Projection hommage à Massaër Dieng à Paris
Projection
Le 06 Mars 2012
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Cinéma/TV
Péniche Anako – Bassin de la Villette
face au 61 Quai de Seine, 75019 Paris – France
Français
Notre ami, jeune réalisateur sénégalais est parti brusquement conter ses histoires aux étoiles il y a quelques semaines, victime du grand système mondial dans lequel il vaut mieux être en bonne santé lorsque l’on est africain.
L’association Prototypes Associés lui rend hommage à bord de la Péniche Anako.
Venez partager et découvrir ses films avec nous.
Ils explorent avec justesse l’Afrique contemporaine et sont d’autant plus actuels au regard de la révolte qui gronde ces jours-ci au Sénégal.
MARDI 6 MARS à 20h projection du court-métrage DK-2182-Z suivi du long-métrage BUL DECONNE ! co-réalisé avec Marc Picavez.
Le site du film : http://buldec.free.fr/
entrée libre Péniche Anako Bassin de la Villette – face au 61 Quai de Seine 75019 Paris Métros : Riquet ou Stalingrad
Ci-dessous, un article paru dans le quotidien sénégalais Le Soleil dressant un portrait de Massaër Dieng.
Massaër Dieng, jeune réalisateur sénégalais, a plein d’idées dans la tête. Il vient de co-réaliser, avec un autre jeune cinéaste français Marc Picavez, son premier long-métrage de fiction. Le titre « Bul déconné » (déconne pas) en dit long sur cette chronique de la vie urbaine mettant en scène des jeunes angoissés par leur avenir et qui luttent pour survire dans une société où ils se sentent presque marginalisés. Il y a des rencontres qui vous changent le cours de la vie. Dans un couloir de l’Université de Nantes, Massaër Dieng lit tranquillement des communiqués sur les cours de cinéma. A ses côtés, un jeune étudiant français du nom de Marc Picavez. Ils se lient d’amitié et sont loin d’imaginer que de ces premiers échanges vont naître les premières images de leur long-métrage « Bul déconné ». C’était en 2000. Et il a fallu trois longues années pour que le projet se concrétise. « Le film a été tourné en 2003 entre Rufisque et Dakar », explique Massaër Dieng. Titulaire d’un Dess en Audiovisuel et Cinéma, le jeune réalisateur sénégalais est bien outillé pour se mouvoir dans le milieu du septième Art qu’il a intégré par la grande porte : il n’est pas passé par le parcours classique du court-métrage ou du documentaire. Pour son premier film, il a directement « pondu » un long-métrage de fiction. Et cela ne lui pas trop mal réussi. La preuve, son œuvre a été sélectionnée dans de nombreux festivals dont le très couru « Vues d’Afrique » de Montréal où, en 2006, elle a obtenu la Mention spéciale du Jury. Le film, sacré Ebène de la meilleure fiction à l’édition 2005 du Festival du film de Quartier de Dakar, a également été sélectionné officiellement à la Muestra de Cine Africano de Tarifa (Espagne), à l’Afrika Film Festival de Bruxelles, au Festival Premiers Plans d’Angers et au Festival International du Film d’Amiens (2005). Récemment, en octobre dernier, « Bul déconné » (produit par l’association Makiz’Art fondé par Marc Picavez) était dans la compétition officielle vidéo des Journées cinématographiques de Carthage. Un film de révolte « Nous avons voulu, Marc et moi, faire un film sur les jeunes, sur la ville, sur les banlieues », poursuit Massaër Dieng. Avec leur caméra, les deux jeunes réalisateurs ont prolongé le regard que jette un jeune citadin sur sa ville. C’est l’histoire de Sogui l’étudiant révolté, Max