Événements

Conférences & Débats à l’Institut du monde arabe
Programme octobre-novembre-décembre 2004

Français

On notera ce trimestre, le Club IMA au cœur de l’actualité européenne le 8 novembre avec un débat sur « La Turquie entre l’Europe et le Proche-Orient ». Le Café littéraire du 10 novembre avec MM Stora, Harbi et Meynier sur la guerre d’Algérie. À noter également, la venue de Thierry de Montbrial le 25 novembre, notre « Invité du trimestre » qui a choisi comme thème de débat « L’Amérique et le monde arabe, dynamique de la soumission et du rejet » ; autre rendez-vous important des Jeudis de l’IMA, la rencontre autour du Soudan, « Guerre et paix dans un pays pluriethnique », le 11 novembre, orchestrée par Christian Delmet (ex-responsable de l’antenne du CEDJ à Khartoum et membre de la mission internationale sur l’esclavage, les enlèvement et le travail forcé au Soudan). Enfin, un colloque à ne pas manquer les 15 et 16 novembre intitulé « État et Religion, Europe et monde arabe », qui réunit une quinzaine de spécialistes arabes et européens notamment Sami Aldeeh, professeur à l’Institut de droit comparé de Lausanne, Cheik Mohammed Nokkari, directeur de Dar El Fatwa et chef de cabinet de S.E. le Mufti de la République du Liban, et Pierre Gannagé membre de l’Institut de droit international.
Vous êtes tous les bienvenus.


Les quatre formules de débat à l’IMA
1. Les Jeudis de l’IMA : Un rendez-vous hebdomadaire qui réunit des invités autour d’un thème qui touche à l’actualité littéraire, sociale ou politique du monde arabe.
2. Les Colloques : Deux à trois jours organisés en partenariat avec des instituts ou organisations internationales, consacrés à un thème fort et qui réunissent plusieurs hauts responsables et spécialistes internationaux.
3. Le Club IMA : Tous les premiers lundis du mois, une réflexion sur la situation géopolitique du monde arabe avec des spécialistes du thème abordé.
4. Les Mercredis du Café littéraire : Un auteur vient présenter l’ouvrage qu’il a récemment publié autour du monde arabe


OCTOBRE

28 octobre 2004 [Jeudis de l’IMA]
Bagdad la raffinée : souvenirs d’une culture
18 h 30, salle du Haut Conseil

Pendant plusieurs siècles, Bagdad fut le grand centre intellectuel et culturel du monde arabo-musulman, la terre de la poésie, de la musique et du chant où venaient se confronter, s’apprécier les plus grands talents. En ce temps-là, « la présence du gouvernement central confère à la capitale la puissance politique ; les fastes de la cour califale la parent d’un lustre qu’aucune des grandes villes musulmanes n’a encore atteint. Nulle part ailleurs on ne peut prétendre faire de carrière plus brillante », comme le souligne Jamel Eddine Bencheikh dans son traité de Poétique arabe. Raffinement et savoir-vivre y connaissent leur apogée. Le Livre de brocart, ouvrage sur l’art et la beauté composé par un lettré bagdadi du Xe siècle, ravive le souvenir de cette grande Bagdad « Ville de la paix » qui fut dit-on à l’origine de l’écriture.

Avec :
Jamel Eddine Bencheikh, poète, écrivain, traducteur, agrégé ès lettres.
Siham Bouhlal, Docteur ès lettres de l’université Paris IV- Sorbonne, se consacre à la traduction de textes médiévaux.
André Miquel, professeur honoraire au Collège de France. Il est l’un des grands spécialistes français de l’islam et de la civilisation arabe.

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4 novembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
Héritage pharaonique et écriture romanesque en Egypte
18 h 30, salle du Haut Conseil

De Naguib Mahfouz à Nabil Naoum en passant par Edward El Kharrat, Gamal Ghitany et bien d’autres, l’héritage pharaonique a nourri l’imaginaire de toute une génération de romanciers, mais aussi de poètes, d’artistes et de cinéastes. Revisité dans des récits visionnaires, historiques ou parfois même policiers comme La Malédiction de Râ, Akhenaton le renégat de Mahfouz, Les Pierres de Bobello d’Edward al-Kharrat et Le Voyage de Râ de Nabil Naoum, cet héritage ne cesse de fasciner, d’intriguer, d’être revendiqué. Les écrivains européens s’en sont, quant à eux, emparés depuis fort longtemps. Les récits de Christian Jacq, un auteur de sagas sur l’Egypte pharaonique, nous replongent dans cette égyptomanie.

