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VILLAGE DE FEMMES AU KENYA
Tumaï signifie espoir en langue swahili et c’est le nom d’un village atypique, à 300 km au nord de Nairobi, flanqué au beau milieu de deux réserves naturelles du Mont Kenya.
Créé en 2001 par une trentaine de femmes des ethnies Samburu et Turkana, ce village qui compte aujourd’hui près de 150 personnes, est né d’une réaction aux violences masculines dont ces femmes furent régulièrement les victimes dans leurs foyers. Les violences faites aux femmes est un grave problème de société au Kenya. Accentué par les effets pervers de l’alcool distribué dans les bars qui prolifèrent à mesure que se développe le tourisme, le danger est très sérieux, à tel point que le Parlement kenyan va bientôt proposer une série de projets de lois susceptibles d’améliorer la condition féminine…
Femmes battues, maltraitées, certaines même répudiées par leur propre mari après avoir été violées par des soldats d’une base militaire anglaise toute proche, elles trouvent refuge dans ce village où les hommes n’ont plus leur place. Les enfants mâles sont d’ailleurs priés de quitter le village dès l’âge de 16 ans, juste après la circoncision, rituel qui les fait passer dans la vie adulte. Elles s’appellent Chili, Naliapu, Consalata ou Namjal et ont bâti de toutes pièces cette société matriarcale au coeur de la brousse, assumant seules l’ensemble des charges de la vie quotidienne y compris les tâches normalement attribuées aux hommes comme la construction des cases ou la chasse. Elles y ont mis en place un système de scolarisation, développé un commerce d’artisanat et une vie démocratique où toutes les grandes décisions sont prises après un vote à la majorité des voix. C’est ainsi qu’elles ont par exemple décidé de supprimer la pratique de l’excision. Premier volet d’un travail personnel sur des communautés de femmes dans le monde, ce reportage au Kenya présente donc Tumaï, le village de femmes avec ses figures, ses joies et ses peines…

Vernissage : 10 avril 2008 de 18h à 22h