Filmer le travail 2023
14è édition.
Français
Travail informel
Travail au noir, invisible, gratuit, bénévole, travail domestique, travail vivant… le festival sera rythmé par de nombreux événements, comme autant de fils à dérouler pour s’interroger sur les formes que prend le travail dès lors qu’il échappe au cadre légal ou prescrit, et s’inscrit aux marges ou en dehors du salariat.
Nous porterons une attention particulière aux situations d’exploitation (des femmes, des personnes racisées, des immigré.e.s, des jeunes…), aux stratégies individuelles et collectives qu’ils.elles mettent en place pour contrer ces formes d’atteinte à la dignité humaine, mais aussi à ce que l’informel peut induire de solidarité, de création et d’émancipation.
Cette édition 2023 est marquée par de belles nouveautés : de nouveaux partenariats voient le jour avec l’Institut des Afriques de Bordeaux, avec lequel nous co-organisons l’exposition African Workplaces, qui sera présentée à l’Espace Mendès France ; avec le Méta pour le spectacle Etienne A, seul en scène porté par Nicolas Schmitt sur le travail d’un jeune homme dans un entrepôt d’Amazon, proposé à la Maison des étudiants, qui co-organise avec nous cet événement ; avec le laboratoire Migrinter de l’Université de Poitiers avec lequel seront proposées deux projections / rencontres sur le travail et les migrations internationales.Lire la suite
Deux nouveaux Prix sont crées cette année, venant récompenser des films de la compétition internationale : le Prix des étudiant.e.s et le Prix du jury des Activités sociales de l’énergie (CCAS, CMCAS de Poitiers). Autre dynamique à l’oeuvre de cette édition : la présence d’étudiant.e.s doctorant.e.s à l’animation de divers temps de programmation. Côté recherche, la sociologue Maud Simonet donnera une conférence sur le travail gratuit en repartant d’analyses féministes du travail domestique. La journée d’études du festival sera remplacée par de nouveaux temps de programmation, les « regards croisés », qui prendront la forme de dialogues entre des cinéastes et des chercheurs.euses autour de la thématique centrale : regards croisés sur le travail dans le BTP et les situations d’exploitation que connaissent les ouvriers sans papiers ; sur le travail domestique de jeunes femmes philippines envoyées à l’étranger et les situations de maltraitances vécues ; sur le travail gratuit et l’emploi des jeunes ; sur le travail ubérisé et invisibilisé des livreurs à vélo ; sur le travail gratuit et non reconnu des femmes dans la sphère domestique ; sur le travail vivant comme activité informelle et son importance pour la démocratie.
Une rétrospective de films rares et inédits, croisant les genres et les époques, concoctée avec l’historien du cinéma Federico Rossin sera proposée. Au programme, des films de Ken Loach, Jerzy Skolimowski, Lino Brocka, Gus Van Sant, Lionel Rogosin, mais aussi les œuvres rares de deux cinéastes féministes allemandes Helke Sander et Helga Reidemeister ; une sélection de films africains récemment restaurés seront présentés sur de magnifiques copies : La petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty, Soleil Ô de Med Hondo, Le trésor des poubelles de Félix Samba Ndiaye. Le chef d’oeuvre du néo-réalisme italien Sciuscià de Vittorio de Sica sera également proposé sur une copie restaurée venue de la Cinémathèque de Bologne. Des hommages seront rendus à des cinéastes dont les oeuvres et les parcours nous importent, Jean-Luc Godard, à travers Deux ou trois choses que je sais d’elle, mais aussi à Heddy Honigmann, cinéaste néerlandaise née au Pérou, qui n’a eu de cesse de filmer les hommes et femmes en lutte pour leur survie, dont nous montrerons le si touchant Métal et mélancolie. À l’invitation du ciné-club Les Trésors de Marlène, nous accompagnerons la ressortie en salle d’un film féministe majeur des années 1970 Sois belle et tais toi de Delphine Seyrig, qui met en lumière les discriminations subies par les femmmes actrices dans le milieu du cinéma. Une séance spéciale sera proposée autour du cinéma brésilien : Dry ground burning, grand prix du festival Cinéma du réel 2022, un film libre et explosif, mêlant documentaire et fiction, porté par des femmes vivant du trafic de pétrole sur les hauteurs de Brasilia. De nombreuses avant- premières feront écho à la thématique centrale : Mother Lode (La mine du diable), de Matteo Tortone sur un jeune péruvien parti travailler dans la mine de la Rinconada ; Goutte d’or, le dernier film de Clément Cogitore, sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes 2022, aux frontières du réalisme social, du film noir et du film mystique et qui nous plonge dans le quartier de la goutte d’or à Paris, dans le cabinet de voyance de Ramsès. Une rencontre croisée Écrits/Écrans sera proposée entre l’auteur Arno Bertina et le cinéaste Jérémy Gravayat, pour explorer la manière dont tous deux s’intéressent au travail, s’emparent du réel, travaillent avec les personnes qu’ils filment ou sur lesquelles ils écrivent, pour créer de nouveaux espaces habitables à travers la littérature et le cinéma.