Avec :
Christian Ganachaud, écrivain, auteur d’une dizaine de romans.
Gamal Ghitany , Grand reporter à 23 ans, il couvrire toutes les guerres, de la nationalisation du canal de Suez au conflit israélo-arabe ; il est aussi le directeur d’une des plus grandes revues littéraires arabes, Akhbar al adab.
Richard Lebeau, professeur d’histoire-géographie, est l’auteur d’ouvrages historiques et de guides sur l’Egypte et le Moyen-Orient.
Nabil Naoum , ingénieur et écrivain.
Gaber Ousfour est président du Haut-Conseil égyptien de la Culture.



NOVEMBRE

8 novembre 2004 [Club IMA]
La Turquie entre l’Europe et le Proche-Orient
18 h 30, salle du Haut-Conseil (niv. 9)
Tous les premiers lundis du mois, une réflexion sur la situation géopolitique du monde arabe avec des spécialistes du thème abordé.

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10 novembre 2004 [Les Mercredis du Café littéraire]
19 h, Café littéraire (Rdc)
B. stora et M. Harbi avec La Guerre d’Algérie 1954-2004, la fin de l’amnésie
M. Harbi et G. Meynier avec Le FLN, document et histoire, 1954-1962

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11 novembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
Vers un règlement des crises soudanaises ?
18 h 30, salle du Haut Conseil

Des spécialistes et des observateurs se penchent ici sur la complexité politique, historique, ethnique du Soudan en abordant les thèmes suivants :
– – Les conflits au Sud, les négociations avec l’armée populaire de libération du Soudan et le gouvernement soudanais
– – Le rôle des grandes puissances et de la communauté internationale dans le règlement de la situation au Soudan : mission Danforth (USA), C.E., agences de l’O.N.U, Ligue et pays arabes.
– – Le dialogue avec l’opposition intérieure
– – Les relations du Soudan avec les pays voisins : Egypte, Ethiopie, Erythrée, Ouganda…
– – La « réforme » (et les projets de réforme) des institutions et de la constitution.
– – Les enjeux du pétrole et le développement économique
– – Transformations sociales et culturelles: rôle des Eglises, politique éducative et culturelle

Débat animé par Christian Delmet, chercheur au CNRS. Ethnologue, il a été responsable de l’antenne du CEDJ (centre d’étude et de documentation économique et juridique) à Khartoum de 1998 à 2003. Il fut aussi membre de la mission internationale sur l’esclavage, les enlèvements et le travail forcé au Soudan (2002).

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Les 15 et 16 novembre
Etat et Religion/Europe et Monde arabe [Colloque de l’IMA]
De 10 h à 18 h, Auditorium (niv. -2)

La question des rapports entre l’Etat et la religion est plus que jamais d’actualité. Dans les pays arabes, la référence à la charia comme principe fondamental de la législation est au centre des luttes politiques et idéologiques depuis plus de trente ans. Auparavant, les Etats modernes avaient cru juguler la religion en fonctionnarisant les clercs et réduisant le domaine d’application de la loi religieuse. Aujourd’hui, l’Europe elle-même n’est plus à l’abri d’une remise en cause des fondements de son système politique, en raison de la pression des communautés musulmanes.

Le colloque développera quatre axes de réflexion :
– – la religion, fait public ou fait privé
– – l’étatisation du religieux
– – pluralisme et communautarisation
– – le droit international à la croisée des traditions

Avec notamment :
Cheikh Mohammed Nokkari, directeur général de Dar El Fatwa, chef de cabinet de S.E. le Mufti de la République, Beyrouth.
Sami Aldeeb, professeur à l’Institut de droit comparé, Lausanne.
Pierre Gannagé, professeur à la Faculté de droit et des sciences politiques de l’USJ, Beyrouth, membre de l’Institut de droit international.

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18 novembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
Hommage à Maxime Rodinson.
18 h 30, salle du Haut Conseil

L’orientaliste Maxime Rodinson est décédé à Marseille le 23 mai 2004, à l’âge de 89 ans. Issu d’une famille juive de l’immigration russo-polonaise, il poursuit des études à l’Ecole des langues orientales et est séduit par la méthode de l’Ecole des Annales et suit les séminaires de Marcel Mauss ; il devient professeur d’éthiopien classique à l’EPHE (section des sciences philologiques et historiques). Membre du PCF à partir de 1937, il s’en détache en dénonçant les dérives staliniennes et en est exclu en 1958. Il est l’auteur d’une œuvre riche dont on retiendra d’abord son Mahomet, biographie consacrée au Prophète qui met en relation le texte sacré, son contexte social, politique, et culturel et les événements de l’époque. On retrouve une constante dans les écrits de Rodinson : aucun ne sacrifie aux thèmes de Samuel Huntington sur le « choc des civilisations », schéma selon lui trop réducteur pour cerner une réalité multiple. Sur le conflit israélo-palestinien, il avait adopté une position d’une grande rigueur, critiquant le « fait colonial » israélien, mais défendant précocement les droits des deux peuples à avoir un Etat. Son œuvre demeure partie prenante du mouvement progressiste arabe. Cet hommage se veut un retour sur une pensée toujours agissante.

