Mohamed Rachdi : le Sommeil du poète amoureux (fragments)
Il s’agit de la dernière exposition dans le cadre de l’opération interférences – références marocaines de l’art contemporain. Installation et dispositif de projection vidéo Vernissage le mardi 31 mai 2005 à 18 heures avec une performance de Az-in & Mo

Exposition
du 31 Mai au 01 Juillet 2005
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Arts plastiques
Galerie Jacques Cartier – Rue E. Renan, 02300 Chauny –
Français
www.le-RARE.com http://perso.wanadoo.fr/lartestpublic/Pages/QuiSommesNous/GalerieMohamedRachdi/indexRachdi2.htm
Mohamed Rachdi pour un art du raffinement intellectuel et esthétique « (…) Le Sommeil du poète amoureux, évidemment, n’est pas le « titre » de ce que Mohamed Rachdi nous montre dans sa dernière installation. Un titre est une étiquette et il dissout les choses dans une représentation. Il prétend sublimer les éléments sensibles de l’ouvre dans leur commentaire. Le Sommeil du poète amoureux est plutôt une holophrase dont la signification n’est pas linguistique mais déjà souverainement plastique parce que ce qu’elle veut dire elle le fait être au lieu de l’énoncer seulement. C’est un fragment de poème retrouvé qui attire la recherche du sens dans la simple évidence suspendue d’une existence laissée à elle-même. Elle exprime, comme l’oeuvre éponyme qu’elle endort sous son aile, la plénitude de ce qui est complet à seulement être.
Les installations de Mohamed Rachdi sont des manières d’être au monde devenues des formes. Et le monde y est flottant comme dans les images du rêve. Les choses sont lovées sur elles-mêmes comme sur leur centre, dans la fatale exactitude d’un repos d’image.
Ici, la folie, l’ardeur, l’intensité de l’amour sont absorbées par ces fantômes invisibles que leurs vêtements trahissent et qui donnent à l’espace une touche de nudité implicite. Le sommeil végétal du lit nympholeptique fait penser à cette intuition d’Ernst Jünger quand il dit que « le sens dort dans ce qui repose, c’est le sens germinal des images ». Le sommeil et le végétal se répondent. Quelque chose dort dans l’ouvre de Rachdi, quelque chose qui dort dans l’art en général et que Mohamed Rachdi a ensorcelé. Voici une chambre d’amour où le face-à-face érotique est présenté comme l’alchimie qui supprime la différence entre surface et profondeur. La pure présence devient valeur, l’âme dort dans les corps eux-mêmes. L’art endort les signes pour que toute chose ne signifie plus avec lui que sa charge en existence. Et ainsi le monde épouse le monde sans être métaphore de rien d’autre.
« Quand l’artiste peint, dit Malévitch, il plante de la peinture ». On pense à cette formule tellement énigmatique devant le Sommeil du poète amoureux. Car c’est une peinture devenue chose où le rêve éveillé de l’art pousse dru, rumine sa propre simplicité et fonde le rendez-vous des êtres avec l’évidence fragile des corps. »
extrait d’un texte de Alain Chareyre-Méjan Professeur des universites (Aix-en-Provence) dernière exposition dans le cadre des ramifications de l’opération interférences.
Mohamed Rachdi pour un art du raffinement intellectuel et esthétique « (…) Le Sommeil du poète amoureux, évidemment, n’est pas le « titre » de ce que Mohamed Rachdi nous montre dans sa dernière installation. Un titre est une étiquette et il dissout les choses dans une représentation. Il prétend sublimer les éléments sensibles de l’ouvre dans leur commentaire. Le Sommeil du poète amoureux est plutôt une holophrase dont la signification n’est pas linguistique mais déjà souverainement plastique parce que ce qu’elle veut dire elle le fait être au lieu de l’énoncer seulement. C’est un fragment de poème retrouvé qui attire la recherche du sens dans la simple évidence suspendue d’une existence laissée à elle-même. Elle exprime, comme l’oeuvre éponyme qu’elle endort sous son aile, la plénitude de ce qui est complet à seulement être.
Les installations de Mohamed Rachdi sont des manières d’être au monde devenues des formes. Et le monde y est flottant comme dans les images du rêve. Les choses sont lovées sur elles-mêmes comme sur leur centre, dans la fatale exactitude d’un repos d’image.
Ici, la folie, l’ardeur, l’intensité de l’amour sont absorbées par ces fantômes invisibles que leurs vêtements trahissent et qui donnent à l’espace une touche de nudité implicite. Le sommeil végétal du lit nympholeptique fait penser à cette intuition d’Ernst Jünger quand il dit que « le sens dort dans ce qui repose, c’est le sens germinal des images ». Le sommeil et le végétal se répondent. Quelque chose dort dans l’ouvre de Rachdi, quelque chose qui dort dans l’art en général et que Mohamed Rachdi a ensorcelé. Voici une chambre d’amour où le face-à-face érotique est présenté comme l’alchimie qui supprime la différence entre surface et profondeur. La pure présence devient valeur, l’âme dort dans les corps eux-mêmes. L’art endort les signes pour que toute chose ne signifie plus avec lui que sa charge en existence. Et ainsi le monde épouse le monde sans être métaphore de rien d’autre.
« Quand l’artiste peint, dit Malévitch, il plante de la peinture ». On pense à cette formule tellement énigmatique devant le Sommeil du poète amoureux. Car c’est une peinture devenue chose où le rêve éveillé de l’art pousse dru, rumine sa propre simplicité et fonde le rendez-vous des êtres avec l’évidence fragile des corps. »
extrait d’un texte de Alain Chareyre-Méjan Professeur des universites (Aix-en-Provence) dernière exposition dans le cadre des ramifications de l’opération interférences.
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