Histoires de flous : Photographies de Jean-Gilles Quénum
« La photographie est la toile d’araignée qui me permet d’attraper mes rêves. » Jean-Gilles QUÉNUM

Exposition
du 25 Juin au 03 Septembre 2011
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Arts plastiques, Photo
La Maison de l’Eau – Les Fumades-les-bains, 30500 Allègre-Les Fumades – France
du lundi au vendredi (9h30-12h30/14h-18h)
Les samedi 25 juin/2 – 16 – 30 juillet/13 – 27 août/3 septembre, en présence de l’artiste (14h-18h)
le dimanche matin et les jours fériés en juillet et août (9h30-12h30)
Français
« Je suis flou. Nettement flou.
Mes lunettes sont souvent poussiéreuses et, quand elles ne le sont pas, je m’arrange pour ne pas oublier que je suis radicalement flou. Myope d’abord, comme une taupe, puis flou par choix, plus tard, comme photographe.
Pas toujours, non plus. Juste flou, par moments, pour me rappeler mes premières visions, mes premiers émois. Pour aller à la racine de l’œil, à l’origine de la vue. Pour être ce que je suis. Sans correction, sans protection, sans lunettes. Paradoxalement, je cherche à saisir l’instant qui reflète l’insaisissable.
Je l’ai dit : je suis flou ! Flou de ces mouvements qui transcrivent l’énergie humaine (de passants, d’acrobates, de jongleurs, de ma propre danse avec l’appareil photo) ou la chorégraphie des éléments (l’eau, l’air, le feu). Flou de ces battements de cœur, de cette respiration qui fait vaciller l’image dans un nu. Flou de ce sérieux qui disparaît en tremblant dans un portrait, de cette gravité qui s’installe entre les traits répétés. Flou de ces flou-rires, de cet amour flou dont le désir frissonne sur le papier. Folle est l’énergie de vie, Flou je suis. »
L’exposition « Histoires de flous » cherche à retracer ce parcours de ravi, de taupe errante, de flou de joie photographique. Pour cette occasion, j’ai rassemblé les images peut-être les plus subjectives, celles qui sont les plus miennes et que, plus que d’autres, j’ai protégées du regard d’autrui. Les images qui invitent à se perdre et à se retrouver dans cet espace aux frontières indécises, fluctuantes. Le flou a pour moi la même qualité que l’ombre ou le reflet : une sorte de transparence qui est également « transtemporalité ».
Ma quête du flou m’a amené à m’intéresser tout autant au flou optique qu’au flou de mouvement, au flou de texture (la pratique du calotype ou négatif papier) qu’au flou cérébral produit par l’accumulation de nettetés désordonnées, de cadrages multiples, parfois tête-bêche, qui se superposent, se chevauchent amoureusement, s’entremêlent dans l’émulsion sensible par la magie de l’erreur !
Aucune surimpression technique n’est volontaire dans mon travail. Ce sont toutes des accidents : des rencontres (coups de foudre) inconscientes vécues avec la découverte du négatif, dans la chambre noire. C’est mieux ainsi, à mon insu.
D’autant que ces images éclairent les autres, volontaires. Ces surimpressions optiques, distorsions du réel (reflets dans les vitrines, dans l’eau), à la portée de chaque œil, qui exercent sur moi une véritable fascination et dont je ne me lasse pas de transmettre la magie et la poésie par l’image.
Chaque image, à peine sortie de la nuit du laboratoire, devient l’objet de multiples transformations chimiques qui visent à la « déréaliser », à en altérer la perception objective. Je ne cherche pas le « bon » tirage, mais l’interprétation « juste » du négatif ; celle qui me permettra de rêver, qui fera que chaque photographie sera la découverte d’un nouveau méandre de l’esprit, la révélation d’une nouvelle facette de l’âme.
La photographie est la toile d’araignée qui me permet d’attraper mes rêves.
©.Jean-Gilles QUÉNUM. Auzon, le 8 juin 2011.
Mes lunettes sont souvent poussiéreuses et, quand elles ne le sont pas, je m’arrange pour ne pas oublier que je suis radicalement flou. Myope d’abord, comme une taupe, puis flou par choix, plus tard, comme photographe.
Pas toujours, non plus. Juste flou, par moments, pour me rappeler mes premières visions, mes premiers émois. Pour aller à la racine de l’œil, à l’origine de la vue. Pour être ce que je suis. Sans correction, sans protection, sans lunettes. Paradoxalement, je cherche à saisir l’instant qui reflète l’insaisissable.
Je l’ai dit : je suis flou ! Flou de ces mouvements qui transcrivent l’énergie humaine (de passants, d’acrobates, de jongleurs, de ma propre danse avec l’appareil photo) ou la chorégraphie des éléments (l’eau, l’air, le feu). Flou de ces battements de cœur, de cette respiration qui fait vaciller l’image dans un nu. Flou de ce sérieux qui disparaît en tremblant dans un portrait, de cette gravité qui s’installe entre les traits répétés. Flou de ces flou-rires, de cet amour flou dont le désir frissonne sur le papier. Folle est l’énergie de vie, Flou je suis. »
L’exposition « Histoires de flous » cherche à retracer ce parcours de ravi, de taupe errante, de flou de joie photographique. Pour cette occasion, j’ai rassemblé les images peut-être les plus subjectives, celles qui sont les plus miennes et que, plus que d’autres, j’ai protégées du regard d’autrui. Les images qui invitent à se perdre et à se retrouver dans cet espace aux frontières indécises, fluctuantes. Le flou a pour moi la même qualité que l’ombre ou le reflet : une sorte de transparence qui est également « transtemporalité ».
Ma quête du flou m’a amené à m’intéresser tout autant au flou optique qu’au flou de mouvement, au flou de texture (la pratique du calotype ou négatif papier) qu’au flou cérébral produit par l’accumulation de nettetés désordonnées, de cadrages multiples, parfois tête-bêche, qui se superposent, se chevauchent amoureusement, s’entremêlent dans l’émulsion sensible par la magie de l’erreur !
Aucune surimpression technique n’est volontaire dans mon travail. Ce sont toutes des accidents : des rencontres (coups de foudre) inconscientes vécues avec la découverte du négatif, dans la chambre noire. C’est mieux ainsi, à mon insu.
D’autant que ces images éclairent les autres, volontaires. Ces surimpressions optiques, distorsions du réel (reflets dans les vitrines, dans l’eau), à la portée de chaque œil, qui exercent sur moi une véritable fascination et dont je ne me lasse pas de transmettre la magie et la poésie par l’image.
Chaque image, à peine sortie de la nuit du laboratoire, devient l’objet de multiples transformations chimiques qui visent à la « déréaliser », à en altérer la perception objective. Je ne cherche pas le « bon » tirage, mais l’interprétation « juste » du négatif ; celle qui me permettra de rêver, qui fera que chaque photographie sera la découverte d’un nouveau méandre de l’esprit, la révélation d’une nouvelle facette de l’âme.
La photographie est la toile d’araignée qui me permet d’attraper mes rêves.
©.Jean-Gilles QUÉNUM. Auzon, le 8 juin 2011.
Partager :