Le programme sera riche aussi pour le jeune public, avec de belles séances de films africains rares, le Prix des lycéen.ne.s et des apprenti.e.s et Sweet sixteen de Ken Loach montré en copie 35mm.
Filmer le travail s’affirmera encore cette année comme un lieu d’émergence de nouveaux talents avec la compétition internationale de films récents, grands temps fort du festival. Cette année, 17 films documentaires inédits, sur des sujets d’actualité et dont les propositions formelles ont retenu notre attention, seront présentés en présence de leurs réalisateurs et réalisatrices. Quelques films de la sélection feront d’ailleurs un bel écho à la thématique centrale et nous permettront d’actualiser cette notion protéiforme, à travers le travail militant et le travail bénévole.
Après une ouverture aux côtés du jeune Ali, incarné par Adam Bessa dans le film Harka de Lotfy Nathan, qui se débat pour survivre en Tunisie où règne la corruption, nous terminerons cette édition en rejoignant l’équipage de Hayat Mokhenache, capitaine de bateau, avec le film Polaris présenté par sa réalisatrice Airana Vera, pour une traversée finale des mers arctiques riche en émotions !
N’oubliez pas les moments plus informels à Grenouilles et les after du festival à partir de mercredi !
À bientôt sur le festival et très belle édition à toutes et tous !
Travail au noir, invisible, gratuit, bénévole, travail domestique, travail vivant… le festival sera rythmé par de nombreux événements, comme autant de fils à dérouler pour s’interroger sur les formes que prend le travail dès lors qu’il échappe au cadre légal ou prescrit, et s’inscrit aux marges ou en dehors du salariat.
Nous porterons une attention particulière aux situations d’exploitation (des femmes, des personnes racisées, des immigré.e.s, des jeunes…), aux stratégies individuelles et collectives qu’ils.elles mettent en place pour contrer ces formes d’atteinte à la dignité humaine, mais aussi à ce que l’informel peut induire de solidarité, de création et d’émancipation.
Cette édition 2023 est marquée par de belles nouveautés : de nouveaux partenariats voient le jour avec l’Institut des Afriques de Bordeaux, avec lequel nous co-organisons l’exposition African Workplaces, qui sera présentée à l’Espace Mendès France ; avec le Méta pour le spectacle Etienne A, seul en scène porté par Nicolas Schmitt sur le travail d’un jeune homme dans un entrepôt d’Amazon, proposé à la Maison des étudiants, qui co-organise avec nous cet événement ; avec le laboratoire Migrinter de l’Université de Poitiers avec lequel seront proposées deux projections / rencontres sur le travail et les migrations internationales.Lire la suite
Deux nouveaux Prix sont crées cette année, venant récompenser des films de la compétition internationale : le Prix des étudiant.e.s et le Prix du jury des Activités sociales de l’énergie (CCAS, CMCAS de Poitiers). Autre dynamique à l’oeuvre de cette édition : la présence d’étudiant.e.s doctorant.e.s à l’animation de divers temps de programmation. Côté recherche, la sociologue Maud Simonet donnera une conférence sur le travail gratuit en repartant d’analyses féministes du travail domestique. La journée d’études du festival sera remplacée par de nouveaux temps de programmation, les « regards croisés », qui prendront la forme de dialogues entre des cinéastes et des chercheurs.euses autour de la thématique centrale : regards croisés sur le travail dans le BTP et les situations d’exploitation que connaissent les ouvriers sans papiers ; sur le travail domestique de jeunes femmes philippines envoyées à l’étranger et les situations de maltraitances vécues ; sur le travail gratuit et l’emploi des jeunes ; sur le travail ubérisé et invisibilisé des livreurs à vélo ; sur le travail gratuit et non reconnu des femmes dans la sphère domestique ; sur le travail vivant comme activité informelle et son importance pour la démocratie.
