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HAMSI Boubeker « Paroles tissées »- Bannières inspirées des motifs Kabyles
Une collection originale et inédite comportant plus de soixante œuvres, inspirées des motifs berbères de Kabylie et présentée pour la première fois, dans son ensemble à Bruxelles.

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Dans son article publié dans le journal le  » Soir  » du 30 avril 1999,  » Hamsi Boubeker, artiste complet et complètement inclassable « , le journaliste Jean Rubuffaud écrit: :
 » Dire que c’est charmant pourrait être pris péjorativement; disons alors que c’est beau, tout simple­ment. …. C’est surtout la maniè­re de s’exprimer d’un homme in­classable, sis quelque part au milieu de plusieurs cultures et de plusieurs arts, entre modernité et tradition. « 


En effet vers la fin 2005, toutefois, HAMSI imagine une formule artistique toute différente, qu’il appellera plus tard les  » bannières « , sortes de longues bandes de papier recouvertes de motifs décoratifs le plus souvent abstraits, réalisées sur des lés de papier spécial. Les  » bannières  » d’HAMSI ont une largeur approximative de 0,54m pour une longueur de 2,20m. Ce sont donc les premières de ses œuvres à atteindre de telles dimensions.
Cette réalisation est le fruit de deux années de créativité autour de la symbolique des motifs. On pouvait déjà remarquer les prémices de ce travail dans l’illustration les Mains de l’Espoir qui ont servi à décorer la station du métro Bruxellois Lemonnier, inaugurée en 2009.
Avec cette démarche, l’artiste cherche à  » poursuivre  » le travail des artisans en lui donnant une dimension supplémentaire, voire complémentaire et ainsi une destinée nouvelle. Bref, un avenir.
Fréquemment, le spectateur des bannières a l’impression de se trouver devant une  » écriture  » mystérieuse, à la fois idéographique et pictographique. Ceci n’est pas un hasard : les motifs traditionnels dont se nourri l’œuvre d’HAMSI constituent, dans la culture kabyle, autant de signes que les femmes reproduisent sur les poteries, les tissages, les murs intérieurs des maisons. Porteurs de messages superstitieux, ces signes ont pour enjeu commun d’attirer sur la femme, sur son couple et sa famille, les forces bénéfiques de la chance et du bonheur. S’ils ne forment pas une écriture au sens strict du terme, ils ne sont pas étrangers au langage verbal, chacun d’entre eux recelant une  » parole  » particulière. En les réinterprétant de façon toute personnelle et en inventant des motifs nouveaux, HAMSI semble donc vouloir multiplier à l’envi, ces paroles bénéfiques, les tisser entre elles pour leur donner plus de force, chacune de ses bannières prenant ainsi, au-delà de sa portée esthétique, une fonction de talisman.


D’un autre côté une région bruxelloise au ciel souvent gris, totalement urbanisée, mais dont le caractère multiculturel est une source quotidienne de rencontres et de confrontations.  » Mosaïque  » une oeuvre de 2,70 m de longueur sur 2, 40 m de largeur, formée par cinq bannières est un hommage à cette diversité qui a nourrit l’artiste qui vit à Bruxelles depuis 1978.

L’ambition d’HAMSI – faudrait-il dire son utopie ? – est d’échafauder par le biais de la création artistique un pont spirituel entre ces deux communautés qui ne semblaient pas destinées à se connaître ou à se rencontrer.

Sinon le clou de l’exposition sera sans nul doute la présentation de son oeuvre  » Ma terre  » (4 m 86 de largeur sur 2 M 12 de hauteur), composée d’un ensemble de neuf bannières. La terre, berceau des civilisations et lieu de rencontres et d’échanges a nourri l’artiste et son imaginaire.


Telle est la démarche qui, au cours de 2008, aboutit à la réalisation d’une collection originale et inédite, comportant plus d’une soixantaine de pièces. Cette collection est destinée à faire l’objet d’une exposition itinérante dans différents pays. Ajoutons que, pour la plupart des bannières, le travail de création en atelier a fait l’objet d’un reportage photographique ou filmé, pas à pas, depuis les premiers gestes de l’artiste jusqu’à l’image finale…
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