Événements

Voyageurs du monde « la nouvelle fleur ».
Addis Abeba l’Artistique. Photographies de Laurent Lafuma.

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Capitale de l’Ethiopie et capitale diplomatique africaine, Addis Abeba (la « nouvelle fleur » en amharique) rassemble les institutions d’enseignement, de production et de diffusion artistique. Le théâtre, la musique, les arts plastiques y sont les expressions artistiques majeures.
Des salles de spectacle qui ne désemplissent pas, des pièces populaires – dont certaines restent à l’affiche plusieurs années (‘Ye keletewe mender’ au théâtre Hager Feker) – attirant une foule d’aficionados, une école nationale de musique, la Yared school, un marché lucratif de cassettes pirates (Gigi, Aster Aweke, Alemayu Eshete…), une école des beaux-arts formant depuis les années 60 des générations de plasticiens, tel est le visage de la création à Addis Abeba.
Ces dernières temps, plusieurs galeries ont vu le jour, des ateliers d’artistes ont ouvert leur porte, des peintres sont partis en résidence aux Etats-Unis (Bekele Mekonen), en Afrique du sud (Yohannes Gedamu et Ermias Mazenguia), au Japon (Mezgebu Tessema), en Chine (Getachew Yossef)… Les concerts ont augmenté en nombre et en qualité, la nouvelle salle de cinéma de Hailé Guebre Selassié projette les films récents, éthiopiens (« Goudifetcha ») et étrangers.
Dans cette effervescence, des groupes très dynamiques se consacrent à des formes artistiques atypiques : le Circus Ethiopia, la compagnie de danse Adugnaet le groupe Afro sound Band.
En Ethiopie, le cirque est un art récent qui a gagné sa place. Créé en 1990, le Circus Ethiopiaallie acrobatie, jonglerie, comédie et musique.
Depuis 1995, le Circus Ethiopiatourne régulièrement sur les scènes internationales.
Dans un autre domaine nous découvrons Junaïd Jemal, 19 ans, le chorégraphe de la compagnie de danse contemporaine Adugna. Des ateliers de Toubab Dialaw et Germaine Acogny à Dakar aux résidences en Belgique, il a étoffé son caractère. Les quatre danseurs qui l’accompagnent ont participé, quant à eux, au festival de Montpellier en 2002, pour présenter la création de Sylvain Prunenec « Fronde Ethiopia » ; leurs envies sont immenses. En 2004 ils ont monté ensemble leur première création originale ‘Ye mot Guzo’ aux rencontres chorégraphiques de Madagascar.
La nuit tombe tôt à Addis Abeba et les noctambules gagnent la scène en même temps que les chiens des rues.
Le meilleur jazz est au Coffee House, où se produit l’ Afro Sound Band, un groupe qui multiplie les jam-sessions avec les musiciens de passage attirés par la richesse et la diversité des sons éthiopiens. Les musiciens suivent les traces d’ancêtres esthètes inventeurs de l’Ethio-jazz, mouvement avant-gardiste des années 60 dont certains piliers seront à l’affiche du théâtre de la ville le 18 mai 2005, Mahmoud Ahmed le grand crooner et Getachew Mekuria le maître saxophoniste… …Plus loin dans la ville, la vie nocturne bat son plein dans les azmaribèt, petits cabarets populaires où jouent des troubadours urbanisés. Leur musique à la richesse ancestrale, est faite d’improvisations et jeux de mots qui provoquent l’hilarité du public et qui font des meilleurs azmarisdes amuseurs publics érigés au rang de star.
La nuit dernière les noctambules ont quitté la piste en titubant ou en chantant… Sans parler de ceux qui se sont évanouis dans l’obscurité… Le lendemain les artistes se battaient toujours pour qu’une politique effective de protection des oeuvres (les fameux droits d’auteur) soit définitivement admise et entérinée…
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