Une rétrospective de films rares et inédits, croisant les genres et les époques, concoctée avec l’historien du cinéma Federico Rossin sera proposée. Au programme, des films de Ken Loach, Jerzy Skolimowski, Lino Brocka, Gus Van Sant, Lionel Rogosin, mais aussi les œuvres rares de deux cinéastes féministes allemandes Helke Sander et Helga Reidemeister ; une sélection de films africains récemment restaurés seront présentés sur de magnifiques copies : La petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty, Soleil Ô de Med Hondo, Le trésor des poubelles de Félix Samba Ndiaye. Le chef d’oeuvre du néo-réalisme italien Sciuscià de Vittorio de Sica sera également proposé sur une copie restaurée venue de la Cinémathèque de Bologne. Des hommages seront rendus à des cinéastes dont les oeuvres et les parcours nous importent, Jean-Luc Godard, à travers Deux ou trois choses que je sais d’elle, mais aussi à Heddy Honigmann, cinéaste néerlandaise née au Pérou, qui n’a eu de cesse de filmer les hommes et femmes en lutte pour leur survie, dont nous montrerons le si touchant Métal et mélancolie. À l’invitation du ciné-club Les Trésors de Marlène, nous accompagnerons la ressortie en salle d’un film féministe majeur des années 1970 Sois belle et tais toi de Delphine Seyrig, qui met en lumière les discriminations subies par les femmmes actrices dans le milieu du cinéma. Une séance spéciale sera proposée autour du cinéma brésilien : Dry ground burning, grand prix du festival Cinéma du réel 2022, un film libre et explosif, mêlant documentaire et fiction, porté par des femmes vivant du trafic de pétrole sur les hauteurs de Brasilia. De nombreuses avant- premières feront écho à la thématique centrale : Mother Lode (La mine du diable), de Matteo Tortone sur un jeune péruvien parti travailler dans la mine de la Rinconada ; Goutte d’or, le dernier film de Clément Cogitore, sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes 2022, aux frontières du réalisme social, du film noir et du film mystique et qui nous plonge dans le quartier de la goutte d’or à Paris, dans le cabinet de voyance de Ramsès. Une rencontre croisée Écrits/Écrans sera proposée entre l’auteur Arno Bertina et le cinéaste Jérémy Gravayat, pour explorer la manière dont tous deux s’intéressent au travail, s’emparent du réel, travaillent avec les personnes qu’ils filment ou sur lesquelles ils écrivent, pour créer de nouveaux espaces habitables à travers la littérature et le cinéma.
Le programme sera riche aussi pour le jeune public, avec de belles séances de films africains rares, le Prix des lycéen.ne.s et des apprenti.e.s et Sweet sixteen de Ken Loach montré en copie 35mm.
Filmer le travail s’affirmera encore cette année comme un lieu d’émergence de nouveaux talents avec la compétition internationale de films récents, grands temps fort du festival. Cette année, 17 films documentaires inédits, sur des sujets d’actualité et dont les propositions formelles ont retenu notre attention, seront présentés en présence de leurs réalisateurs et réalisatrices. Quelques films de la sélection feront d’ailleurs un bel écho à la thématique centrale et nous permettront d’actualiser cette notion protéiforme, à travers le travail militant et le travail bénévole.
Après une ouverture aux côtés du jeune Ali, incarné par Adam Bessa dans le film Harka de Lotfy Nathan, qui se débat pour survivre en Tunisie où règne la corruption, nous terminerons cette édition en rejoignant l’équipage de Hayat Mokhenache, capitaine de bateau, avec le film Polaris présenté par sa réalisatrice Airana Vera, pour une traversée finale des mers arctiques riche en émotions !
N’oubliez pas les moments plus informels à Grenouilles et les after du festival à partir de mercredi !
À bientôt sur le festival et très belle édition à toutes et tous !
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