le délinquant et Samba le vendeur ambulant. Trois personnages, trois destinées, mais un univers commun fait d’actes manqués, de rêves d’ailleurs et d’émotions fortes. Loin du cliché « cinéma-calebasse », les réalisateurs proposent « une véritable odyssée cinématographique au cœur d’une Afrique contemporaine qui livre ses espoirs, ses angoisses, ses qualités, ses tares et se découvre sous son vrai visage », comme ils le disent si bien dans leur note d’intention. Et Massaër trouve le mot juste lorsqu’il dit : « C’est un film de révolte contre l’ordre établi dans une Afrique où il faut épouser les idées du parti politique au pouvoir pour espérer avoir sa place dans le système et bénéficier de ses privilèges ». Entre dénonciation des injustices et éloge des valeurs africaines, « Bul déconné » embrasse d’autres thèmes comme la fuite des cerveaux, la corruption ou le manque de perspectives des jeunes diplômés. Même si le jeu de certains acteurs n’est pas assez consistant (la plupart sont des débutants), la trame du film nous oblige quand même à rester sur notre siège pour suivre l’odyssée d’une bande de copains et de copines dont le cours de la vie peut basculer à tout moment pour virer au tragique. La caméra nous entraîne dans un univers parfois glauque où la soif de pouvoir et de gloire est la porte ouverte à toutes les dérives. Loin de tomber dans le pessimisme, Massaër et Marc lancent aussi un message d’espoir en direction de tous les desperados qui peuplent les villes africaines. La réalisation de « Bul déconné » n’a pas été facile. « Au début, nous voulions faire un court-métrage, mais nous nous sommes très vite orientés vers un long-métrage. Il a été difficile de trouver des financements et notre projet a été rejeté à tous les guichets où nous l’avons présenté. Pour trouver de l’argent, nous avons même organisé des soirées dansantes, des quêtes et emprunté du matériel. L’Université de Nantes nous a aidés à hauteur de dix mille euros soit environ un peu plus de six millions de francs Cfa », se rappelle Massaër Dieng. La ville de Nantes (liée à Rufisque par un accord de jumelage) les a également épaulés pour le bouclage du budget évalué à une cinquantaine de millions de francs Cfa. « Nous avons également été soutenus par le ministère de la Culture et la Ville de Rufisque », poursuit-il. Actuellement, Massaër Dieng prépare un autre long-métrage qui revisitera les méandres de la société sénégalaise. Son titre : « Dakar, en attendant la pluie ». Le film va raconter la vie d’un jeune garçon qui rêve de foot et de succès. Ce sera en même temps le portrait d’une famille sénégalaise un peu loufoque sur les bords. Nous vous l’avions dit : ce jeune cinéaste sénégalais a plein d’idées. Il lui manque juste des moyens pour les concrétiser…
MODOU MAMOUNE FAYE
L’association Prototypes Associés lui rend hommage à bord de la Péniche Anako.
Venez partager et découvrir ses films avec nous.
Ils explorent avec justesse l’Afrique contemporaine et sont d’autant plus actuels au regard de la révolte qui gronde ces jours-ci au Sénégal.
MARDI 6 MARS à 20h projection du court-métrage DK-2182-Z suivi du long-métrage BUL DECONNE ! co-réalisé avec Marc Picavez.
Le site du film : http://buldec.free.fr/
entrée libre Péniche Anako Bassin de la Villette – face au 61 Quai de Seine 75019 Paris Métros : Riquet ou Stalingrad
Ci-dessous, un article paru dans le quotidien sénégalais Le Soleil dressant un portrait de Massaër Dieng.
