Événements

Daniel Boukman
présentera et dédicacera son livre « Migannaj », éditions Mabouya, 2005

Français

de 17 à 19h00

Prose. Poèmes anciens. Poèmes nouveaux. Devinettes disposées comme des clignotants. Paroles et partitions… MIGANNAJ, c’est comme le jeu mobile d’un kaléidoscope dont au-delà des formes et des couleurs demeure perceptible aux regards qui savent voir, l’essentielle unité… Ce mélange, je l’ai voulu pour faire entendre en quelque sorte les notes d’une même musique.
Et si, dans ces pages, se trouvent juxtaposées langue créole langue française, c’est pour affirmer qu’écrivain créolofrancophone, je suis. Je veux l’être.
Cependant, avec autant de détermination, j’affirme que pour la langue créole, j’ai une tendresse infinie. Et cette infinie tendresse ne cesse de fleurir et refleurir tant je sais quels dangers guettent cette langue que certains (écrivains) voudraient voir emmurée dans sa seule oralité.
La littérature a besoin du créole; le créole a besoin de la littérature. C’est pour cette raison-là que, plus que jamais, je me laisse envahir par les images et les sonorités de cette langue mienne, belle.
Qu’en pays Martinique, chacun écrive selon la langue – selon les langues – que lui dicte sa conscience… Pour ma part, je ne voudrais pas qu’il me soit jamais fait reproche de n’avoir pas porté assistance à langue en danger de mort, insidieuse.
Alors, lecteur, tu comprendras – du moins je le souhaite – pourquoi MIGANNAJ volontiers donne la préférence à des paroles écrites en langue créole sans toutefois frapper d’irrespect celles coulées dans un moule français.
Et si j’ai, entre autres, un regret à formuler, c’est celui de ne pouvoir, à mon âge déjà bien avancé, faire aussi miennes ces autres langues de notre Caraïbe où, parlées, écrites, chantées, langues créole, espagnole, anglaise, française… avec force et beauté, diront, un jour, comme les voix d’un même choeur, ce qu’au sein de nos peuples, il y a de meilleur.
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