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Mouvement aléatoire des cartes

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La relation que l’hexagone entretient avec le continent africain est souvent réduite à une dialectique simplificatrice qui exclut drastiquement la dimension de la mémoire comme vecteur de transmission de savoirs. Les situations instables de cette partie du monde et les désirs de changer le cours de l’histoire, ont provoqué des changements de paradigmes dans les récentes révolutions du monde arabe.
Les choix de Cécile Bourne-Farrell, commissaire invitée pour cette exposition, portent sur la façon dont certains artistes s’approprient la notion d’archive et de transmission que l’historienne Erika Nimis évoque dans ses recherches autour de la question des « Archives et création photographique contemporaine en Afrique» . Elle tente d’éveiller les consciences sur ces documents souvent inexistants, hors du continent ou détériorés qui engendre des obstacles à la transmission aux générations présentes et à venir et la raréfaction de l’oralité.

Que font les artistes face à ces archives souvent conservées, accaparées ou négociées entre les forces en place et souvent hors du continent. Qu’ont-ils à nous dire sur ce sujet ? Si la photographie a été un des outils essentiels pour lutter contre une vision univoque imposée par l’Occident, ce médium participe au «décloisonnement» des regards, et aujourd’hui d’autres modes opératoires chez les artistes sont en cours. Ils empruntent ainsi des méthodes propres à d’autres domaines d’investigation comme celui de l’anthropologie, de l’histoire ou de l’urbanisme en scrutant ainsi dans des archives familiales ou publiques des traces sonores, médiatiques, des documents ou des gestes significatifs.
Il ne s’agit pas seulement de travailler à partir de traces papier ou d’images, de témoignages oraux, d’extraits de journaux ou d’images sur Youtube mais de procéder à la réactivation de tout ce qui sera propice à la narration et à l’imagination tout en maintenant une certaine mise à distance avec l’actualité.
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