Événements

Journée d’études « La construction et les représentations identitaires »
De 10h à 17h, du cinéma, au théâtre, en passant par l’histoire. avec Sylvie Dallet, Raphaëlle Moine, Melissa Thackway, Amzat Boukari-Yabara, Sylvie Chalaye, Dani Kouyaté et Daniela Ricci.

Français

JOURNĖE D’ETUDES

La construction et les représentations identitaires
Mercredi 23 octobre 2013
10h00-17h00


PROGRAMME

10h15 – 12h00
Représentations des identités et des altérités au cinéma
Modérateur : Thierno Ibrahima Dia, Université de Bordeaux 3

Les identités singulières et le montage des attractions
Sylvie Dallet, Université Marne la Vallée / Université Versailles – Saint Quentin

Bienvenue chez les ch’tis et Intouchables : la comédie française grand public et les subterfuges de l’altérité.
Raphaëlle Moine, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, IRCAV- EA 185

Histoire, histoires : réinterprétations du passé dans les cinémas d’Afrique
Melissa Thackway, Institut National des Langues et civilisations Orientales (INALCO), Paris

12h15 – 13h45 pause

13h45 – 15h30
Identités assignées versus identités choisies
Modérateur : Thomas Cepitelli, Université de Lyon 3

Construction et production de l’identité afro-palestinienne
Amzat Boukari-Yabara, Centre d’études africaines, EHESS (Paris) / Département d’Anthropologie, à l’Université de Montréal

Les marronnages des théâtres afro-caribéens face aux identités d’assignation.
Sylvie Chalaye, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, IRET EA 3959

Être griot aujourd’hui : Difficultés et enjeux
Dani Kouyaté, Griot, scénariste, réalisateur cinéma et télévision, metteur en scène de théâtre indépendant.

15h30 -15h45 pause café

15h45 -17h00
Projection du documentaire Imaginaires en exil. Cinq cinéastes d’Afrique se racontent (2013, 53 min), réalisé par Daniela Ricci.
Introduction de Thierno I. Dia
Questions / réponses avec Dani Kouyaté et Daniela Ricci.




Résumés des communications

Matin
Représentations des identités et des altérités au cinéma


* Sylvie DALLET
Professeure des universités en Art, Cinéma & Histoire Culturelle (U. Marne la Vallée), Directrice de recherches (CHCSC- EA 2448, Université Versailles – Saint-Quentin), présidente de l’Institut Charles Cros.
Les identités singulières et le montage des attractions
La réflexion sur l’identité pose d’emblée le caractère multidimensionnel de l’humain, dans sa relation aux territoires, aux mondes vivants (animal et végétal), à son sexe et son éducation, et donc à la place, créative, suiviste ou opprimée, que son évolution singulière a bien voulu lui faire occuper dans la société. Le questionnement posé apporte sa réponse : chaque destin porte son équilibre d’intériorité et d’expression collective. C’est du plus profond du « lac de l’être » que le lacis collectif se tisse. Si on part du principe éthique que chaque personne est unique par son origine et son parcours, ce cheminement de l’humain dans sa diversité fondamentale, sa vision de la beauté et du bien, ses peines et ses décisions conduit a examiner le principe d’attraction de cet humain dans les récits qu’il met en scène, qu’ils soient infimes ou immenses. Dans cette scène contemporaine de l’attraction, le cinéma a ouvert en profondeur la trame identitaire des individus et des collectivités, par les détails du paysage, le jeu des acteurs, les angles de prises de vue. C’est cette densité de forces qu’il convient de mesurer.

* Raphaëlle MOINE
Professeure des universités en Études cinématographiques et audiovisuelles, Université Paris 3, IRCAV- EA 185
Bienvenue chez les ch’tis et Intouchables : la comédie française grand public et les subterfuges de l’altérité.
En atténuant par le rire ou par une structure carnavalesque les stéréotypes réactionnaires comme les transgressions contestatrices, la comédie exprime de manière incomparable changements sociaux et résistances, réaffirmation et contestation de la norme. Le genre comique est ainsi un champ où sont élaborées et formulées des propositions, tantôt stéréotypées, tantôt progressistes, souvent ambivalentes, où se redistribuent, se confirment ou se contestent les assignations sociales, genrées ou ethniques. C’est dans cette perspective que nous analyserons, dans le contexte cinématographique, culturel et politique français contemporain, Bienvenue chez les ch’tis (Dany Boon, 2008) et Intouchables (Olivier Nakache et Eric Toledano, 2011), qui inscrivent explicitement le rapport à une ou des formes d’altérité dans leur projet comique. Il s’agira notamment d’examiner l’empilement, les ambivalences et le déséquilibre des enjeux de classe, d’ethnicité et de genre, ce qui permettra aussi de revenir sur l’adhésion du public et les débats que ces deux films populaires ont suscités.

