Événements

Reprise de L’île au Théâtre de Poche
dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Congo

Français

D’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona

Mise en scène: Roland Mahauden, assisté par Olivier Maloba Banza Umba
Collaboration artistique: Claudio Dos Santos

Avec Ados Ndombasi Banikina et Diogène Atome Ntarindwa
Scénographie: Olivier Wiame
Lumières: Xavier Lauwers

en partenariat avec le groupe Taccems (Kisangani)

Quelque part en Afrique, une prison sur une île où sont incarcérés des prisonniers d’opinion. Condamnés aux travaux forcés Amani et Kembo y sont enfermés depuis 3 ans. Le premier a pris 10 ans, l’autre perpétuité. Le jour, sous le soleil brûlant, ils doivent sans cesse creuser des trous puis les reboucher. Un travail qui détruit l’âme et l’esprit. Le soir, des confins de leur cellule, ils répètent… Antigone, ce texte de Sophocle vieux de 2400 ans sur la corruption du pouvoir et la justification morale et religieuse de la rébellion contre la tyrannie.
C’est tragique et c’est drôle… car en Afrique c’est par la cruauté du rire qu’on évoque le mieux la dureté de la vie.

Une île universelle

L’Ile est un texte universel, au même titre que l’Antigone de Sophocle, que les trois auteurs sud-africains Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona ont eu l’idée géniale de « mettre en abîme » dans leur propre texte. Entendre ce prisonnier africain en haillons prononcer avec toute l’emphase de la situation la sentence de mort d’Antigone dans la nudité d’un décor carcéral et, d’un coup, 25 siècles s’évaporent. C’est cela l’universalité. C’est en cela aussi que les interprètes de L’Ile pourraient être Cambodgiens, Palestiniens, Kurdes, Chiliens, Bosniaques, Arméniens,… Au Poche, ils sont Congolais et Rwandais. Une distribution sans innocence à l’heure où ces deux pays reprennent aujourd’hui un chemin difficile vers la paix et la réconciliation.

L’Ile ne s’arrêtera pas aux portes du Bois de La Cambre car en mars 2010 les comédiens sillonneront l’ensemble des territoires congolais, rwandais et burundais.
Une tournée africaine que Peter Brook et Marie-Hélène Estienne ont accepté de « parrainer ».

« Les deux personnages s’affrontent, répètent Antigone, s’imprègnent d’une tragédie qui pourrait être la leur. Le résultat est stupéfiant car si les deux hommes sont des comédiens professionnels, leur force vient d’ailleurs, elle éclate, sans artifice, elle puise au plus profond de l’histoire personnelle de chacun. » Le Soir – Colette Braeckman

« Les comédiens endossent avec une détermination fougueuse ces hommes terriblement humains, refusant d’être écrasés par un régime inhumain. L’ILE réussit à nous faire rire au milieu de situations bouleversantes. Dans un décor d’une juste sobriété carcérale, la tragédie et la légèreté s’entremêlent autour de deux acteurs flamboyants. » Le Soir – Catherine Makereel

« Acte politique et œuvre d’art, L’ILE embrasse le Théâtre de Poche avant de sillonner l’Afrique : une intense émotion. Colères, fous-rires, nostalgie et immense fraternité… » Le Vif l’Express – Michèle Fricheµ
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