunion avec plus de 70 participations dans divers évènements. Pour la première fois dans l’histoire de l’île, le maloya fait son entrée dans les clubs. Enfin 2008 est consacrée à la préparation de leur prochain album « Afrikindmada », né d’une soif de faire reconnaître les trois grands territoires ancestraux de la Réunion : l’Afrique, l’Inde et Madagascar, avec une pré-tournée (dont Ti Piment à Nancy) puis la tournée prévue après la sortie de leur album début 2009.
Hadji Mansour Ali – piker, Aldo Araste – piker, Harry Araste – lead chant, Jean Guillaume
Imare – kayamb, Jean Frédéric Madia – bobr, Lauriane Marceline – lead chant, Valery Servan
– rouler, Stéphane Valin – charley

► Dimanche 8 juin
Concert à 18h45
Mukta
Electro jazz – Inde/France
Mukta – « perle » en sanscrit – surprend les amateurs de parfums musicaux venus d’ailleurs en publiant en 1999 son premier album « Indian Sitar & World Jazz » chez Warner Jazz France. Avec ses compositions chatoyantes et une instrumentation originale, le disque est salué par la critique et connaît le succès en Angleterre, au Canada, en Grèce et en Israël. Précurseur de l’ « Asian Vibe », mêlant l’Inde et le jazz, Mukta se joue déjà des étiquettes et revendique une musique ouverte sur le monde tout en s’inscrivant dans la scène post-rock nantaise, l’une des plus actives d’Europe.
Deux ans plus tard, le groupe sort simultanément deux albums. Si « Jade » poursuit une quête acoustique, « Dancing on one’s hands !  » flirte avec une esthétique « electro ».
Suivent trois années de silence discographique au cours desquelles Mukta parcourt le monde, donnant notamment plusieurs séries de concerts au Moyen Orient, en Afrique, au Canada et en Europe de l’Est, jusqu’à la création d’un spectacle intitulé « Les mille et une nuits » en février 2003.
Sortie du nouvel album prévue en mai 2008
www.mukta-online.com
Simon Mary – contrebasse, Geoffroy Tamisier – trompette, Michel Guay- sitar, Olivier Congar
– percussions afro-cubaines, Pascal Vandenbulcke – flûtes, Jean Chevalier – batterie

MJC Pichon / Entrée Libre
7 Bd Recteur Senn – Nancy
Lundi 9, mercredi 11 & jeudi 12 juin
en coproduction avec la Mjc Pichon

PROJECTIONS
Semaine sur Femme et Rituel

Force est de constater que la femme est un vecteur de bien des idées fécondes.
En 2006 lorsque nous avions choisi la thématique de la place de la femme dans l’Océan Indien, elle était apparue comme une suite logique à la première édition autour d’ « Abolitions et esclavage ».
C’est de cette même logique que les rituels de passage de la femme se sont imposés à nous, peut être parce que nous le sommes aussi. Dans plusieurs pays de l’Océan Indien (Ethiopie, Tanzanie, Kenya, Somalie, Indonésie, Yémen, Inde…), le passage de l’enfance à l’âge adulte se marque par 2 phases de rituels : l’excision et le mariage. Le second découlant du premier. Après la projection de Moolaadé, long métrage sénégalais au travers duquel le contexte traditionnel de l’excision est replacé, nous ouvrirons le débat sur le poids de la tradition dans un contexte d’immigration au travers également du mariage : deux tables rondes et trois soirées consacrées au respect de la femme.