* Melissa THACKWAY
Chargé de cours en cinéma, INALCO, Paris.
Histoire, histoires : réinterprétations du passé dans les cinémas d’Afrique
Depuis son apparition dans le sillage des Indépendances africaines, le cinéma en Afrique de l’Ouest et dans l’Afrique francophone a exploré les questions de l’histoire et de la mémoire avec une constance saisissante. En prenant pour exemple les films des réalisateurs éminents tels que Jean-Marie Teno (Cameroun), Balufu Bakupa Kanyinda (République Démocratique du Congo), et John Akomfrah (Ghana/Royaume Uni), cette communication examinera la permanence de ces questions dans leur travail. Ce faisant, elle examinera les stratégies mises en place par les réalisateurs africains pour réinterpréter, en racontant d’un point de vue africain, l’histoire/les histoires africaines absentes ou faussés dans l’imaginaire occidentale. Re-raconter le passé se révélera être non pas une célébration nostalgique ou une réification de ce passé, mais plutôt partie intégrante de l’effort de comprendre l’état actuel des sociétés postcoloniales tout en imaginant leurs perspectives futures.

Après-midi
Identités assignées versus identités choisies

* Amzat BOUKARI-YABARA
Docteur associé, Centre d’études africaines, EHESS, Paris. Chercheur invité à l’Université de Montréal et à l’Université Ben Gourion du Négev
Construction et production de l’identité afro-palestinienne
Cette communication est basée sur un entretien que m’a accordé Yacer Quos, le leader de la communauté afro-palestinienne de Jérusalem-Est, lors de mes recherches menées sur les différentes minorités présentes dans l’espace ségrégationniste israélo-palestinien. Cette communauté, qui compte environ 400 personnes, revendique son africanité ainsi que sa solidarité avec le peuple palestinien, ce qui n’est pas sans poser une problématique de départ. Comment une minorité se revendiquant de deux communautés elles-mêmes minoritaires peut-elle produire de l’identité ? Cette communication pose les enjeux historiques, culturels et politiques de l’identité afro-palestinienne, et présente quelques uns des projets qui visent à promouvoir cette même identité.

* Sylvie CHALAYE
Professeure des universités en Études Théâtrales, Université Paris 3, IRET EA 3959
Les marronnages des théâtres afro-caribéens face aux identités d’assignation
Grâce à une étrange mémoire du corps, les esclaves ont transporté, dans la cale des bateaux négriers, le souvenir de pratiques artistiques qui ont refait surface sur la plantation et ont participé à une forme de résistance et de subversion. Les expressions théâtrales de la Caraïbe et des diasporas africaines ont aujourd’hui cette même énergie de marronnage en partage, une énergie qui passe par l’oralité, le masque, le carnaval, le double jeu et lutte contre les identités d’assignation héritées de la colonisation et de l’esclavage. Ce sont ces marronnages de création, ces vibrations diasporiques que nous tenterons d’analyser à travers quelques exemples de dramaturgies afro-caribéennes contemporaines.


* Dani KOUYATÉ
Griot, scénariste, réalisateur, metteur en scène de théâtre indépendant, Uppsala (Suède).
Être griot aujourd’hui : Difficultés et enjeux.
Dans cette communication basée sur mon expérience personnelle, je vais parler du devenir du griot en rapport avec la modernité.
– L’économie de marché et la bascule des systèmes de gouvernance vers les modèles occidentaux ont porté préjudice au statut et à la fonction du griot.
– Pour sa survie le griot n’a d’autres alternatives aujourd’hui que de s’accaparer des nouvelles formes de communication et de les plier à ses besoins.

* Daniela RICCI
Doctorante Université Lyon 3, chargée de cours en cinéma, Université Paris 3 et Université Paris 10.
Synopsis d’Imaginaires en exil. Cinq cinéastes d’Afrique se racontent
Newton Aduaka, John Akomfrah, Haile Gerima, Dani Kouyaté et Jean Odoutan : cinq cinéastes africains majeurs en exil et leurs parcours artistiques et personnels de Paris à Washington, de Ouagadougou à Ouidah, en passant par Uppsala et Londres. Le film les suit dans leur quotidien d’exilés, qui résonnent avec des extraits de leurs films, expression de leurs identités complexes : être à la fois d’ici et de là bas. A travers les regards de ces cinq cinéastes, constamment à la recherche d’un équilibre entre différentes cultures, des masques tombent et des mythes se fracassent !
Un film de Daniela Ricci, 2013, France, Documentaire, 53mins, HD, avec Newton I. Aduaka, John Akomfrah, Haile Gerima, Dani Kouyaté, Jean Odoutan.



Comité scientifique :
Thomas Cepitelli (Lyon 3), Thierno I. Dia (Bordeaux 3) et Daniela Ricci (Lyon 3, Paris 3, Paris 10).

LIEU
Maison des Sciences de l’Homme – Paris Nord
4 rue de la croix Faron
93210 St-Denis la Plaine
tél : 01 55 93 93 00 / fax: 01 55 93 93 01
ACCES – RER B : « La Plaine – Stade de France »

Avec le soutien financier et logistique de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord. (Thème 1.7 : Anthropologie de la communication, coordonnateur : Béatrice Fracchiolla)

USR 3258 – La Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord est une structure d’impulsion, de promotion et de diffusion de la recherche en sciences humaines et sociales.
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