Exposition Kura Shomali
Dessins + vidéos

Exposition
du 20 Novembre au 24 Décembre 2009
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Arts plastiques
Centre Culturel Français de Pointe-Noire (CCF) – Rond Point Kassaï, 002 Pointe-Noire – République du Congo
Entrée libre / Visites du lundi au samedi, de 9h à 18h.
Français
» 2003, Kinshasa Wenze Wenze : de jeunes, très jeunes kinois investissent l’esplanade de l’Académie des Beaux-arts pour une vaste installation. Il s’agissait de reconstruire la ville de Kinshasa en utilisant ses déchets (boîtes de conserve, carcasses de voitures, ferrailles, plastiques) et ainsi d’ordonner le foutoir général pour mieux le révéler aux yeux de ses habitants comme mise en scène et fiction.
Wenze Wenze (bric-à-brac) fit sensation et marqua l’apparition d’une nouvelle génération d’artistes qui ne se reconnaissaient ni dans l’académisme poussiéreux de l’école ni dans les peintres populaires dont la veine avait été exploitée par les Chéri(s) – Samba, Chérin. Sans s’encombrer de modèles, mixant les styles, les techniques et les supports, ces jeunes, les Pathy Tshindele, Freddy Tsimba, Vitshois Mwilambwe, Kura Shomali, etc, s’emparèrent de tout ce qui leur tombait sous la main pour inventer une gigantesque performance à l’image de leur vie (et de leur ville). Seule comptait l’urgence de faire et d’être ensemble dans des collectifs (Eza Possibles) ou des mouvements (Librisme Synergie) rappelant les avant-gardes européennes des années 60/70 (primauté de l’énergie sur la manière, esprit d’équipe, jeunesse comme valeur absolue, prise en compte de la vie sociale et de l’actualité). L’entreprise se poursuivit dans une série de manifestations radicales et joyeuses : Happening Elections 2005, Scénographies urbaines 2006, Festival Yambi en Belgique…
Cofondateur et gestionnaire des Eza Possibles, Kura Shomali se revendique profondément kinois, c’est-à-dire façonné par une ville de plus de dix millions d’habitants livrés au système de la débrouille. Comme dit le musicien Jupiter Bokondji, « Kinshasa est la capitale du monde mais en attendant c’est de la merde ». Et pourtant « il y a dans cette ville dix millions de miracles qui chantent, pensent et dansent » (Sony Labou Tansi). Nourri donc du tumulte et des mille tracas et surprises du quotidien, Kura dessine comme on respire, pioche dans les magazines des photos qu’il découpe, colle et transperce de couleurs vives, manipule aussi bien les matériaux que les langues et les rumeurs, crée d’étranges marionnettes faites de rebus, imagine des performances décapantes, monte des ateliers avec les shégués, les enfants dont personne ne veut.
Sorte de radio – trottoir (Songi Songi) esthétique, son œuvre prend le pouls de la planète Kinshasa et, d’image en image, trace en filigrane un autoportrait saisissant de l’artiste en jeune kinois, en rat, en chien méchant, en vieux sage, en école, en boxeur, en parcelle pas à vendre…
Pas d’utopie chez Kura, simplement l’enregistrement et le croisement de faits, de sensations, de colères et de rires en un bricolage personnel, une sorte de vaudou intérieur. Il le dit lui-même : « Les limites entre réel et art deviennent poreuses ». Car comment être kinois aujourd’hui sinon en retournant l’art de la survie en geste artistique, intime et extraverti à la fois ? «
Texte de présentation : Eric Girard-Miclet, directeur CCF Pointe-Noire
KURA SHOMALI : né en 1979 à Kananga – RDC / arrive à Kinshasa en 1985 / se destine un moment à la carrière de médecin puis bifurque et entre à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa (licence en communication visuelle) et à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (diplôme national d’expression plastique) / cofondateur et gestionnaire du collectif d’artistes Eza Possibles.
