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Femme dans l’art africain (La)
Angèle Etoundi Essamba, Fine Art Photographer Maternités subsahariennes

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La Femme dans l’art africain

Du 2 mars au 28 avril 2013, la galerie « Out of Africa » de Benasque (Aragon – Espagne) présente « La Femme dans l’art africain », une exposition d’art contemporain et tribal africain, mettant en exergue les superbes photographies d’Angèle Etoundi Essamba (Cameroun) et une collection d’une trentaine de statuettes représentant la femme dans l’art africain.
Inauguration en présence de l’artiste et de Madame Luz Gabás Ariño, maire de Benasque et auteur du livre « Palmeras en la nieve » : samedi 9 mars à 19H.

Angèle Etoundi Essamba a grandi à Yaoundé et à Paris avant de s’installer aux Pays-Bas où elle suit une formation à la Nederlandse Fotovakschool (Ecole professionnelle néerlandaise de la photographie).
Ses photographies sont exposées pour la première fois en 1985 à la Maison Descartes à Amsterdam, puis dans le monde entier: en Afrique (Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya, Sénégal, Mali), en Europe (France, Espagne, Italie, Danemark, Suède, Portugal, Grande-Bretagne, Allemagne), en Asie (Pékin), en Amérique du Sud (Brésil, Colombie, Mexique) et aux Etats-Unis (New York, Philadelphie, Washington D.C., Floride). Ses œuvres sont aujourd’hui présentes dans plusieurs collections privées et publiques et ont fait l’objet de plusieurs ouvrages parmi lesquels : Passion 1989, Contrasts 1995, Symboles 1999, Noirs 2001, La Métamorphose du sublime 2003, Dialogue 2006, Voiles & Dévoilements 2008, Desvelos 2009, Africa Rising 2010, I-dentity – Eye-dentity 2010, As it is 2010, Africa see you, see me 2011, Black and Red Beyond Color 2012.
Les différents milieux culturels dans lesquels Angèle Etoundi Essamba a grandi ont considérablement influencé sa vision. Elle puise son inspiration de ce mélange culturel principalement dominé par son héritage africain. La photographie d’Angèle Etoundi Essamba associe la grâce de lignes stylisées, celle du corps à la force de compositions qui reposent généralement sur de vigoureux contrastes. Le « Contraste » est pour Angèle moins

une technique qu’un thème qu’elle décline dans d’innombrables variations corporelles, tantôt sensuelles, tantôt ironiques, évoquant ainsi des émotions diverses. Altérité, identité, dualité, modernité, tradition sont ses sujets de prédilection. L’être humain et principalement « La Femme » constitue l’élément central de sa démarche.
« La photographie est un besoin, celui de m’exprimer, de communiquer, de m’émerveiller, de questionner. Tant que ce besoin existera, je créerai. » Angèle Etoundi Essamba
Les yeux grands ouverts sur la Femme
Angèle Etoundi Essamba est une artiste engagée. Dans sa pratique créative, dans une réflexion sur l’identité de la femme africaine, dans le respect des individualités, dans la rencontre, dans un combat humanitaire. Elle vit et travaille les yeux grands ouverts. Depuis vingt-sept ans, elle observe le monde à travers les femmes qu’elle photographie. Son œuvre se pose en combat pour le métissage. Elle se montre en femme du monde que la vie a conduite à vivre dans trois pays et dons les nombreux voyages ont profondément façonné le regard.

Comme toute son œuvre, ses modèles se présentent frontalement à l’objectif, capable d’établir un lien d’empathie immédiate et durable avec le spectateur. Elles disent les joies de l’égalité et de la fraternité. Parce que ses photographies exaltent la beauté du réel, ses figures sont vraies. Couleurs, lignes, formes et volumes sont bien actuels.
Dans cet univers qui n’appartient qu’à elle, elle exalte les couleurs au point d’y avoir intégré, comme telles, le noir et le blanc, maîtrise les contrastes avec un goût très sûr et manie avec dextérité et audace les jeux d’ombre et de lumière. C’est là que réside son originalité artistique.
En 2009, Angèle Etoundi Essamba crée la Fondation Essamba home (www.essambahome.com), un centre d’hébergement pour les jeunes filles des rues au Cameroun, doté d’un centre d’art, d’une galerie, d’une bibliothèque, d’un équipement multimédia et de salles de cours. C’est au service des filles désoeuvrées, qu’elle souhaite offrir sa notoriété dans sa structure en création.




Elle a l’ambition de rassembler autour d’elle des artistes, des intellectuels, des formateurs et des organisations locales, capables d’animer des ateliers, de partager et de transmettre leurs connaissances et leurs savoir-faire, d’organiser une grande variété de programmes et de manifestations pour améliorer les conditions d’existence de ces jeunes et favoriser leurs insertions sociales par l’art.