Avec :
Mohamed Arkoun.
Jean-Pierre Digard, zoologue, ethnologue et orientaliste est directeur de recherche au C. N. R. S. où il a fondé et dirigé l’U.P.R. Sciences sociales du monde iranien contemporain.
Gerard Khoury, chercheur à l’Institut de recherches et d’études du monde arabe et musulman (IREMAM) d’Aix-en-Provence.
Jérôme Lentin, professeur d’arabe oriental à l’INALCO.
Antoine Lonnet, chercheur au CNRS, spécialiste des langues sémitiques et des langues vivantes d’Arabie du sud.
Christian Robin, historien et philologue.

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24 novembre 2004 [Les Mercredis du Café littéraire]
19 h, Café littéraire (Rdc)
P. Boniface et D. Billion avec Les Défis du monde arabe

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25 novembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
La France et ses « Beurs », imaginaire des appartenances et des exclusions
18 h 30, salle du Haut Conseil

Autour de cette problématique s’opposent deux attitudes : la première consiste à avancer l’exemple de la réussite du modèle français d’intégration, s’appuyant sur l’émergence d’une classe moyenne en rupture avec les représentations et les références identitaires de la première génération. Les tenants de la seconde doutent d’une telle réussite, et contribuent à exacerber un imaginaire d’exclusion dans lequel le Maghrébin est perçu comme un « délinquant potentiel », ayant du mal à se faire admettre dans le corps d’une « société apeurée » selon l’expression de Laurent Mucchielli. La poussée intégriste est venue renforcer ce sentiment, plaçant les Maghrébins dans une position de boucs émissaires. Les clichés d’un tel imaginaire ont été récemment illustrés par l’affaire Marie L. Une chose est sûre : les jeunes Maghrébins des banlieues, s’ils se définissent comme des citoyens français, souhaitent leur reconnaissance à travers des actes, tant sur le plan de l’instruction, de la formation et de l’emploi que sur celui de la responsabilité politique, en un mot une visibilité plus grande dans une société qui a tendance à les classer comme des sujets menaçants.

Avec :
Philippe Bernard, journaliste au Monde depuis 1983 ; spécialisé dans les questions d’éducation (1983-1990) puis d’immigration, d’intégration et de politique de la ville (1990-1999), il devient chef de section, puis reporter à la séquence « Société » du même quotidien.
Laurent Mucchielli, sociologue et historien, est chercheur au CNRS, enseignant à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP).


DECEMBRE

2 décembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
L’Arabie Saoudite : l’état actuel de la médecine et de la recherche
19 h, Auditorium

La rencontre portera sur les thèmes suivants : la recherche médicale en Arabie Saoudite, le développement du système de recherche hospitalière et universitaire et sa comparaison avec le système français, les principaux instituts, la formation et la collaboration internationale et l’état de la médecine saoudienne sous tous ses aspects : formation (descriptions des études médicales), principales institutions hospitalières et démographie médicale.

Avec :
Fadia al Baytar, docteur en biologie cellulaire et moléculaire, cancérologue.
Philippe Hubert Aubry, cardiologue ; il travaille depuis 2000 à l’hôpital King Fayçal de Ryad en Arabie Saoudite, et est membre de la Société française de cardiologie. Il a participé à une soixantaine de publications traitant principalement de chirurgie cardiaque, de cardiologie pédiatrique ou de problèmes post-opératoires en chirurgie cardiaque.

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6 décembre 2004 [Club IMA]
L’Irak en transition
18 h 30, salle du Haut-Conseil (niv. 9)
Tous les premiers lundis du mois, une réflexion sur la situation géopolitique du monde arabe avec des spécialistes du thème abordé.