Massaër Dieng, jeune réalisateur sénégalais, a plein d’idées dans la tête. Il vient de co-réaliser, avec un autre jeune cinéaste français Marc Picavez, son premier long-métrage de fiction. Le titre « Bul déconné » (déconne pas) en dit long sur cette chronique de la vie urbaine mettant en scène des jeunes angoissés par leur avenir et qui luttent pour survire dans une société où ils se sentent presque marginalisés. Il y a des rencontres qui vous changent le cours de la vie. Dans un couloir de l’Université de Nantes, Massaër Dieng lit tranquillement des communiqués sur les cours de cinéma. A ses côtés, un jeune étudiant français du nom de Marc Picavez. Ils se lient d’amitié et sont loin d’imaginer que de ces premiers échanges vont naître les premières images de leur long-métrage « Bul déconné ». C’était en 2000. Et il a fallu trois longues années pour que le projet se concrétise. « Le film a été tourné en 2003 entre Rufisque et Dakar », explique Massaër Dieng. Titulaire d’un Dess en Audiovisuel et Cinéma, le jeune réalisateur sénégalais est bien outillé pour se mouvoir dans le milieu du septième Art qu’il a intégré par la grande porte : il n’est pas passé par le parcours classique du court-métrage ou du documentaire. Pour son premier film, il a directement « pondu » un long-métrage de fiction. Et cela ne lui pas trop mal réussi. La preuve, son œuvre a été sélectionnée dans de nombreux festivals dont le très couru « Vues d’Afrique » de Montréal où, en 2006, elle a obtenu la Mention spéciale du Jury. Le film, sacré Ebène de la meilleure fiction à l’édition 2005 du Festival du film de Quartier de Dakar, a également été sélectionné officiellement à la Muestra de Cine Africano de Tarifa (Espagne), à l’Afrika Film Festival de Bruxelles, au Festival Premiers Plans d’Angers et au Festival International du Film d’Amiens (2005). Récemment, en octobre dernier, « Bul déconné » (produit par l’association Makiz’Art fondé par Marc Picavez) était dans la compétition officielle vidéo des Journées cinématographiques de Carthage. Un film de révolte « Nous avons voulu, Marc et moi, faire un film sur les jeunes, sur la ville, sur les banlieues », poursuit Massaër Dieng. Avec leur caméra, les deux jeunes réalisateurs ont prolongé le regard que jette un jeune citadin sur sa ville. C’est l’histoire de Sogui l’étudiant révolté, Max le délinquant et Samba le vendeur ambulant. Trois personnages, trois destinées, mais un univers commun fait d’actes manqués, de rêves d’ailleurs et d’émotions fortes. Loin du cliché « cinéma-calebasse », les réalisateurs proposent « une véritable odyssée cinématographique au cœur d’une Afrique contemporaine qui livre ses espoirs, ses angoisses, ses qualités, ses tares et se découvre sous son vrai visage », comme ils le disent si bien dans leur note d’intention. Et Massaër trouve le mot juste lorsqu’il dit : « C’est un film de révolte contre l’ordre établi dans une Afrique où il faut épouser les idées du parti politique au pouvoir pour espérer avoir sa place dans le système et bénéficier de ses privilèges ». Entre dénonciation des injustices et éloge des valeurs africaines, « Bul déconné » embrasse d’autres thèmes comme la fuite des cerveaux, la corruption ou le manque de perspectives des jeunes diplômés. Même si le jeu de certains acteurs n’est pas assez consistant (la plupart sont des débutants), la trame du film nous oblige quand même à rester sur notre siège pour suivre l’odyssée d’une bande de copains et de copines dont le cours de la vie peut basculer à tout moment pour virer au tragique. La caméra nous entraîne dans un univers parfois glauque où la soif de pouvoir et de gloire est la porte ouverte à toutes les dérives. Loin de tomber dans le pessimisme, Massaër et Marc lancent aussi un message d’espoir en direction de tous les desperados qui peuplent les villes africaines. La réalisation de « Bul déconné » n’a pas été facile. « Au début, nous voulions faire un court-métrage, mais nous nous sommes très vite orientés vers un long-métrage. Il a été difficile de trouver des financements et notre projet a été rejeté à tous les guichets où nous l’avons présenté. Pour trouver de l’argent, nous avons même organisé des soirées dansantes, des quêtes et emprunté du matériel. L’Université de Nantes nous a aidés à hauteur de dix mille euros soit environ un peu plus de six millions de francs Cfa », se rappelle Massaër Dieng. La ville de Nantes (liée à Rufisque par un accord de jumelage) les a également épaulés pour le bouclage du budget évalué à une cinquantaine de millions de francs Cfa. « Nous avons également été soutenus par le ministère de la Culture et la Ville de Rufisque », poursuit-il. Actuellement, Massaër Dieng prépare un autre long-métrage qui revisitera les méandres de la société sénégalaise. Son titre : « Dakar, en attendant la pluie ». Le film va raconter la vie d’un jeune garçon qui rêve de foot et de succès. Ce sera en même temps le portrait d’une famille sénégalaise un peu loufoque sur les bords. Nous vous l’avions dit : ce jeune cinéaste sénégalais a plein d’idées. Il lui manque juste des moyens pour les concrétiser…
MODOU MAMOUNE FAYE
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