Cette Fondation prolonge l’esprit humaniste et le souci de la cause féminine qui anime l’œuvre féconde et vivante de la photographe, et concrétise de manière pérenne cette attitude du cœur dans les yeux qui motive tous ses actes.


Comment les femmes apparaissent-elles dans les arts primitifs de l’Afrique ?
De la naissance au plus grand âge, en passant par les étapes obligées du mariage et de la mise au monde de nombreux enfants, les femmes occupaient en Afrique – et occupent souvent encore dans les sociétés villageoises – une place particulière. Celle-ci est marquée par l’ambivalence : la présence féminine s’affirme au sein de l’espace privé, celui de la famille, alors qu’elle s’efface plus ou moins dans la sphère communautaire au profit des hommes.
Réservés aux cultes ou utilisés au quotidien, les objets sont réalisés, en général, par les hommes et pour des pratiques dont ils ont la responsabilité. Nombre d’entre eux transmettent des informations relatives non seulement à l’esthétique, mais aussi aux fonctions occupées par les femmes dans la vie politique, économique, sociale et religieuse. Les œuvres suggèrent autant l’idée de sensualité que de fécondité. Seules ou portant un enfant, les figures évoquent les rôles d’épouse, de génitrice ou de mère, la maternité constituant un thème majeur que l’on retrouve dans presque toutes les cultures. Parfois, les sujets renvoient au pouvoir exercé par certaines femmes, ancêtres, reines mères, officiantes…



En général, les corps nubiles retiennent peu l’attention des sculpteurs. Ils préfèrent des formes harmonieuses mais surtout sublimer les seins et le ventre prometteur d’une femme enceinte. Si le corps est valorisé en tant que berceau de la fécondité, il est également représenté avec des signes qui rappellent les expériences rituelles vécues par les femmes. Ainsi les scarifications qui s’épanouissent sur le ventre des statuettes renvoient-elles au souvenir des initiations suivies sous la direction des mères et des tantes paternelles. L’apprentissage des jeunes filles inclut souvent des interventions violentes sur le corps, telles l’excision et l’infibulation.

La maternité est un thème majeur des arts de l’Afrique. Féconde et nourricière, « la femme avec enfant » est une figure idéale, récurrente et pleinement magnifiée dans presque toutes les ethnies. Presque partout en Afrique les enfants constituent une richesse pour le groupe, car elle en perpétue les valeurs, fournit les mains pour assurer les activités de subsistance et maintient le lien avec les ancêtres du lignage. Avoir une nombreuse descendance correspondait autrefois à une nécessité et ce avec éventuellement plusieurs femmes. Cette obligation contribuait au prestige des hommes et elle était l’un des fondements de la polygamie.
Les rôles de génitrice et de mère sont si fortement valorisés dans les sociétés africaines que les tâches et les jeux des petites filles les y préparent très tôt : elles possèdent des poupées qu’elles remplacent, au moment de l’adolescence par des statuettes qui sont conservées des années durant.
Si aux hommes sont attribués en général l’organisation et la gestion du royaume ou de la chefferie de même que les affaires religieuses, les domaines de la chasse et de la guerre, certaines femmes ont exercé – et exercent – le pouvoir politique et spirituel, les deux fréquemment liés. Les royaumes Akan et celui de Ashanti (Ghana) qui compta de nombreuses héroïnes, à commencer par des reines mères toutes-puissantes face à leurs fils. Certains types de têtes en terre cuite, ornées de magnifiques coiffures, leur étaient dédiés et d’autres étaient créés par d’habiles potières.



Les arts de la cour ont favorisé la production d’œuvres d’une facture exceptionnelle. Les figures aux courbes délicates, abondamment scarifiées sur le buste et sur le dos, les têtes surmontées de coiffures architecturées, traduisent l’attention constante accordée aux arts corporels. En revanche, quelques ethnies, limitent à leur plus simple expression les traits de la féminité, préférant mettre en valeur une structure anguleuse des corps et la diversité des patines qui donneur leur couleur à l’ivoire.

Lorsque les femmes atteignent l’âge de la maturité puis de la ménopause, certes elles n’inspirent plus guère les sculpteurs, mais ce nouvel état leur permet d’accéder à la sphère du pouvoir et des décisions, souvent réservés aux hommes.






Plus d’info et photographies en haute résolution

Sorella Acosta
Directrice
Galerie Out of Africa
www.galeria-out-of-africa.com
[email protected]
Tel. +34 618 356 351
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