Événements

Rencontres de boîtes
un projet participatif

Français


Le travail est divisé en deux étapes :



1. Travail en atelier autour de la conception des boîtes :



L’atelier en amont des Rencontres de boîtes est encadré par deux membres de la compagnie Kumulus sur cinq jours consécutifs. Il est construit selon une progression sensible avec un travail autour de l’acteur, de l’objet, du chant et du langage inventé (grommelot). Les participants sont tenus de venir à ceux-ci assidûment ainsi que de participer aux rencontres publiques de boîtes. Le projet est à voir dans sa globalité. Chaque participant devient un membre de la « nouvelle compagnie éphémère Kumulus ».



À partir de ce thème : « vous êtes expulsés de chez vous, vous avez 5 minutes pour partir et rassembler des objets personnels qui vous sont chers, qu’emporterez-vous ?», chaque participant est amené à créer un personnage avec une langue, à composer librement l’intérieur d’une boîte à chaussures et à raconter une histoire (5 minutes maxi) à travers les objets qu’il a choisis.



2. Les Rencontres de boîtes



Quelques semaines après les ateliers, voire dans la foulée, l’ensemble de la compagnie Kumulus revient à la rencontre des participants locaux.

Ensuite, viennent les deux représentations des Rencontres de boîtes.Les Rencontres de boîtes sont le fait de multiples personnages, individus en exode, hommes et femmes ayant fui leurs pays dans l’urgence et n’ayant eu qu’une boîte à chaussures pour emporter leurs affaires. Ils apparaissent en bande, certaines fois la nuit, dans un espace à ciel ouvert, où sont réparties des tables éclairées par des bougies. Ils sont vêtus chaudement et nul ne saurait dire exactement d’où ils surgissent. Ils s’expriment dans des langues inconnues et nous prennent à partie en imprimant leurs regards au plus profond de nos yeux. Ils nous taquinent, nous questionnent et certaines fois s’amusent en nous observant, nous qui leur sommes étrangers. Leurs boîtes à chaussures sont fermement calées sous leurs bras, précieusement tenues entre leurs mains, ou adroitement posées sur leurs têtes.

Ils errent ainsi dans cet espace, puis proposent à quelqu’un de s’assoir avec eux à l’une de ces tables que nous encerclons toutes progressivement. Avec un soin extrême pour l’écoute qu’ils s’accordent l’un à l’autre, ils dévoilent successivement une part douloureuse ou plus légère de leur histoire, mais dont l’entière compréhension ne nous parvient jamais tout à fait. Ils ouvrent secrètement leurs boîtes pour en sortir un à un des objets hétéroclites : moule à gâteaux, clef, lingerie, bouchon de liège, horloge, étiquette d’eau minérale, caillou, jouet, ceinture, capsule, icône orthodoxe, lunettes cassées, carte postale jaunie, et autres… Ils les disposent méthodiquement sur la table puis s’en servent pour appuyer leur récit et le rendre compréhensible malgré la barrière des langues : la clef devient oiseau, l’étiquette se transforme en lac, la ceinture se fait corps, le bouchon de liège est une mine anti-personnelle… Chacun à leur tour, ils évoquent des souvenirs qui les conduisent parfois aux larmes. Puis ils rangent soigneusement leurs objets, compatissent, se saluent et se quittent pour s’engager dans une nouvelle errance, à la rencontre de quelqu’un d’autre, pour échanger d’autres récits.


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