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9 décembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
L’invité du trimestre : Thierry de Montbrial
L’Amérique, l’Europe et le monde arabe : dynamique de la soumission et du rejet
18 h 30, salle du Haut Conseil

Aujourd’hui, le monde arabe se trouve au cœur d’une bipolarité complexe dans laquelle s’affrontent deux visions du monde, deux démarches politiques : celle des Etats-Unis, menés par un président avide de revanche et caressant le rêve de bâtir un nouvel Empire américain, et celle de l’Europe, avec à sa tête la France, plutôt adepte d’une Realpolitik, avec une action politique fondée sur les instances internationales (ONU). Les guerres d’Irak ont été, en la matière, un laboratoire édifiant. S’ils ont chassé Saddam du pouvoir et mis à bas son régime, les Américains n’ont pas pour autant gagné la guerre, ni la sympathie des irakiens ; bien au contraire, ils ont contribué à l’implantation d’Al- Qaïda dans ce pays ! Avec le désastre en Irak et le blanc-seing donné par l’administration Bush à Sharon, les Arabes, dont les Etats-Unis méconnaissent la culture et l’histoire se trouvent engagés dans un processus de dépossession. Une chose est sûre: quelque chose du modèle et du rêve américain est en train de s’effriter dans leur imaginaire; la fascination a cédé le pas au rejet et une dynamique de la contestation s’est mise en branle. Avec l’Europe, le monde arabe doit œuvrer à l’édification d’un partenariat fondé sur une nouvelle équité économique, éthique et politique. Pour cela, il doit réussir le test démocratique, et surtout se débarrasser du spectre intégriste.

Avec :
Thierry de Montbrial, fondateur et directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Professeur d’économie et de relations internationales au Conservatoire des Arts et Métiers (CNAM), il est également éditorialiste associé au quotidien Le Monde. Il a été le président pour l’année 2001 de l’Institut des Etats-Unis. Auteur de nombreux ouvrages dont L’Action et le système du monde (PUF, 2002). La Guerre et la diversité du monde : les Etats-Unis contre l’Europe puissance ? (L’Aube poche, 2004) est son dernier ouvrage.
Débat animé par François L’Yvonnet, philosophe et co-auteur avec Jean Baudrillard D’un fragment à l’autre.


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16 décembre 2004 [Jeudis de l’IMA]
Haïm Zafrani, actes de mémoire et de savoir d’un érudit
18 h 30, salle du Haut Conseil

Haïm Zafrani, intellectuel, savant véritablement polyvalent s’est éteint à Paris, le 31 mars dernier. Né à Essaouira, au Maroc, en 1922, il bénéficie dès son très jeune âge d’un enseignement religieux dispensé dans le cadre familial : son père puis son grand-père lui transmettent l’ensemble des valeurs et savoirs qui constituent la richesse de la religion juive. Haïm Zafrani restera marqué par cette transmission familiale des savoirs et débute une carrière dans l’enseignement au Maroc. « Rechercher, décrypter, inventorier, sauvegarder, réhabiliter, transmettre, telles ont été et demeurent à jamais les tâches fondamentales privilégiées par Haïm Zafrani… », cette phrase, extraite de Présence juive au Maghreb. Hommage à Haïm Zafrani (édité par Nicole S. Serfaty et Joseph Tedghi, Bouchene, 2004), résume bien la personnalité de l’érudit ainsi que la dynamique d’une vie dédiée à la compréhension et à la recherche d’espaces de convergences entre les cultures juives, arabo-musulmanes, et berbères au Maroc, en Andalousie mais aussi en Occident. Haïm Zafrani a été professeur aux Langues orientales, à l’université Paris VIII, et chercheur au CNRS, il a surtout mis en avant au travers de ses recherches et publications les caractéristiques de la culture judéo-marocaine en étudiant la poésie, la littérature, la religion, le droit, la mystique et la philosophie. Ses nombreux écrits (plus de deux cents) ont fait sa notoriété et notamment sa première thèse, fruit de plusieurs enquêtes menées dans l’Atlas marocain qui s’intitule Pédagogie juive en terre d’Islam (1969). Derniers ouvrages on peut citer Le Monde de la légende. Ethique et mystique ; le judaïsme en terre d’islam (Maisonneuve et Larose, 2002) et La littérature de prédication juive (Maisonneuve et Larose, 2003).
Cet hommage auquel participent des proches, disciples et amis se veut un acte de mémoire et de reconnaissance.

Avec :
Paul Fenton, professeur de langue et de littérature hébraïque au département d’études arabes et hébraïques de l’université de Paris IV-Sorbonne.
Mohamed Kenbib, intellectuel, historien et anthropologue marocain, professeur à la faculté des Lettres à Rabat.
Mohammed Habib Samrakandi, rédacteur en chef de la revue « Horizons Maghrébins », professeur à l’Université Toulouse II.
Nicole S. Serfati, conférencière à l’Université ouverte-Paris VII : Histoire de la civilisation maghrébine.
Joseph Tedghi, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).
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