► Lundi 9 juin – 20h30
Moolaadé
Sénégal, 2005
Long métrage de Ousmane Sembene
Avec Fatoumata Coulibaly Collé Ardo Gallo Sy, Maïmouna Hélène Diarra Hadjatou, Salimata Traore Amsatou, Aminata Dao Alima Bâ, Dominique T.
Zeida Le mercenaire, Mah Compaore l’exciseuse
Synopsis : Collé Ardo vit dans un village africain. Il y a sept ans, elle a refusé que sa fille soit excisée, pratique qu’elle juge barbare. Aujourd’hui, quatre fillettes s’enfuient pour échapper à ce rite de purification, et demandent à Collé protection. Deux valeurs s’affrontent alors : le respect du droit d’asile (le Moolaadé) et l’antique tradition de l’excision (la Salindé).
Le réalisateur : Trente ans après sa première sélection au Festival de Cannes avec CEDDO, Sembene Ousmane, l’aîné des anciens, remporte le prix « Un Certain Regard
2004″ pour son dernier film « Moolaadé », oeuvre africaine d’une belle vigueur contre la pratique de l’excision.
Né en 1923 à Ziguinchor, au Sénégal, Ousmane Sembene est mobilisé par l’armée coloniale française dans les Tirailleurs sénégalais en 1942. Il s’embarque clandestinement en 1946 pour la France. Il y exerce des petits boulots (mécano, docker, maçon…). Au milieu des années 50, il commence à écrire, sa première passion. « Le Docker Noir » sera son premier roman. En 1960, il publiera son très beau livre « Les bouts de bois de Dieu ».
Sembene commence à s’intéresser au cinéma. Il réfléchit à une démarche qui s’adresse à tous qu’il définit comme « politique, polémique et populaire ». A 38 ans, il étudie le cinéma au studio Gorki à Moscou et c’est avec Donskoi et Serguei Guerassimov qu’il apprend à devenir réalisateur. En 1962, il réalise son premier court métrage « Borom sarret » (Le bonhomme charrette). En 1964, il signe son deuxième court métrage « N i ay e », primé au Festival de Locarno. En 1966, il réalise « La noire de… » qui sera aussi le premier long métrage « négro-africain »du continent. Suivent de nombreux films qui constituent
des témoignages de la société africaine contemporaine parmi lesquels « Le Mandat », « Xala », « Ceedo », « Camp de Thiaroye » et « Guelwaar », tous primés dans de nombreux festivals.
En 1999, il rend hommage à la femme africaine avec « Faat kiné », premier volet de son triptyque « Héroïsme au quotidien »; « Moolaadé » en est le second. Le troisième « La confrérie des rats » est en cours de développement.

► Mercredi 11 juin – 20h30
« La Duperie » – Documentaire de Antoine Hesse
Le documentaire balaie l’Afrique d’Ouest en Est afin de livrer de nombreux témoignages sur les pratiques de l’excision. Réalisé pour mener des sensibilisations en Afrique à la demande du Comité Inter-Africain sur les Pratiques Traditionnelles Affectant la Santé des Femmes et des Enfants (28 sections en Afrique et 8 en Europe dont le GAMS), « La Duperie », largement diffusé auprès des populations concernées par les pratiques de mutilations sexuelles féminines, permet de faire évoluer les mentalités.
A l’aube du 21e siècle, la tradition ancestrale des mutilations génitales féminines est toujours pratiquée dans 26 pays d’Afrique. Chaque année dans le monde, près de 2 millions de fillettes africaines subissent l’excision ou l’infibulation, pratiques qui consistent en l’ablation partielle ou totale des organes génitaux. Il en résulte de multiples traumatismes physiques et psychiques qui affectent profondément la vie sexuelle et reproductive. Les MGF sont largement dénoncées par l’ONU qui les classifie parmi les violences extrêmes enfreignant l’intégrité de la femme et l’enfant. Dès les années 80, un important mouvement voit le jour pour l’éradication de ces pratiques ancestrales néfastes dont le but ultime est le contrôle de la sexualité féminine.
La projection sera suivie d’une table ronde autour de la condition féminine au travers de la tradition.
Intervenants précisés ultérieurement sur le site www.tipiment.com