Principales expositions et interventions : 2009 1,2,3 BOMOKO CCF de Kinshasa, / 2008 Festival des Francophonies en Limousin / 2007 Festival Yambi – Bruxelles, Festival des scénographies urbaines – Kinshasa / 2006 Théâtre royal flamand – KVS de Bruxelles, performance à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa / 2005 fresque à l’Atelier du Plateau à Paris avec Vitshois Mwilambwe Bondo.
Réalisations vidéo : 2006 Combat de boxe, Bush vs Saddam – Strasbourg / 2005 Rasta Baby – Strasbourg et Paris.
Wenze Wenze (bric-à-brac) fit sensation et marqua l’apparition d’une nouvelle génération d’artistes qui ne se reconnaissaient ni dans l’académisme poussiéreux de l’école ni dans les peintres populaires dont la veine avait été exploitée par les Chéri(s) – Samba, Chérin. Sans s’encombrer de modèles, mixant les styles, les techniques et les supports, ces jeunes, les Pathy Tshindele, Freddy Tsimba, Vitshois Mwilambwe, Kura Shomali, etc, s’emparèrent de tout ce qui leur tombait sous la main pour inventer une gigantesque performance à l’image de leur vie (et de leur ville). Seule comptait l’urgence de faire et d’être ensemble dans des collectifs (Eza Possibles) ou des mouvements (Librisme Synergie) rappelant les avant-gardes européennes des années 60/70 (primauté de l’énergie sur la manière, esprit d’équipe, jeunesse comme valeur absolue, prise en compte de la vie sociale et de l’actualité). L’entreprise se poursuivit dans une série de manifestations radicales et joyeuses : Happening Elections 2005, Scénographies urbaines 2006, Festival Yambi en Belgique…
Cofondateur et gestionnaire des Eza Possibles, Kura Shomali se revendique profondément kinois, c’est-à-dire façonné par une ville de plus de dix millions d’habitants livrés au système de la débrouille. Comme dit le musicien Jupiter Bokondji, « Kinshasa est la capitale du monde mais en attendant c’est de la merde ». Et pourtant « il y a dans cette ville dix millions de miracles qui chantent, pensent et dansent » (Sony Labou Tansi). Nourri donc du tumulte et des mille tracas et surprises du quotidien, Kura dessine comme on respire, pioche dans les magazines des photos qu’il découpe, colle et transperce de couleurs vives, manipule aussi bien les matériaux que les langues et les rumeurs, crée d’étranges marionnettes faites de rebus, imagine des performances décapantes, monte des ateliers avec les shégués, les enfants dont personne ne veut.
Sorte de radio – trottoir (Songi Songi) esthétique, son œuvre prend le pouls de la planète Kinshasa et, d’image en image, trace en filigrane un autoportrait saisissant de l’artiste en jeune kinois, en rat, en chien méchant, en vieux sage, en école, en boxeur, en parcelle pas à vendre…
Pas d’utopie chez Kura, simplement l’enregistrement et le croisement de faits, de sensations, de colères et de rires en un bricolage personnel, une sorte de vaudou intérieur. Il le dit lui-même : « Les limites entre réel et art deviennent poreuses ». Car comment être kinois aujourd’hui sinon en retournant l’art de la survie en geste artistique, intime et extraverti à la fois ? «
Texte de présentation : Eric Girard-Miclet, directeur CCF Pointe-Noire
KURA SHOMALI : né en 1979 à Kananga – RDC / arrive à Kinshasa en 1985 / se destine un moment à la carrière de médecin puis bifurque et entre à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa (licence en communication visuelle) et à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (diplôme national d’expression plastique) / cofondateur et gestionnaire du collectif d’artistes Eza Possibles.
Principales expositions et interventions : 2009 1,2,3 BOMOKO CCF de Kinshasa, / 2008 Festival des Francophonies en Limousin / 2007 Festival Yambi – Bruxelles, Festival des scénographies urbaines – Kinshasa / 2006 Théâtre royal flamand – KVS de Bruxelles, performance à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa / 2005 fresque à l’Atelier du Plateau à Paris avec Vitshois Mwilambwe Bondo.
Réalisations vidéo : 2006 Combat de boxe, Bush vs Saddam – Strasbourg / 2005 Rasta Baby – Strasbourg et Paris.
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