► Jeudi 12 juin – 20h30
Le Grand Mariage aux Comores
Destin tracé – documentairede Hachimiya Ahamada
Née en France en 1976, cette jeune réalisatrice découvre à l’âge de 21 ans le pays d’origine de ses parents : l’Archipel des Comores. Sortie diplômée de l’Insas en 2004, elle a choisi d’orienter son travail de mémoire sur le thème de l’exil et du déracinement, sujets qui la préoccupent et qui répondent à sa quête identitaire franco-comorienne.
Son intention première est d’explorer de manière insatiable, par le biais du cinéma, l’histoire du pays de ses ancêtres, puis les moeurs et les coutumes vécus par les habitants des îles. Ceci, tout en évitant de tomber dans un engouement exotique car les réalités sociales vécues par les comoriens sont souvent pesantes.
Destin tracé est un documentaire dans lequel Hachimiya tente d’aborder la place de la femme dans le mariage arrangé aux Comores.
Elle filme des regards croisés féminins sur une mise en situation fictionnelle dans laquelle un homme est imposé à une jeune fille et pointe le doigt sur la manière de penser l’union de deux êtres lorsque dans sa propre culture, le sujet de l’éducation amoureuse est passé sous silence.

Filmographie :
– Coréalisation d’un documentaire tourné sur la Grande Comores en 2000 (en cours de finition – travail collectif) (Ecru),
– La Résidence Ylang-Ylang, scénario de court métrage pré-séléctionné au concours Hohoa-RFO 2005,
– Feu leur rêve, documentaire de 19mn, 2004,
– Destin Tracé, docu-fiction de 17mn, 2003,
– Sur les quais, documentaire de 17mn, 1998,
– Koulicoucou, documentaire de 8mn, 1997,
– Le Fréquentage, documentaire de 8mn, 1995. Primé au Festival de L’Acharnière 1996,
– Mention spéciale du jury au 10ème rencontres cinématographiques de Dunkerque en 1995.

L’Autre Canal
45 Bd d’Austrasie – Nancy
Vendredi 13 & Samedi 14 juin

► Vendredi 13 juin / 19h / Entrée libre
Présentation des travaux des ateliers danse, hip hop, slam et écriture
Faire se rencontrer la danse et les mots, solliciter la vue et l’ouïe, le travail du corps et celui du langage : tel est le dessein de ce projet.
Valérie Berger, chorégraphe à La Réunion, a su créer un univers qui lui est propre, où elle mélange et exhausse les sens, au travers de la danse, expression du corps, et du langage, expression orale.
C’est en s’inspirant de ses travaux qu’est né le projet de croiser danse contemporaine, hip hop, slam et poésie, en instaurant des ateliers de travail.
Deux ateliers dans deux quartiers de la communauté urbaine qui seront rassemblés par Valérie Berger en un spectacle réunissant slam et danse, culture d’origine et culture d’adoption.
Projet pluridisciplinaire où les milieux artistiques et les disciplines vont s’apprivoiser les uns les autres pour fusionner, il prend tout son sens dans la thématique proposée par le festival Ti Piment pour cette édition 2008 : les rituels de passage et l’immigration.
La thématique de travail proposée lors des ateliers tournera autour des questions au fondement même de la société et de son évolution.
Que deviennent nos rituels de passage, empreints de notre culture, notre identité, lorsqu’on émigre dans une nouvelle culture d’adoption ? Comment vit-on ces changements par rapport à notre culture d’origine ? Comment s’adapte-t-on dans une nouvelle culture ? Quel sens garde-t-on ?…
Ici, les disciplines vont se rencontrer tout comme les peuples ; les cultures le font en se mêlant les unes aux autres, en migrant, en conservant une part de leur culture tout en s’adaptant à celle dans laquelle elles arrivent.
Un projet en trois temps, pour un résultat final : Un premier temps consacré à l’écriture, atelier mené par Ahamada Smis (slameur) auprès des populations des quartiers prioritaires.
Un deuxième temps consacré à la mise en voix, en slam, de ces textes avec Iraeverscible et Ahamada Smis (slameurs).
Et enfin, un troisième temps, avec la mise en corps de ces textes par la danse. Des chorégraphies seront montées dans les quartiers sous la direction artistique de Valérie Berger, chorégraphe.

► Samedi 14 juin
Soirée de Clôture Spéciale « Ethiopiques » avec :

PROJECTION
19h00
« Abyssinie Swing » – documentaire
Conférence sur l’Age d’or de la musique éthiopienne par Francis Falceto
Abyssinie Swing – documentaire
Réalisé par Anaïs Prosaïc et Francis Falceto
France – 1996 – 26 min
Ce court-métrage de 26 minutes, réalisé par Francis Falceto et Anaïs Prosaïc pour Canal+, a été diffusé en 1996 dans « L’oeil du Cyclone ». Le film est l’aboutissement d’un travail de sélection à partir des archives de la télévision éthiopienne et du visionnage de plusieurs centaines de cassettes vidéo. A travers ce documentaire, les auteurs retracent l’histoire de la musique éthiopienne dans un paysage musical riche et varié, reflet de la diversité culturelle et ethnique du pays.
Francis Falceto musicographe, spécialiste des musiques éthiopiennes, est directeur de la collection Ethiopiques (chez Buda musique).
À l’origine programmateur et conseiller artistique, Francis Falceto s’est imposé comme un grand spécialiste des musiques éthiopiennes. Depuis 1994, il conduit un véritable travail de recherche sur cette musique et sur son histoire. Il est l’auteur de « Un siècle de musique moderne en Éthiopie ».

Concert
21h00
Soirée Ethiopiques
Tarif – 12-15-18€
Badume’s Band
Bretagne
De jeunes musiciens bretons talentueux issus du Gwenfol-Orchestra se sont retrouvés autour d’une passion commune pour le son de l’Ethiopie.
Partageant tout d’abord des disques, puis reprenant un morceau ou deux au sein de leur groupe, ils décident de pousser la démarche plus loin et de fonder une formation consacrée au répertoire de l’Ethiopie du Negus Sélassié.
Une Ethiopie qui vivait son âge d’or avant l’institution de la dictature militaire. Les orchestres locaux, influencés par la musique afro-américaine, mêlaient leurs rythmes et leurs gammes traditionnelles avec le twist, le funk, la soul. Des cuivres puissants enchaînaient les chorus, les guitares se noyaient dans la wha-wha, et les chanteurs rivalisaient d’acrobaties vocales. La réputation de quelques-uns d’entre eux, tels Tilahun Gesséssé, Alèmayèhu Eshété ou Mahmoud Ahmed a atteint nos contrées grâce à la collection « Ethiopiques » de Francis Falceto.
Dans son premier album Addis Kan, au titre en forme de clin d’oeil au kan ha diskan, le chant de Centre Bretagne, le Badume’s travaille les arrangements des morceaux d’origine en en conservant les mélodies chantées. La voix entêtante d’Eric Menneteau, le clavier de Franck Lemasle, la section cuivres jazzy ou carrément funky et la rythmique ravageuse refont vivre la chaleur des nuits d’Addis, en y faisant souffler un délicieux vent de fraîcheur.
Eric Menneteau – chant, Xavier Pusset – sax ténor, Franck Le Masle – claviers, Pierre-Yves Merel – sax ténor, Rudy Blas – guitare), Etienne Callac – basse, Antonin Volson – batterie, Jonathan Volson – percussions

Cafe Azmari
23h00
Etenesh Wassié
Humour caustique, Ethiopie
Un duo entre Eténèsh Wassié, véritable chanteuse azmari venue tout droit d’Addis Abeba, et Mathieu Sourisseau, le bassiste/guitariste du Tigre des Platanes (quartet toulousain qu’on a pu découvrir au Festival Nancy Jazz Pulsation 2007). Nouvel exercice pour les deux complices, autour du répertoire de chansons azmari traditionnelles qu’Eténèsh pratique au quotidien dans son azmaribèt à Datsun Zéfèr, quartier chaud d’Addis Abeba.
Les yeux mi-clos, Eténèsh se laisse conduire où sa voix éraillée l’emporte (nous emporte), poignante, terrassante, colossale petite soeur de Piaf et Billie Holiday. Mais le registre des déchirures ne saurait la satisfaire, et elle peut tout aussi bien, sans prévenir, précipiter le tempo après une ballade qu’on aurait souhaitée interminable.
Francis Falceto
Eténèsh Wassié – voix, Mathieu Sourisseau – basse acoustique, guitare et banjo
Partager :